"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, juin 20, 2013

EXPOSITION
D'UNEJEUNEPHOTOGRAPHE
PALESTINIENNE
AUJEUDEPAUME
L'ISLAMOPHOBIE
DESJUIFSFRANCAIS
METLEFEUAUXPOUDRES
Source : rue89.com en ligne
le mercredi 19 juin 2013




L’expo photo sur la Palestine
que les pro-israéliens
veulent censurer



Pierre Haski
Cofondateur







Death n° 33, Palestine, 2011-2012 (Ahlam Shibli)



Tuileries, Paris 19 juin 2013 (Pierre Haski/Rue89)

Une fois de plus, une institution culturelle doit être protégée par la police en plein Paris, pour échapper aux attaques, aux menaces, à la censure. Cette fois, c’est le Jeu de Paume, un établissement public consacré à la photographie, situé en plein jardin des Tuileries, place de la Concorde, qui est menacé pour un travail artistique : une exposition de photos de l’artiste palestinienne Ahlam Shibli.

Vendredi dernier, le musée a dû fermer à la suite d’une alerte à la bombe, qui s’ajoute aux menaces de groupes pro-israéliens et aux critiques du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France. Sur le site du Crif, ce mercredi, on peut lire :

« Au musée du Jeu de Paume, on fait l’Apologie des terroristes ! »

Les détracteurs de l’expo accusent le musée de promouvoir des « assassins » en présentant ce travail sur la représentation des « martyrs » dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

En cause, la série de photos intitulée « Death » (mort) consacrée à la manière dont la société palestinienne sous occupation glorifie la mémoire de ses « martyrs », morts ou prisonniers, dont les visages s’affichent dans les rues et jusqu’à l’intérieur des maisons. Parmi eux, des kamikaze qui ont fait exploser leur ceinture d’explosifs.

En cause, la direction du Jeu de Paume a ajouté un « avertissement » à l’entrée de l’exposition :

« Afin d’éviter tout malentendu, le Jeu de Paume souhaite préciser que, dans la série “Death”, l’artiste Ahlam Shibli présente un travail sur des images qui ne constitue ni de la propagande ni une apologie du terrorisme.

Comme l’artiste l’explique elle-même : “Je ne suis pas une militante. Mon travail est de montrer, pas de dénoncer ni de juger.”

“Death” explore la manière dont les Palestiniens disparus – “martyrs” selon les termes repris par Ahlam Shibli – sont représentés dans les espaces publics et privés (affiches et graffitis dans les rues, inscriptions sur les tombes, autels et souvenirs dans les foyers...) et retrouvent ainsi une présence dans leur communauté. »

L’explication du musée (Pierre Haski/Rue89)



« Death » est présentée dans le cadre d’une rétrospective du travail de cette artiste née en 1970. Elle y présente un travail sur les transsexuels palestiniens contraints de s’exiler, ou sur les Bédouins d’Israël, sa communauté d’origine, écartelés entre leur identité arabe et leur cooptation au sein de l’armée israélienne.



Elle présente aussi un travail fait lors d’une résidence en France, à Tulle, autour du massacre des habitants de cette ville par les nazis lors de l’été 1944. Là aussi une recherche sur l’identité, celle des morts pour la patrie dans les différentes guerres, les conflits mondiaux ou les guerres coloniales.




Death n°37, Palestine, 2011-2012 (Ahlam Shibli)

Le rapport à la mort à Naplouse fait partie de cette recherche d’identité de l’artiste. Les photos sont dérangeantes : un enfant allongé sur un canapé regarde avec admiration le portrait du grand frère mort en martyr, et qu’il rêve sans doute d’imiter...

Un autre cliché montre une mère et sa fille autour d’un nouveau-né auquel on donne le prénom du grand frère, lui aussi mort au combat...

Troublante, encore, cette photo d’un homme qui pose avec une ceinture d’explosifs autour de la taille, juste avant d’aller la faire exploser dans un lieu public. Son portrait se retrouve ensuite dans des affiches sur les murs de Naplouse, l’une des grandes villes palestiniennes.

Apologie du terrorisme ? C’est nier toute possibilité d’intervention artistique sur un sujet dur, cruel, violent. C’est, hélas, d’abord une volonté de ne pas voir, de censurer ce qui dérange, une tendance de plus en plus fréquente dans cette époque, qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien qui a déjà donné lieu à des violences contre des expos, ou des intégrismes religieux qui se montrent tout aussi intolérants.

Mercredi, j’ai suivi une visite guidée au Jeu de Paume, avec les explications de la jeune guide au petit groupe de visiteurs. Une remise en contexte particulièrement pertinente.

C’est à l’issue de la visite, lorsque le sujet de la polémique s’est posé, que les choses se sont gâtées. Un homme a mis en cause les « juifs », en déclarant qu’ils avaient honte de ce qu’ils faisaient aux Palestiniens, du même ordre, pour lui, que ce que leur avaient fait les nazis.

Une femme s’est indignée qu’on puisse mettre sur le même plan Auschwitz et Naplouse.

Embarrassée, la guide a laissé cet homme à ses opinions nauséabondes avant de s’éclipser...


Débat autour de l’expo

Cette sortie antisémite contraste avec l’intelligence et la pudeur de l’artiste devant ses sujets, et sa « bibliothèque idéale » signalée dans la librairie du musée, mêlant Primo Levi, le survivant de la Seconde Guerre mondiale, à Roland Barthes...

Ce ne sont pas les photos de la réalité palestinienne qui rendent les gens fous, c’est la réalité du conflit. Cacher les photos ne réglerait ni le conflit, ni ses effets pervers sur les esprits, les censeurs de tout poil devraient y penser avant de menacer un musée qui est à 100% dans son rôle.



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