LESANTILLES
SOUS
HAUTETENSION
Source : lepoint.fr en ligne le 17 février
Le conflit s'enflamme en Guadeloupe,
Sarkozy reprend le dossier en main
Les militants du Collectif contre l'exploitation (LKP) qui mènent la grève ont monté plusieurs barrages lundi en différents points de la Guadeloupe. Les forces de l'ordre ont été envoyées sur l'Ile.
La tension s'est encore accrue en Guadeloupe, paralysée depuis 27 jours par une grève générale contre la vie chère . Plusieurs communes de l'île ont été en proie à des violences dans la nuit de lundi avec des barrages spontanés sur les routes signalés en plusieurs points de la périphérie de Pointe-à-Pitre. À Grand-Baie, sur la route reliant la capitale à Gosier, des groupes de jeunes ont érigé des barrages, dont certains ont été incendiés. Caillassées à plusieurs reprises, les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et détonantes.
Une voiture a été brûlée par les manifestants et celle du procureur de la République a été saccagée. Déjà, dans la matinée, plusieurs barrages avaient été érigés avant d'être démantelés par les policiers qui ont procédé à une cinquantaine d'interpellations. Autant ces actions semblaient organisées - cocotiers coupés à la tronçonneuse par exemple -, autant celles du soir paraissaient anarchiques, improvisées par des jeunes gens avec tous les matériaux à leur portée : troncs, détritus. Faute de "satisfaction sur nos revendications, la mobilisation ira s'amplifiant", a prévenu Charlie Lendo, adjoint du leader du collectif de grève LKP Elie Domota.
Lors d'un meeting du LKP à Pointe-à-Pitre lundi soir, les dirigeants du collectif ont affirmé qu'ils ne se laisseraient pas "abattre par la répression", et réaffirmé que les revendications formulées par le collectif de syndicats, partis et associations étaient "justes". Élie Domota, leader du LKP et du syndicat UGTG, avait déjà durci le ton durant le week-end, accusant une nouvelle fois le gouvernement de manquer à sa parole et avertissant que le mouvement allait "s'amplifier". Nicolas Sarkozy reprend la main "Notre politique n'est pas d'acheter, comme ce fut tant de fois le cas auparavant, une illusoire paix provisoire", a affirmé de son côté le secrétaire d'État à l'Outre-mer Yves Jégo. "Chacun doit admettre qu'il est temps qu'une vie économique normale reprenne son cours. Mais ne nous méprenons pas : finir la grève, ce n'est pas en finir avec la crise", a-t-il prévenu dans une tribune parue dans Le Figaro de mardi . Et de poursuivre : "Il ne s'agit pas d'un mouvement de protestation sporadique, mais bien d'une triple crise. Une crise économique qui frappe toute la planète et atteint plus vite les économies fragiles, une crise structurelle liée aux dérives ultimes mais encore observables de l'héritage d'une économie de comptoir , et enfin, et peut-être surtout, une crise existentielle, en tout cas une crise sociétale."
Face à ce regain de tension, Nicolas Sarkozy a décidé d'intervenir directement en fixant un rendez-vous jeudi à les élus de tous les départements d'Outre-mer. C'est la première initiative directe du chef de l'État dans la crise antillaise . En marge d'un déplacement dans le Pas-de-Calais, François Fillon a indiqué que les médiateurs envoyés en Guadeloupe allaient faire "dans les prochaines heures" des propositions qui pourront "servir de base à une vraie négociation". Il a en même temps justifié l'intervention des forces de l'ordre. "En même temps que nous encourageons le dialogue, nous sommes aussi en train de faire en sorte que la liberté de circulation soit respectée", a-t-il expliqué.
Dans la Martinique voisine en grève depuis onze jours, la situation semble également bloquée. Entre 8.000 (selon la préfecture) à 15.000 (selon les organisateurs) personnes ont manifesté à Fort-de-France. Dans la foulée des conflits antillais, un collectif guyanais a lancé un appel à une marche de protestation mercredi "contre la vie chère". Les gens font la queue devant les stations-service martiniquaises. Les grévistes ont autorisé 28 des 85 stations à être réapprovisionnées, mais ont forcé les petites stations, qui avaient rouvert ce week-end, à fermer de nouveau, bloquant ainsi les activités industrielles. Les tensions ont ravivé des rivalités raciales latentes, les békés, une élite blanche représentant 1 % de la population, étant accusés de détenir l'essentiel du business local.
16 COMMENTAIRE(S)
lucien57
Désinformation !
mardi 17 février 09:42
Il faudrait expliquer aux Antillais que le SMIC de métropole existe aussi, qu'il est bas et qu'en plus il faut payer une facture de chauffage qu'eux n'ont pas !! Alors calmos !! Le contribuable n'est pas là pour payer encore plus : c'est un problème d'employeur !
Max
Des chiffres
mardi 17 février 09:37
Il faudrait être raisonnable et ne pas dire et faire n'importe quoi. De ce que nous savons, il n'y a que 30 % des Guadeloupéens qui travaillent dans le privé, 40 % qui sont fonctionnaires et 30 % RMIstes. D'autre-part, la Guadeloupe importe pour 1 milliard d'euros de la métropole et n'exporte que pour 100 millions d'euros. Ce ne sont donc pas des petites mesures qu'il faut mettre en oeuvre mais un vaste plan permettant une prise en charge de l'économie par des investisseurs locaux ou venant de la métropole ou d'ailleurs. En effet, on ne demande pas à un investisseur en Lozère s'il est de Marseille ou de Toulouse. Il faudrait savoir qu'il n'y a plus de béqués dans cette île depuis 1780.
