"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, octobre 01, 2009

LERAPPORTACCABLANT
SURISRAËL
DUJUGEGOLDSTONE

Source : 24heures.ch en ligne le 20 octobre


Yehuda Shaul:
«A Gaza, Israël s’est affranchi
des règles de guerre»


ENTRETIEN


Yehuda Shaul a recueilli les témoignages accablants de jeunes Israéliens qui ont combattu dans la bande de Gaza.



© LAURENT GUIRAUD ​


Yehuda Shaul, 26 ans, ancien combattant fondateur de Breaking the Silence. Une organisation de vétérans qui veut forcer la société israélienne à regarder en face la réalité brute.



«Le gouvernement israélien nous ment. Il trahit ses propres troupes. A Gaza, les dérapages n’étaient pas des cas isolés mais une pratique généralisée. Les témoignages de soldats ne manquent pas. Et je vous parle là d’une vingtaine de soldats, en majorité encore en service et favorables à une offensive contre le Hamas.» Du haut de ses 26 ans, Yehuda Shaul est un ancien combattant. Il a servi l’armée israélienne de 2001 à 2004, dont deux ans dans les territoires palestiniens, qui l’ont profondément marqué. Il dirige Breaking the Silence (Briser le silence), une organisation de vétérans qui veut forcer la société israélienne à regarder en face la réalité brute.

«Et la réalité de l’offensive à Gaza, c’est que le gouvernement s’est débarrassé des limites morales. Il a changé les règles de la guerre. Sans le moindre débat dans la société civile», assène Yehuda Shaul. Nous l’avons rencontré hier à Genève, alors qu’au Palais des Nations faisait rage une tout autre bataille, très diplomatique.


– Vous affirmez qu’un changement fondamental s’est produit durant la guerre de Gaza. Lequel?

– Je ne reconnais plus l’armée. Nous avions été formés à préserver la vie des civils. A ne jamais tirer en cas de doute. Il y avait bien sûr des dérapages et des abus, nous en avons documenté certains. Mais, à Gaza, c’est tout autre chose. Une fois les civils avertis (par des tracts ou des coups de fil) qu’une attaque israélienne était imminente, les soldats devaient attendre cinq minutes puis considérer qu’il n’y avait que des ennemis sur le champ de bataille. Bombardés à coups d’obus et de mortiers, abondamment mitraillés, les bâtiments étaient pris d’assaut par les troupes, lançant parfois des grenades avant d’entrer…


– Quelles étaient les consignes?

– Il n’y avait pas vraiment de consignes, mais une mission précise à accomplir et une priorité absolue: préserver sa propre vie, quitte à tuer des innocents. Cette guerre serait devenue impopulaire en Israël si l’armée perdait beaucoup d’hommes. Ce n’était donc pas une volonté d’éliminer beaucoup de Palestiniens. Mais à l’armée on sait que la meilleure protection pour un soldat, c’est d’avancer avec une puissance de feu maximale. Le résultat, ce sont donc des tanks qui lancent des dizaines d’obus. Autrefois, avant chaque tir, il fallait l’aval d’un commandant! Ajoutez à cela les récits d’officiers déclarant aux soldats que si Israël n’était pas une démocratie, ils pourraient mieux faire leur boulot. Ou encore les Palestiniens abattus au cas où ils auraient été des informateurs du Hamas. Sans parler des zones rasées alors que les combats avaient cessé depuis longtemps et que les quartiers étaient abandonnés. Personne ne sait ce qui s’est réellement passé dans la bande de Gaza.


– Que voulez-vous dire?

– La société israélienne croit qu’il s’agissait d’attaquer les «méchants» du Hamas. Cela, personne ne va le leur reprocher. Mais était-ce le véritable objectif? Il y a eu beaucoup de bombardements, mais relativement peu de combats face à face. Gaza City n’a même pas été envahie… Les autorités israéliennes font tout pour discréditer notre travail, mais le public commence à prendre au sérieux nos témoignages. Et à poser des questions.




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Bataille contre l’impunité
au Proche-Orient

«Ce n’est jamais agréable d’être la cible d’attaques personnelles», confie le juge sud-africain Richard Goldstone, qui a rendu hier le rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur l’offensive israélienne à Gaza. Malgré la réputation d’intégrité qui le précède, le Sud-Africain est accusé par l’Etat hébreu d’avoir rendu un rapport «politique», «partisan» et «honteux». Le document de 575 pages remis hier au Conseil des droits de l’homme à Genève conclut qu’«Israël a commis des actions qui équivalaient à des crimes de guerre, peut-être des crimes contre l’humanité». Et suggère donc son renvoi devant la Cour pénale internationale. La commission d’enquête dénonce notamment les représailles contre les populations civiles et l’utilisation par l’armée israélienne de munitions au phosphore blanc et à base de tungstène. Bien qu’il répertorie également les violations commises par les groupes armés palestiniens, comme l’envoi de roquettes, le rapport de la commission d’enquête de l’ONU a été rejeté par les Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain adjoint pour les droits de l’homme, Michael Posner, estime que le rapport est «entaché d’erreurs». Même s’ils disent prendre «au sérieux» certaines accusations, les Américains préfèrent prendre leurs distances. Tout comme les Européens, qui jugent le mandat de la commission «disproportionné» tout en prenant acte des efforts réalisés. Richard Goldstone s’est pourtant défendu d’avoir privilégié un camp plutôt qu’un autre.

Reste maintenant à savoir quelle suite donner à ce rapport. La Suisse adhère à la ligne défendue par le juge Golsdstone, qui préconise de rompre avec «la culture de l’impunité» qui prévaut dans la région. L’ambassadeur de Suisse, Dante Martinelli, a appelé à la création d’un comité indépendant d’experts en droit international pour superviser les procédures judiciaires entreprises par les deux parties. Malgré des divergences de fond, tout le monde semblait d’accord hier pour dire que, quelles que soient les suites données, cela ne devait pas entraver le processus de paix. La balle est désormais dans le camp des diplomates. Une résolution doit être adoptée vendredi. Le Conseil des droits de l’homme doit dire s’il retient la proposition de la commission Goldstone, laquelle préconise de donner encore six mois aux deux parties pour juger des efforts qu’elles déploient pour punir les crimes commis durant le conflit de janvier dernier.


ALAIN JOURDAN

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