"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, janvier 13, 2010

RACISME
ANTISEMITISME
EFFETSDELACRISE

Source : le site de Ouest-France en ligne
le 13 janvier



Dérives racistes en temps de crise


L'image fait froid dans le dos. Encadrés par des policiers, un millier d'immigrés clandestins, massés dans des cars, ont été expulsés, ce week-end, d'une bourgade de Calabre. Leur présence était connue de tous. Leur travail dans les champs d'agrumes, misérablement rémunéré, également. Jusqu'ici, ils étaient utiles. Mais, lorsqu'une centaine d'entre eux ont décidé de se rebeller violemment contre les agressions de la mafia locale, y compris des agressions par balles, le couperet est tombé par deux fois sur ces esclaves des temps modernes. La population a d'abord réagi par une authentique chasse à l'immigré, slogans xénophobes à l'appui. Puis la police a expulsé tous les sans-papiers pour rétablir un curieux ordre. En Calabre, ne pas avoir de papiers d'identité est plus grave que d'exploiter des journaliers, au noir et dans la terreur.

Et voici que ressurgit une figure tristement classique, celle du bouc émissaire. Certes, les événements de Rosarno tiennent, pour une part, aux spécificités de la situation sociale et économique du sud de l'Italie. L'emprise de la N'dranghetta, la mafia locale, offre une tête de pont idéale pour les trafiquants de clandestins, en quête de nouveaux terreaux d'illégalité. Mais les réflexes xénophobes, favorisés par la crise, ne concernent pas seulement l'Italie.

Il y a moins d'un an, ce sont des travailleurs italiens qui, cette fois, étaient victimes de tels débordements dans la pourtant très civile Grande-Bretagne. Dans une raffinerie du groupe Total, des travailleurs britanniques en colère, attisés par le British National Party, s'en prenaient aux salariés portugais et italiens, accusés de leur voler leur emploi.

En Hongrie, où le parti d'extrême droite, Jobbik, a remporté près de 15 % des votes aux élections européennes, les dérapages racistes vis-à-vis des communautés juive et rom se multiplient. Au point que le prix Nobel de la paix, Elie Wiesel, en visite à Budapest, mettait en garde, le mois dernier, contre ce qu'il appelait « les périls de l'indifférence ».

Autres tensions, celles subies par la minorité hongroise de Slovaquie. Le président hongrois s'est même vu refuser l'accès au territoire slovaque, l'été dernier. Un incroyable précédent pour deux pays de l'Union européenne et appartenant à l'espace Schengen, censé garantir la libre circulation de tous les ressortissants des pays membres.

Il faut, bien sûr, prendre garde à ne pas pratiquer l'amalgame, ne surestimer tel ou tel signal. Tous ces événements ne sont pas de même nature.

Pour autant, au-delà même du débat français sur l'identité nationale ou du rejet suisse des minarets, le questionnement sur l'appartenance taraude l'ensemble du vieux continent, ballotté, parfois très brusquement, par les effets induits de la mondialisation. Les anciennes puissances coloniales, comme la France ou la Grande-Bretagne, ne savent plus comment intégrer. Les anciens pays d'émigration, comme l'Italie, l'Espagne ou la Grèce, se découvrent protagonistes d'un racisme dont ils étaient plutôt habitués à faire les frais. Quant aux petites nations d'Europe centrale, elles n'ont pas toujours eu le temps de surmonter les offenses de l'histoire.

Philosophiquement, ce débat sur les appartenances peut être passionnant. Mais, en temps de crise, il est politiquement et socialement périlleux, comme autant de mines antipersonnel que l'on risque de déployer.


Laurent Marchand

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