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Source : lepoint.fr en ligne le 31 mars 2012
Affaire Merah - Ozar-Hatorah,
une histoire de l'éducation juive
en France
par
Marion Coquet
L'école endeuillée par le drame de Toulouse appartient au plus important réseau scolaire juif français. Enquête.
À croire que le carnage ne suffisait pas. Quelques jours après le meurtre de trois enfants et d'un professeur au collège-lycée Ozar-Hatorah de Toulouse, l'établissement a été assailli de courriels et d'appels antisémites. Le 26 mars, l'établissement a déposé une plainte. Mais, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France, il était régulièrement la cible de telles attaques avant le drame du 19 mars.
Ozar-Hatorah ("trésors de la Torah" en hébreu), association loi 1901, tient une place singulière parmi les écoles confessionnelles juives françaises. Avec treize établissements privés sous contrat avec l'État, il fait valoir qu'il est le plus grand réseau scolaire de cette confession. 4 500 élèves y sont scolarisés, depuis la crèche jusqu'à la fin du lycée. L'établissement de Toulouse, installé dans un quartier résidentiel de la ville, comptait, lui, 200 jeunes.
Migrations
Si on a pu faire de cette école endeuillée l'emblème d'une communauté juive toulousaine discrète, le réseau dans lequel elle s'inscrit a une histoire plus large. Il trouve en effet son origine dans une association lancée en 1945 aux États-Unis par un Juif syrien, Isaac Shalom, qui, après avoir fait fortune à New York, souhaitait promouvoir l'éducation juive en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Les premières écoles naissent ainsi dans les territoires palestiniens sous mandat britannique. Après la création de l'État d'Israël, d'autres voient le jour en Iran, en Syrie, en Libye, en Algérie. Puis au Maroc, où elles connaissent un véritable engouement : plusieurs milliers d'enfants y sont inscrits dans les années soixante.
Après la décolonisation, le réseau suit la migration des Juifs algériens et marocains, vers la France notamment, qui, aujourd'hui encore, représente le pôle le plus important de l'association. Une école est créée à Lyon en 1964, puis à Créteil et à Sarcelles, où le premier groupe scolaire est fondé en 1975. Suivent Strasbourg, Marseille, Toulouse. Deux des établissements ont cependant fermé au cours de ces dernières années en raison de difficultés financières.
Excellence
"L'immense majorité des écoles juives se sont construites avec le souci premier de scolariser les plus démunis", note dans une enquête de 2004 Le Monde de l'éducation. Ozar-Hatorah ne fait pas exception, dont le livre d'histoire continue de s'ouvrir sur le slogan d'Isaac Shalom "Sauvons le million oublié" : les enfants séfarades d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient abandonnés à leur "détresse matérielle et spirituelle"... Le choix d'ouvrir d'abord des établissements dans la banlieue nord de Paris émanerait ainsi directement de ces principes.
Pas d'"élitisme" en ce sens, donc. Pour autant, les écoles Ozar-Hatorah se veulent des lieux d'enseignement d'excellence, aussi bien dans les matières générales que dans les études proprement religieuses, de tradition orthodoxe, qui visent à développer chez les jeunes "l'attachement aux commandements et aux valeurs spirituelles et morales de la Torah". En sus du programme habituel, les élèves suivent ainsi une dizaine d'heures de cours d'histoire et de culture juives, qui comprennent, entre autres, l'étude de la Torah, du Talmud et de l'hébreu. Le collège-lycée de Toulouse affichait une réussite de 100 % au baccalauréat, dont 90 % de mentions.
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