Ultramarin
Territoires indissociables
mardi 17 février 09:36
Petite leçon, pour les [...]qui souhaitent l’Indépendance des DOM TOM. Si les départements et territoires d'outre-mer devenaient indépendants, c'est le tissu même de la France qui se déferait. Les territoires d'outre-mer sont autant de relais d'influence et des postes avancés pour l'Europe. Les territoires d'outre-mer placent la France aux avant-postes des grands défis du XXIe siècle, le défi écologique, le défi maritime et le défi de la diversité. Le défi écologique, d'abord, parce que ces territoires, qui détiennent 80 % du patrimoine national en matière de biodiversité, peuvent et doivent devenir des lieux d'innovation et des exemples en matière de développement durable. Les DOM TOM sont un enjeu stratégique pour la France qui, est la deuxième puissance maritime au monde, derrière les États-Unis. La France détient près de 12 millions de km² de zone économique exclusive, dont 97 % se trouvent outre-mer, c'est un potentiel considérable en raison de l'importance des ressources halieutiques, mais également une responsabilité considérable pour l'équilibre planétaire. Et je ne parle pas de l’apport culturel, historique et sportif que ces départements et territoires apportent à la France.
Marie
Les ministres de la France...
mardi 17 février 09:32
... apparaissent comme des figurants qui viendraient les uns après les autres annoncer sans le dire "le spectacle" de leur vedette Monsieur Sarkozy. Et pourtant, la politique est une chose trop sérieuse pour la laisser dans les mains d'incompétents. Mais je cherche, en vain, des personnes capables de présider, de gouverner, de voter des lois, d'avoir un sens de la France assorti d'une certaine probité. Probité qui nous ferait du bien face à toutes ces affaires de corruption que semblent apprécier des ministres ou autres politiques. Les exemples sont légion française. Attention, je n'ai pas dit "légion étrangère", celle qui nous chante "voilà duu boudin" !
pat38
Ah bon, le problème n'est pas d'acheter la paix sociale ?
mardi 17 février 09:19
C'est de laisser l'incendie s'étendre ? Quelle réaction idéologique à trois sous... Et pour que tout s'embrase, il suffit que Monsieur Sarkozy y aille de son couplet "Moa je ne recule jamais". Quelle coupable irresponsabilité ! Si le conflit se propage en métropole ils auront gagné le gros lot avec leur beaux discours...
lorrain44
La Guadeloupe
mardi 17 février 09:16
Le président de la république "aime "gérer les crises. Il a laissé le conflit en Guadeloupe s'enliser. Il avait "expédié" Yves Jégo pour tenter d'éteindre le brasier, mais sans lui donner de moyens ; devant l'échec de son "sous ministre" (qui est accessoirement son rival), N. Sarkozy reprend le dossier en main. Il s'enorgueillira s'il y parvient, en désignant le secrétaire d'Etat, et pire s'il échoue il le démissionnera avec fracas. Il reprochera à son premier ministre de n'avoir su "venir et gérer" la crise. Il est vrai que N. Sarkozy a sciemment et brillamment ignoré la Guadeloupe et les DOM lors de son intervention télévisée.
ACA
Virer Jégo
mardi 17 février 09:09
Quand un ministre n'est pas capable de remplir ses fonctions, il ne mérite pas son salaire de ministre. Si d'autres ministres ne sont pas capables de faire avancer leurs dossiers, ils sont dans le même cas. Quand à SARKOZY qui devrait veiller à la bonne marche des affaires du gouvernement, s'il ne le fait pas, il ne le mérite pas non plus. Le salaire est la résultante d'un travail, pas de parader devant les médias. Cela, c'est faire l'acteur. Voir M. TAPIE.
nostradamus
Solidarité
mardi 17 février 09:08
Un peu de solidarité ne nuirait pas en cette période de récession. Oui la vie est de 3 à 4 fois plus chères dans les D.O.M. et de ce fait vu que c'est un département Français, il est tout à fait normal que les prix soient les mêmes que la métropole, c'est le juste retour à l'Egalité. Arrêtons de "taper" toujours sur les plus petits qui tentent de survivre alors que d'autres s'enrichissenet avec la crise.
Shaman
Là bas
mardi 17 février 09:07
Le pot de Nutella coûte 10 euros et un pack de yaourts 15 euros. Les propriétaires et industriels sont blancs et vivent retranchés de la population. Les fonctionnaires touchent un prime de "vie chère" mais le smic est moins élevé qu'en métropole. Il est temps que ça change, non ?
faya
2 poids 2 mesures.
mardi 17 février 09:06
Antares si tu connaissais l'histoire des DOM tu ne parlerais pas d'une indépendance qui a été refusée par le général de Gaulle en 1946. Pourquoi Fillon fait appliquer la loi quand il faut lâcher les CRS, et ne fait pas appliquer la loi quand il est précisé qu'une grande surface n'a pas le droit d'avoir plus de 25 % de part de marché sur un territoire, les békés ont plus de 53 % de part de marché... Est-ce parce que cela appartient a un béké ; 109 fortunes de France ou est ce un problème de couleur de peau ?
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