"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, janvier 22, 2012

LASHOAH
DANSLAMEMOIRE
DESJEUNES

Source : dna.fr en ligne le 22 janvier 2012


par
De notre envoyé spécial,



67 ans après Auschwitz,
des lycéens alsaciens se souviennent
«Le droit de savoir»



«Vous n’êtes pas là pour être émus, mais pour réfléchir», a glissé à un des jeunes Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz, dont le témoignage tout au long de la journée a été très fort.

Près de 150 lycéens alsaciens ont visité, vendredi, les camps d’Auschwitz avec deux rescapés et Philippe Richert. Un geste fort à l’heure où la crise et la peur de l’autre nourrissent les extrémismes en Europe.

12345 La neige, la glace, la boue, le froid, des trouées bleues dans le ciel, un soleil couchant aux doux rayons… Vendredi, la nature était au diapason des sentiments qu’ont éprouvés les visiteurs des camps d’Auschwitz. Parmi eux, 153 lycéens alsaciens et leurs professeurs, neuf membres du Parlement alsacien des jeunes et Philippe Richert, président du Conseil régional et ministre.

Accompagnée de Ginette Kolinka et Benjamin Orenstein, deux anciens déportés du camp polonais, la délégation a découvert, le matin, l’immense complexe d’Auschwitz-Birkenau, puis, l’après-midi, le camp d’Auschwitz I et son musée. Leurs témoignages conjugués à la vérité du lieu ont donné corps et force à ce voyage d’études organisé par le Mémorial de la Shoah (lire ci-dessous).

«Si je suis rentrée, c’est que j’étais seule. Je n’avais qu’à souffrir pour moi. Je ne pensais qu’à moi»
À la mi-journée, Philippe Richert, le consul général de France à Cracovie, Alexis Chahtahtinsky, et la benjamine du Parlement alsacien des jeunes, Lisa Boxberge, ont déposé une gerbe devant le monument international d’Auschwitz-Birkenau. L’occasion pour le président de la Région d’appeler à «lutter contre les idéologies de la haine» et à entretenir «un devoir de mémoire pour le présent et le futur».

«Honorer les victimes ne suffit pas, il faut répondre à leur appel. Nous devons construire un monde plus juste et fraternel. L’antisémitisme et le racisme existent toujours, rien jamais ne nous prémunit contre la barbarie», a prévenu le ministre devant les élèves blottis sous une averse de neige épaisse.

Puis, Benjamin Orenstein a pris la parole, lui qui s’est tu pendant 48 longues années. «J’ai trouvé que vous aviez le droit de savoir. Savoir, c’est prévenir», a-t-il lancé aux lycéens. «L’extrême droite progresse en France, en Hongrie et ailleurs en Europe. Si ça a eu lieu, ça peut revenir. Rester vigilant et savoir dire non la première fois. Après, c’est trop tard. Il faut que vous sachiez. Vous savez maintenant. Quand vous rentrerez chez vous, parlez-en autour de vous. Il faut qu’un maximum de gens sachent».

S’infiltrer dans les cachots du Block 11 et dans le crématoire du camp d’Auschwitz I, c’est savoir. Imaginer l’horreur devant les amoncellements de cheveux, de chaussures et de prothèses, c’est savoir. Se plonger dans le mur de photos de familles juives assassinées, c’est savoir. Ecouter Ginette Kolinka dire «la perte de toute notion de civilisés», c’est savoir. Scruter sur les rares images ces mères et leurs bambins en route vers la mort, c’est savoir.

Plus de 1,1 million de personnes dont un million de Juifs ont été assassinés au camp d’Auschwitz-Birkenau entre mars 1942 et janvier 1945. Soumis à l’avancée des troupes soviétiques, les nazis détruisent les crématoires et les entrepôts du camp pour effacer les traces du massacre. Les Soviétiques pénètrent dans l’enceinte du camp le 27 janvier, il y a 67 ans. 7000 détenus incapables de marcher y ont été abandonnés par les SS.

Ginette Kolinka et Benjamin Orenstein ont survécu. «Je suis incapable de dire pourquoi. Je suis revenue. C’est la chance, la volonté peut-être si elle existe encore quand on est réduit à rien», explique Ginette Kolinka. «Si je suis rentrée, c’est que j’étais seule. Je n’avais qu’à souffrir pour moi. Je ne pensais qu’à moi». «Regarde ces pierres, si elles pouvaient parler », lancera-t-elle à un des jeunes devant les ruines du crématoire n°2 que les SS en retraite ont eux-mêmes dynamité. Mais elles parlent. Et nous savons.

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