FINDUPROCES
DESASSASSINS
DILANHALIMI
Source : dépêche AFP diffusée le 8 juillet
Fin des débats au procès
du "gang des barbares", la cour va délibérer
PARIS
La cour d'assises des mineurs de Paris, jugeant Youssouf Fofana et 26 personnes accusées avec lui d'avoir séquestré et torturé à mort le jeune Juif Ilan Halimi en 2006, s'est retirée pour délibérer mercredi peu avant 11H00, après dix semaines de débats à huis clos.
Le verdict devrait être rendu vendredi ou samedi après que magistrats et jurés auront arrêté leur décision dans un lieu tenu secret à Paris. La présidente n'a donné aucune indication sur la durée des délibérations, selon une source judiciaire.
La peine maximale -- la perpétuité avec 22 ans de sûreté -- a été requise le 30 juin contre Youssouf Fofana, 28 ans, qui a reconnu durant le procès l'assassinat d'Ilan après 24 jours de séquestration. Le jeune Juif, retrouvé agonisant au bord d'une voie ferrée dans l'Essonne, le 13 février 2006, est mort lors de son transfert à l'hôpital.
Les 26 autres accusés, dont deux qui étaient mineurs au moment des faits, ont été visés par des réquisitions allant de la prison avec sursis jusqu'à 20 ans pour les deux complices jugés les plus actifs, sans compter deux acquittements.
Youssouf Fofana, coutumier des provocations, qui avait refusé mardi que ses deux avocats commis d'office plaident pour lui, a usé de son droit à s'exprimer une dernière fois mercredi pour lancer des propos nébuleux.
"Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que 100 jours comme un mouton", a-t-il dit, enchaînant ensuite, selon des témoins, avec des paroles en arabe. "Nous n'avons pas de traducteur", l'a interrompu la présidente Nadia Ajjan.
"J'ai été un mouton mais je me suis battue comme un lion pendant cette audience de deux mois", a affirmé en écho à Fofana une coaccusée de 22 ans comparaissant libre pour non dénonciation de crime.
Selon une source judiciaire, la tonalité générale des derniers mots des accusés, hormis ceux de Fofana, était à "la demande de pardon".
"Ce poids-là je l'ai depuis trois ans et je l'aurai toute la vie", a déclaré un des deux accusés "mineurs" contre lequel 15 ans de réclusion ont été requis notamment pour détention arbitraire et acte de barbarie à caractère antisémite.
Tenus à l'écart depuis l'ouverture des débats le 29 avril (le huis clos est de droit aux assises des mineurs), les journalistes ont pu accéder à la salle d'audience mercredi matin pour constater le départ de la cour. Le verdict doit être rendu publiquement.
Les huit accusés libres, auxquels la loi impose de rester à la disposition de la justice pendant le délibéré, attendront le verdict dans un appartement meublé au sein du palais du justice sous la surveillance des gendarmes.
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