"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, mai 05, 2006


ROND-POINT
DES CULTURES


DANSLALUCARNE


SUR FRANCE Ô


Lundi 23 janvier 2006
20h 35



REDIFFUSION
sur FR3

DIMANCHE 7 MAI
23h



« PARCOURS DE DISSIDENTS »
Documentaire réalisé par
Euzhan Palcy
Commentaires dits par


Gérard Depardieu




LA MEMOIRE OUBLIEE



Ils ont pour nom Barthélemy Pruneau, 84 ans, Félix Fouché, 83 ans, Michel Drescin 85 ans, Paul Bedot, 88 ans, Fernand Pain, 81 ans, Anne Pationnise Thomé, 94 ans, Yolande Amiante Ganecss, 80 ans ou Robert Ghiteau, dit « la gauloise », 81 ans... Qu’ils soient de Guadeloupe ou de la Martinique, un lien les unit, leur Patrie, la France ! Fiers d’en être et de l’avoir servie.


Ils sont plus de 2500 originaires d’Outre-Mer, en 1940, qui ont dit non à l’humiliation de la France, non à sa défaite. La France sous Vichy, sous les bottes de l’Allemagne nazie, c’était intolérable, inacceptable pour ces Antillais, futurs combattants: « lorsque nous avions appris que les autorités françaises avaient signé avec le gouvernement allemand, nous avons tous pleurer ».
De 40 à 43, le Maréchal Pétain envoya dans les Iles, l’Amiral Robert chargé de l’administration et de l’ordre. Mais, c’est la terreur qui s’installera, très vite, en Guadeloupe et en Martinique. Les opposants au régime dictatorial de Vichy seront arrêtés, parqués dans le camps de Balata ou jetés dans les cages de Fort Napoléon en Martinique. Bien peu réussiront à s' en échapper. Déjà, la résistance s’organise. Certains arrivent à capter clandestinement, Radio Londres. Un certain 18 juin 40, un général -chaleureusement surnommé "général micro"- en rupture avec le tournant collaborationniste de son pays crée sa propre armée de résistance, les Forces Françaises Libres, et appelle les Français qui le désirent, à le rejoindre. Ils seront des milliers à entendre son appel et à rejoindre le Général de Gaulle. On comptera parmi eux, des patriotes, hommes, femmes, venus de Fort de France, de Pointe-à-Pitre. « Nous étions des Français libres, partant à la défense de la Patrie, de la France engagée ».
Les « dissidents » nommés ainsi par l’Amiral Robert en raison de leur hostilité manifeste à l’égard du gouvernement de Vichy. « Nous étions des anarchistes. Nous ne voulions pas nous plier aux bons vouloirs de ces messieurs de Vichy ! ».

Dans ce documentaire, Euzhan Palcy (réalisatrice du très beau «Rue Cases-Nègres » qui reçut en 1983, le César du meilleur premier film, d’ « Une Saison sèche et blanche », tiré de roman de l’auteur sud-africain André Brink, avec en tête d’affiche un Marlon Brando magistral) qui fait œuvre, ici, de mémoire, d’une mémoire oubliée, évincée de la mémoire collective, exclue des livres d’histoire, non seulement, nous fait découvrir une Histoire méconnue, mais retrace aussi, avec beaucoup d’affection et de déférence pour ces hommes et femmes de l'ombre, leur cheminement, décrit leur obstination, leur désir de vaincre, leur fidélité à un idéal.

Sous cet apparent détachement à relater leurs faits de résistance, ainsi que leur préparation à la libération du pays, se cache, en vérité, chez ces dissidents, au fond de leur âme, une réelle et profonde émotion . Cet art, si particulier, qu’ils ont de conter le vécu rend leur propre histoire plus authentique encore, redevenant ainsi, les acteurs de leur propre existence.
On est aussi touché par ce qu’ils conservent de leur expérience de Français libre, dont l’un, par ailleurs, fut le premier noir à avoir été parachuté, en juin 44, dans un village du Calvados, Ouistram, pour le libérer. « La guerre, dit l’un, ce n’est pas beau ! Je ne comprends pas pourquoi les gens s’entretuent !? ».
Les derniers propos du film vous glacent, vous interrogent : «On nous a ignoré ! Même les jeunes nous haïssent. On ne s’occupe pas de nous ! dit, avec une certaine amertume, Guy Cornelly*».

Pour ces combattants de l’Outre-Mer, Français de cœur et de cultrure, attachés à la nation française, pas de mosolée, pas de monument aux morts, pas la moindre trace de leur courage et de leur héroïsme. Tout juste, pour certains, une médaille ou deux accrochéss à leur boutonnière. Pour la France, ils sont portés « inexistants ».


PARCOURS DE DISSIDENTS leur donne, enfin, un juste droit au chapitre et fait entendre leurs voix tout en ranimant la flamme de leurs souvenirs.

Le film d’Euzhan Palcy est, à ce titre, un remarquable travail de restitution de cette part de l’Histoire des Iles du Pacifique et de sa population. Partie intégrante de l’Histoire de France depuis plus de deux siècles.


Alors même que l’évocation de l’esclavage met , depuis quelques mois, la Métropole sens dessus-dessous, PARCOURS DE DISSIDENTS apporte un éclairage inédit à cette Histoire des Antilles qui reste encore à écrire.


Bernard Koch


*photo, en haut à droite du message

http://parcoursdedissidents.rfo.fr/

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