"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, décembre 01, 2005

TRADUIRE,
DIT-IL




SIMON PILCZER




Le syndrome d'Oslo, interview d'un médecin psychiatre, également historien qui analyse les réactions d'une minorité en état de siège, dans les perspectives à la fois psychopathologiques, historiques, et géopolitiques. S. P.




Le Syndrome d’Oslo :
illusions d’un peuple en état de siège.



Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l'IHC




EXTRAITS





FP : Dites-nous comment et pourquoi un peuple assiégé finit souvent par internaliser la haine de lui-même et s'illusionne sur les intentions malignes de ses ennemis ?





Levin : Ils font cela parce qu'ils veulent ressentir un certain contrôle sur une situation douloureuse qui est, en réalité, hors de leur contrôle. Des enfants abusés chroniquement - plus spécialement ceux soumis aux abus de leurs parents - se blâment typiquement eux-mêmes pour leur état de victime parce que procéder ainsi soutient le fantasme que s'ils changeaient, s'ils devenaient " bons ", leurs parents les traiteraient différemment. Observer leur situation difficile de façon plus réaliste les obligerait à accepter leur impuissance à modifier ces terribles circonstances, et des enfants, des adultes aussi, préfèrent écarter la reconnaissance de réalités aussi amères.

De même avec des populations en état de siège chronique - que ce soit des minorités marginalisées, humiliées et attaquées par des sociétés alentour ou de petites nations assiégées par leurs voisins - certaines chercheront invariablement soit à détourner le regard de la sévérité de la menace ou à rationaliser la menace et à se reprocher le danger à eux-mêmes ou à d'autres parmi leur communauté. Ce faisant, cela reflète la pensée magique que si seulement ils changeaient suffisamment, le danger serait réduit.

Israël a, au mieux, une capacité de réponse efficace aux attaques par ses voisins ; il n'a pas la capacité de mettre fin au siège arabe, à forcer la paix avec les Arabes. La paix, si et quand elle viendra, sera le fait de l'agenda des Arabes, pas d'Israël. Hélas, de toute évidence le monde arabe montre qu'il n'est pas prêt à choisir une paix véritable avec Israël dans un futur prévisible. L'absence de contrôle sur une situation douloureuse a conduit beaucoup d'Israéliens à adhérer à des illusions de contrôle ; des illusions sur de bonnes concessions capables non seulement d'aider mais de gagner la paix avec les Arabes.






FP : Pouvez-vous nous parler un peu de l'antisémitisme européen et américain, et de l'effet qu'il a eu sur l'identité et la psyché juives ?






Au cours des siècles, il n'y a probablement pas eu d'accusation antisémite contre les Juifs - aussi ridicule ou scandaleuse - que quelques Juifs eux-mêmes n'aient pas adoptée. Plus typiquement, il était fréquent pour les Juifs de prendre à cœur des aspects des accusations de ceux qui haïssent les Juifs. Ceux qui ont fait cela ont répondu sur un niveau en ressentant qu'ils étaient quelque peu pollués et viciés par la vertu de leur identité juive. Beaucoup ont agi sur leur sensation de souillure soit en cherchant à réformer la communauté d'une façon qu'ils imaginaient pouvoir effacer le défaut, ou en s'éloignant eux-mêmes de la communauté juive et en adoptant une autre identité. Beaucoup se sont par exemple convertis à une autre foi, ou ont adhéré à quelque religion séculière de l'extrême gauche, et adopté une identité alternative de cette sorte, ou se sont simplement immergés dans la société environnante et ont coupé les liens avec la communauté juive, ou ont comme Karl Marx, rejoint activement les rangs des haïsseurs des Juifs de manière à marquer encore plus définitivement leur séparation avec " les Juifs ".

Parmi ceux qui ont adhéré à des aspects de l'attaque antisémite mais sont restés dans la communauté il était fréquent de reprocher aux Juifs de l'autre bord des divisions sociales, religieuses ou économiques d'entraîner la haine des Juifs. Ainsi, en Europe, au 19ème et au début du 20ème siècle, il était courant que les Juifs allemands reprochent l'antisémitisme aux Juifs de l'est de l'Europe, et les Juifs laïcs reprochaient la haine aux Juifs religieux, et les Juifs socialistes la reprochaient à la bourgeoisie juive.

Les mêmes réponses de certains Juifs aux accusations des antisémites ont fait partie de l'expérience juive en Amérique. Cela a été plus particulièrement le cas lors de l'extension du sentiment antisémite dans le pays, dans la première moitié du 20ème siècle. Mais évidemment, des variations sur le même thème persistent aujourd'hui. Par exemple, en Amérique, comme en Europe, ces Juifs vivant dans des milieux qui ont adhéré à des accusations intolérantes d'Israël ont souvent répondu de la même manière. Ainsi, l'un des phénomènes de l'Université de New York, le Pr. Tony Judt, par exemple, depuis son perchoir dans le domaine académique trop souvent diffamatoire d'Israël, appelle à la dissolution d'Israël parce que selon son opinion, l'existence de cette nation instaure un antisémitisme et rend la vie plus difficile pour des Juifs comme lui.

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