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LE CONGRES JUIF MONDIAL




Musulmans et Juifs tirent
la sonnette d’alarme :
la banalisation des partis
d’extrême-droite est inacceptable



PARIS


D’éminents leaders Musulmans et Juifs européens qui se sont retrouvés à Paris ce lundi, ont affirmé leur volonté de s’élever ensemble contre la montée des partis politiques d’extrême-droite racistes et xénophobes qui représentent un danger croissant pour les minorités ethniques et religieuses à travers l’Europe. Les membres du Comité de Coordination de Leaders Musulmans et Juifs Européens — parmi lesquels des dirigeants communautaires de Belgique, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suisse et Etats-Unis — ont annoncé leur volonté d’initier une série d’évènements publics dans des capitales européennes, le 9 mai 2011 (Journée de l’Europe). Ils ont exprimé leurs craintes face à l’ascendance de partis extrémistes ou xénophobes en Europe et ont déclaré qu’il est « totalement inacceptable » que nombre de ces partis ait été acceptés tacitement comme des partenaires de coalitions gouvernementales.
Affirmant qu’il ne faut jamais permettre que l’islamophobie et l’antisémitisme deviennent respectables, les leaders ont exprimé leur inquiétude au sujet des récentes prises de positions d’hommes d’Etat européens, y compris le président français Sarkozy, la chancelière allemande Merkel et le Premier ministre britannique Cameron, à propos de la « faillite du multiculturalisme ». Ces déclarations, soutenues par les partis d’extrême-droite, laissent à penser que ceux-ci ont gagné la bataille de l’opinion publique en Europe.

S’engageant à faire pression sur les politiciens européens, afin qu’ils refusent toute coopération avec les partis extrémistes, les dirigeants juifs et musulmans ont affirmé: « Nous ne leur permettront pas de nous monter les uns contre les autres, mais nous devons faire front pour lutter contre le sectarisme à l’encontre des musulmans, des juifs et des autres minorités. Toute attaque contre les uns est une attaque contre nous tous.» Citant une étude montrant que l’antisémitisme et l’islamophobie croissent rapidement dans les pays à travers l’Europe, les représentants de communautés réaffirment que « Juifs et Musulmans font partie intégrante de Europe, ils ne sont pas des invités jetables. Flatter ceux qui sèment les graines de haine et la division est non seulement moralement condamnable, mais aura des conséquences désastreuses pour l'Europe, s’il leur est permis de continuer à diffuser leur poison. »

La première réunion du Comité de Coordination de Leaders Musulmans et Juifs Européens dans la capitale française a été initiée par la Foundation for Ethnic Understanding (FFEU), basée à New York, le Conseil Mondial Musulman pour les Relations Interreligieuses (WCMIR), et le Congrès Juif Mondial (CJM).Elle s’inscrit dans la continuité de la première rencontre annuelle de Leaders Musulmans et Juifs Européens, qui s’est tenue à Bruxelles en décembre dernier: www.worldjewishcongress.org/en/events/10. Le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, avait reçu les participants.

Le président du WCMIR, l’imam britannique Abduljalil Sajid, a déclaré:
« L’antisémitisme et l’islamophobie sont deux expressions du même fléau, et Juifs et Muslumans doivent combattre ces deux formes de racisme ensembles. En même temps, les européens de toutes origines doivent s’unir pour défendre les valeurs fondamentales universelles de démocratie, de pluralisme et de respect mutuel.»
Le rabbin Marc Schneier, président de la FFEU et vice-président du CJM, a déclaré: « Bien qu’à l’heure actuelle, le venin des partis extrémistes et populistes est principalement dirigé contre les Musulmans, il ne faut pas oublier que de nombreux partis d’extrême-droite, parmi lesquels le Front National en France, ont une longue histoire d’antisémitisme. Le 9 mai, nous manifesterons ensembles pour dire que de tels partis politiques sont une menace pour nos deux communautés, ainsi que pour les valeurs démocratiques fondamentales de pluralisme et de tolérance. Si l’Europe souhaite rester fidèle à ses fondements éthiques et spirituels, elle se doit d’être ouverte aux personnes de cultures, religions et modes de vie différents. Dans le cas contraire, l'Europe perdra son âme.»