"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, novembre 06, 2005






Attentats de Londres
Juillet 2005










Violences urbaines en France
Novembre 2005




A l'heure où la flambée de violences s'embrase à travers toute la France depuis plusieurs jours, la CHRONIC de Maurice-Ruben Hayoun que nous publions pour la troisième fois consécutive en un mois nous parait être aujoud'hui d'une alarmante actualité.







CHRONIC
de Maurice-Ruben HAYOUN*








«BEN-LADENISATION» DES ESPRITS
ET CULTURE EUROPÉENNE


SAUVER LA JEUNESSE DE LA TENTATION DU TERRORISME










…Ces vagues d'attentats islamistes qui s'abattent à la fois sur l'Europe et sur certains pays arabo-musulmans (la Tunisie avec Djerba, le Maroc avec Casablanca et l'Egypte avec Charm el Cheikh) semblent avoir pour principal enjeu la conquête de l'esprit et du cœur de la jeunesse musulmane que les extrémistes entendent préserver, à leur façon, des tentations jugées corruptrices de l'Occident. En effet, lors de chaque revendication, la nébuleuse terroriste revient constamment sur la nécessité de purifier la terre d'Islam de toute souillure et de la débarrasser de toute impureté. Dans nos sociétés modernes, tous ceux qui ont eu la chance de suivre des études supérieures savent bien qu'il s'agit là d'une pureté introuvable et d'une sainteté impossible. Et pourtant, des telles prédications trouvent des oreilles attentives parmi une certaine jeunesse musulmane d'Europe ou d'ailleurs. Tous les attentats -et notamment les plus récents de Londres et de Charm el Cheikh- ont été commis par des hommes plutôt jeunes ; si tous n'ont peut-être pas le même commanditaire ni même de lien entre eux, ils n'en visaient pas moins le même objectif : terroriser les ressortissants des démocraties occidentales en prouvant qu'ils ne sont en sécurité nulle part, pas même chez eux, et châtier durement les régimes arabes modérés qui vivent principalement du tourisme. C'est la leçon à tirer de l'attentat de Charm El Cheikh dont les victimes sont, dans leur écrasante majorité, de la même religion que les terroristes. Il n'est pas question de se livrer ici à une arithmétique macabre à propos de l'appartenance religieuse des terroristes et de leurs victimes, mais de relever que ce terrorisme islamiste est volontairement aveugle : pourquoi s'en prendre nuitamment à un souk où les touristes ne flânent que de jour mais où les autochtones viennent se distraire et se détendre, jusqu'aux premières lueurs de l'aube ? En agissant de la sorte, les terroristes escomptent deux objectifs : punir les Etats Unis en s'en prenant à leurs alliés arabes et européens, coupables d'occuper des pays musulmans comme l'Afghanistan et l'Irak, et leur imposer une guerre qui ne dit pas son nom. Ces terroristes jugent impossible toute symbiose, voire le moindre rapprochement culturel ou idéologique entre leur propre religion et l'identité européenne. Pour manifester ce violent rejet et ce refus tranché, ils arment le bras de jeunes musulmans, citoyens de ces mêmes pays européens..Tout ou presque a été dit sur les lieux de recrutement des terroristes en herbe (des mosquées intégristes dont les prédicateurs honnissent les valeurs occidentales), leur mode opératoire (des actions multiples et rigoureusement synchronisées) et les explosifs utilisés (choisis pour tuer). Il convient de s'attarder à présent sur les motivations d'hommes encore jeunes (âgés de moins de quarante ans), plutôt intégrés dans leur nouveau milieu, qui n'hésitent pas à faire le sacrifice de leur vie en s'en prenant à leur pays d'adoption et à leurs propres concitoyens dont le seul crime est d'avoir un mode de vie différent, une autre pensée et une autre croyance. Ces jeunes gens habitent des pays d'Europe mais ils n'y vivent pas. Ils ne sont guère concernés par leur histoire, leurs joies et leurs peinesQuitter sa famille et ses amis, un matin comme les autres, pour mourir en faisant exploser des bombes dans le métro de Londres ou dans un autobus à impériale présuppose une inquiétante disponibilité à frapper ; cette disposition criminelle est elle-même nourrie et entretenue par un violent conflit opposant ces jeunes gens élevés et éduqués en Europe (Grande Bretagne, Espagne, France, Italie etc…) aux valeurs et au mode de vie de leur milieu d'accueil. C'est bien ce qui fut relevé par sa Gracieuse Majesté britannique et par son Premier Ministre dans leurs allocutions : «aucune acte terroriste», dirent-ils, «ne réussira à nous faire changer de mode de vie.» Or, tant les USA que les états européens croient en des religions-cultures issues du judéo-christianisme, c'est-à-dire de la Bible et des Evangiles. On en revient donc -qu'on l'admette ou non- à une guerre aux racines religieuses. Si tel n'était pas le cas, de quels crimes l'Europe occidentale se serait-elle soudain rendue coupable pour s'attirer, au cœur de l'été, les foudres de ces jeunes poseurs de bombes et la haine tenace des réseaux d'Al-Quaïda ?A moins que tout ne trompe, nous avons affaire à une sorte de ben-ladenisation des esprits touchant une partie de la jeunesse arabo-musulmane de par le monde. Mais une fois ce diagnostic posé, nous devons nous interroger sur les conditions d'existence et de prospérité d'une telle idéologie de mort et de destruction qui séduit de jeunes êtres vivant non seulement en Egypte, en Palestine, en Irak, au Pakistan et en Afghanistan, mais aussi en Europe, notamment