"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, janvier 24, 2013

REFLEXIONS
DUREALISATEURISRAELIEN
AMOSGITAI
LESNOUVELLES
PERSPECTIVESPOLITIQUES
ENISRAËL
Source : huffingtonpost.fr en ligne
le jeudi 24 janvier 2013



Elections en Israël:
rencontre avec Amos Gitaï






Quel bilan tirez-vous des élections ?

Les courants nationalistes extrêmes actuellement en cours sont un défi à l'idée d'un Israël ouvert, terre de mélanges et d'immigration. Ces nationalismes sont souvent entretenus par des communautés juives ethnocentriques en France comme aux Etats-Unis. Ces courants sont une menace pour la société modérée.

De plus, Israël se retrouve au cœur d'une tempête au Proche et au Moyen-Orient, traversée par les conflits en Syrie, les persécutions contre les minorités chrétiennes en Egypte. Tout cela participe d'un sentiment de fragilité et d'insécurité alimenté par les politiques qui prônent en retour le recours à la force.


Comment expliquez-vous le manque de vision politique aujourd'hui en Israël?

Il n'y a pas d'hommes politiques d'envergure. Beaucoup de jeunes en devenir, sont morts à la guerre. Rabin a été assassiné.


Votre constat est pessimiste.

Non, je garde un espoir sinon on devient nihiliste. L'espoir est porteur d'énergie. Il en faut pour transformer le réel. Aujourd'hui, c'est le discours de Benyamin Netanyahou allié au chef du parti nationaliste (et ex-ministre des affaires étrangères) Avigdor Liberman qui est pessimiste. La paix doit rester un objectif.

Mais le pays semble gagné par le désespoir.

Les juifs ont survécu au fil des siècles parce qu'ils croyaient en la force des idées. Pas seulement en la force physique. Ou bien, on est dans une logique très antijuive.

La combinaison d'Israéliens qui refusent d'avancer sur l'idée de la paix avec celle des intégristes palestiniens est aujourd'hui plus forte que celle des personnes dans les deux camps qui désirent la paix.


Vous êtes un nomade, entre plusieurs lieux.

Je suis né à Haïfa, la ville où ma mère est née. Ses parents d'Odessa ont traversé la mer en bateau pour rejoindre Alexandrie, puis d'Egypte, sont allés jusqu' à Jaffa en chameau. Ce voyage s'inscrit au cœur de la mythologie familiale caractérisée par l'exil et l'errance. En 1915, mes grands-parents, de la génération de Ben Gourion (David Ben Gourion, le premier ministre d'Israël) ont tout quitté pour se retrouver en Palestine. Il y avait ici 50 000 juifs. La majorité était au chômage, religieuse quand eux-mêmes étaient laïques, progressistes. Mais ma mère a été élevée dans cet esprit d'un Israël moderne, qui était l'aboutissement d'un parcours de souffrances, endurées par des générations de juifs, auxquels il fallait un morceau de terre.
Mon père représente l'autre partie d'Israël : celle des juifs chassés d'Europe à cause de l'antisémitisme et du nazisme.


Vous vous inscrivez dans cet Israël recomposé ?

C'est l'identité d'Israël : une terre constituée de gens déplacés. Les juifs qui ont échappé à l'Europe nazie, ceux qui arrivaient du Maghreb et d'Orient. Les Palestiniens, enfin, déplacés par les Israéliens.


Votre parcours cinématographique est jalonné par la question du lieu, des frontières, de l'espace.

Avant d'être cinéaste, je suis aussi architecte, comme mon père, l'architecte du Bauhaus, Munio Weinraub. Ce quartier du Bauhaus à Tel Aviv est un petit miracle. Il faut le voir comme un coup d'état architectural. Il est à l'opposé des formes grandioses souvent plébiscitées par les politiques pour marquer leur empreinte.

Ces lignes épurées, ces immeubles bas, d'un blanc éclatant, ouverts avec balcons sont la première trace laissée pour combler le vide qu'il y avait, ici à Tel Aviv, et former les contours de cet Etat juif.

Ces architectes dont mon père faisait partie ont bénéficié d'un soutien politique pour mener à bien ce projet artistique. Ils s'adressaient à des gens souvent modestes, d'un caractère assez provincial, tous justes exilés de leur shtetl, leur village d'Europe de l'Est, mais à qui ils ont réussi à imposer cette idée et ce goût architectural.


Pourquoi êtes-vous parti d'Israël ?

Je garde ma tendresse pour la nation. Mais, après la guerre de Kippour en 1973, nous étions un certain nombre à décider qu'il fallait désormais dire les choses qui nous gênaient. C'est ce que je continue à faire.



Interiview réalisée par David Kanner

Aucun commentaire: