LESANTILLES
ENCOLERE
Source : lefigaro.fr en ligne le 24 février
Les élus guadeloupéens osent
la question de l'autonomie
De notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre,
Rodolphe Geisler
Quand Élie Domota, tel un prédicateur, dénonce au micro «la politique raciale et de castes des békés qui ne veulent rien lâcher», un brouhaha de ferveur monte de la foule galvanisée par des heures de chants.
Élie Domota, le leader du LKP, ne parle pas officiellement d'indépendance, mais est l'allié d'un syndicat indépendantiste.
La lassitude affichée par la rue, qui peu à peu reprend le cours de ses activités, ne semble en rien avoir affecté la détermination des leaders du collectif LKP à mener leur combat jusqu'au bout. À savoir obtenir du patronat, des collectivités locales et de l'État une augmentation nette de 200 euros pour tous les bas salaires. «Rien ne nous fera reculer, on compte sur la pression populaire pour faire pression sur l'État français», répète invariablement Élie Domota devant la foule de ses fidèles, réunie chaque jour devant le bâtiment de la Mutualité de Pointe-à-Pitre.
Mardi après-midi, la situation semblait au point mort. Si bien que certains Guadeloupéens commencent à se demander si ce «jusqu'au-boutisme» pour obtenir 200 euros ne cacherait pas autre chose. Avec la mort de «Jacky» Bino, le syndicaliste tué sur un barrage la semaine dernière, la Guadeloupe, au moins le LKP, a désormais son martyr. Et cela, même si les circonstances exactes de sa mort restent à déterminer. Quand Domota, tel un prédicateur, dénonce au micro «la politique raciale et de castes des békés qui ne veulent rien lâcher», un brouhaha de ferveur monte de la foule galvanisée par des heures de chants.
«Conscience identitaire»
Pour Michel, un «métro», rencontré au marché, «quelle que soit l'issue de la grève, Domota a gagné son combat, il a réveillé une certaine conscience identitaire». Les tee-shirts «Gwadloupéyen doubout» font un tabac dans la rue. La chanson du LKP, Gwadloup sé tan nou, sé pa ta yo, tourne en boucle.
Certes, Élie Domota ne parle pas officiellement d'indépendance. Mais chacun sait, ici, que l'une des principales composantes du LKP est le syndicat indépendantiste UGTG. À la traîne, voire en complet décalage avec la population depuis le début du conflit, même les élus locaux cherchent aujourd'hui à raccrocher les wagons en posant la question de l'autonomie.
La sénatrice UMP Lucette Michaux-Chevry, qui tente un retour sur le devant de la scène locale, explique que si les Guadeloupéens l'avaient écoutée lors du référendum de 2003, pour créer une collectivité unique en lieu et place des conseils régional et général, rien de tout cela ne serait arrivé. Même son successeur à la région, le député socialiste Victorin Lurel, qui en 2003 avait appelé à voter non, évoque l'autonomie. Sans doute le prochain dossier pour le gouvernement.
» LE TALK - Jégo prêt à discuter de l'autonomie guadeloupéenne
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