aujourd'hui en Grande Bretagne, en Espagne, au Danemark, et demain, vraisemblablement, en France, en Italie et en Allemagne, si' l'on en juge d'après les mesures préventives prises par les gouvernements de ces derniers pays ?Qu'entendons nous par cette «ben-ladenisation» préoccupante d'une frange de la jeunesse arabo-musulmane, qu'elle s'effectue en terre d'islam ou en terre d'Europe ? Il s'agit d'un processus mental visant à exalter un glorieux passé musulman qui remonte à l'époque mythique de l'enfance de l'islam, lorsque celui-ci se définissait en s'opposant à tout ce qui n'était pas lui : quand le chef d'Al-Quaïda ou ses lieutenants appellent au renversement des régimes en place en Egypte, en Arabie Saoudite et dans les Emirats, ils ne font que reformuler en termes crus cette nostalgie du Califat où le Commandeur des croyants (Amir al-Mu'minin) conduisait la prière comme il menait la guerre. Un tel état d'esprit ne s'accommode d'aucun autre credo, d'aucune autre idéologie. En termes modernes, cela s'appelle du fondamentalisme, véritable antichambre de l'exclusivisme religieux. C'est cette idéologie largement imaginaire que certains prédicateurs servent, sous une forme exacerbée, à des jeunes en déshérence ; voulant retrouver leurs racines et des valeurs qu'ils croient saccagées par nos sociétés permissives, et ulcérés à la vue de pères ployant sous les humiliations alors qu'ils auraient tant voulu leur témoigner respect admiration, ces «fils perdus» ressemblent à des plantes condamnées à haïr le terreau sur lequel elles poussent. Et cette «haine de soi-même» finit par devenir suicidaire. Les chefs d'Al-Quaïda jouent alors le rôle de pères de substitution, de figures idéales et tutélaires qui les adjurent d'agir comme des vengeurs et des anges exterminateurs.La fragilité de ces êtres jeunes les rend incapables de résister à de tels discours et de soumettre ce qu'on leur raconte à un examen critique. Combien de jeunes terroristes auxquels on débite qu'il est doux de mourir en martyr ont pu lire le Coran dans sa version originale ? Combien finissent par comprendre que ce qui leur est proposé n'est autre qu'une rechute dans l'obscurantisme et l'ignorance et que le retour aux sources n'est pas nécessairement un fondamentalisme ?Mais c'est dans la lutte contre ces deux fléaux que la faiblesse de nos valeurs occidentales est la plus criante : pour quelles raisons ne parvenons nous pas à expliquer à ces êtres qu'il n'est pas bon de se laisser endoctriner et, encore moins, de haïr d'autres êtres humains ? Pour quelles raisons les valeurs qui gisent au fondement de nos sociétés, de nos philosophies et de notre humanisme n'opposent elles pas une résistance victorieuse à la phraséologie des prêcheurs de haine ? C'est probablement parce que ces derniers savent s'adresser au cœur de ces jeunes gens en proie au désarroi et submergés par des flots de frustration. Comment s'y prennent-ils ? En leur tenant les discours que leurs propres pères, réfugiés économiques ou politiques en terre d' Europe et victimes d'une sorte d'extranéation culturelle et religieuse, étaient incapables de leur offrir. Lorsque l'on entend ces temps ci un jeune Pakistanais, ayant grandi et étudié en Grande Bretagne, dire à la télévision qu'il envie les auteurs d'attentats suicides dont l'âme, ajoute-t-il, se délecte en ce moment même au paradis, on ne peut plus nier cette sordide réalité. Mais, signe des temps : un Bobby qui se tenait à proximité interrompit sèchement «l'interview» et invita le jeune homme à le suivre pour s'expliquer au poste… C'est un constat d'échec. Si elle veut éviter le pire, l'Europe se doit de réfléchir au remède apte à guérir les blessures d'une identité meurtrie. Il y a encore peu de temps, l'Europe, choquée au plus profond d'elle-même par les attentats du 11 septembre 2001, parlait du dialogue des cultures et repoussait des deux mains tout choc des civilisations, si cher à Samuel Huntington… Cette époque paraît à la fois si proche et si lointaine : mais qui chercherait à dialoguer aujourd'hui ? Quel accueil réserveraient ces jeunes à l'idée d'un dialogue interreligieux, par exemple ?Le Royaume Uni, berceau des droits de l'homme et des libertés individuelles, arme aujourd'hui ses policiers, multiplie les rafles, procède à d'innombrables contrôles d'identité dans les lieux et les transports publics et parle de promulguer une vigoureuse législation anti-terroriste… L'orientaliste Bernard Lewis rapporte dans son dernier ouvrage (Islam, Paris, Gallimard, 2005, p 1081) l'anecdote suivante : interrogé à l'issue d'une tournée en Europe sur ce qui l'avait le plus impressionné dans notre continent, l'historien turc Ahmed Refik fit la réponse suivante : «L'université de Budapest où j'ai trouvé un professeur juif expliquant le Coran à des étudiants chrétiens.»L'Europe mesure le chemin qui reste à parcourir pour mettre un terme définitif à la «ben-ladenisation» des esprits. Des décennies seront nécessaires pour aider ces nouvelles générations de musulmans d'Europe et d'ailleurs à mieux percevoir leur identité, et leur expliquer qu'à l'origine, tout homme a d'abord été un exilé et un déraciné et qu'il n'est de bien plus précieux que la paix et la fraternité.
*Maurice-Ruben HAYOUN
Philosophe, écrivain.
Dernier livre paru :
"Ecoute Israël, Ecoute France"
Paris, A. Colin 2005

1 commentaire:

Broadband Guy a dit…

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