"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, novembre 20, 2011

AVENIR
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AVENIR DU JUDAÏSME


L'association Avenir du Judaïsme s'est constituée pour "promouvoir par tous moyens le débat intellectuel et spirituel, le pluralisme et la démocratie dans la communauté juive." L’équipe d’"Avenir du Judaïsme" se définit comme engagée dans la communauté juive de France et dans la Cité. Nous avons constitué l'association pour manifester notre souci de la pérennité de notre communauté et de l'avenir des générations montantes qui souhaiteraient continuer à agir en son sein. Cela implique une réflexion en profondeur, des débats d'idées, pour mettre en œuvre une vision et des projets à l'écoute des besoins et des attentes des membres de notre communauté.


La Convention Nationale CRIF 2011 qui se déroule le 20 novembre sur le thème : "Demain les Juifs" est une excellente initiative, puisque la dimension, le format, les intervenants, constituent autant de signaux d'une volonté manifeste de la part d'une institution de libérer vraiment la parole. Mais il y a souvent loin de la coupe aux lèvres. Pas d’angélisme ! Nul n’ignore que chacun ne libère sa propre parole que jusqu’à la limite de ses propres tabous.

Si les dirigeants du CRIF veulent que leur démarche soit une réussite, au-delà d'une journée d'enthousiasme à laquelle ont déjà souscrit, en s'y inscrivant, plus de huit cents participants, ils devront décider que cette démarche est la première étape d'un projet plus profond et plus ambitieux de remise à plat du fonctionnement de la Communauté et de l'articulation entre ses différentes composantes. Il appartiendra aux dirigeants des autres institutions juives de France, sous peine de prendre le risque d'être mis sur la touche, d'apporter leur contribution à cette remise à plat en s'ouvrant largement au débat. Aux uns et aux autres d'accepter aussi de se confronter à un certain nombre de défis, dont nous prenons ci-après quelques exemples, sans prétendre à l'exhaustivité :

La dimension identitaire et politique

Institution en charge de la représentation politique de la Communauté juive organisée, le CRIF est lui-même confronté à un premier défi sur sa propre vocation : comment manifester un soutien à l'Etat d'Israël et, dans le même temps, dialoguer avec des composantes de la société française intrinsèquement liées à des Etats arabes antisionistes ?
Chaque Juif qui revendique son identité, ou se contente même de ne pas la dissimuler et veut s'engager dans des activités politiques ou associatives extracommunautaires, fait individuellement cette amère expérience : on lui enjoint de se positionner sur Israël. L'immense majorité des Juifs de France actifs dans la Communauté ont un fort engagement pour Israël, mais ils aspirent aussi à œuvrer comme citoyens à l'extérieur de la Communauté, sans renier leur idéal sioniste.
La vague d'antisémitisme des années 2001 à 2006, les réactions violentes et parfois hystériques à l'encontre des Juifs de France, des extrémistes pro-palestiniens, notamment à la suite d'opérations militaires israéliennes ont incité des membres de notre Communauté à la tentation du repli identitaire ou à une sorte de "marranisme" ou d'invisibilité sociale.
Il appartient au CRIF de donner des pistes pour encourager les générations montantes à assumer leur identité juive, à les aider par la formation à se confronter à la problématique complexe d'être "Juifs dans la Cité", à réinvestir la vie politique française, les ONG, les associations, en fonction de leurs centres d'intérêts et de leurs idéaux, sans être contraints de créer des "clubs de pêcheurs à la ligne juifs" !

La dimension communautaire


La dimension à proprement parler "communautaire" questionne donc plus largement toutes les institutions. Communautaire signifie ici collectif. Elle repose sur la capacité des individualités à mettre leur ego de côté pour agir collectivement. Le collectif permet de surmonter ses limites personnelles, de multiplier les angles de vues, pour qu’il n’y ait pas d’angle mort conceptuel. Il en va des projets comme des visions du monde : un projet, s’il est porté par un collectif n’est plus un objet égoïste ou égocentrique que tous les autres jalousent. Il devient un bien commun. C’est tout le sens du mot « Communautés », mot trop souvent vidé de son sens, galvaudé, détourné…
Et si le projet est une association, et encore plus, une institution, ce défi appelle les dirigeants :
- à cesser de concevoir l’association comme un bien personnel, à donner son rôle plein et entier aux instances statutaires de direction et qu’elles cessent d’être des chambres d’enregistrement de décisions prises dans la solitude du pouvoir ;
- à redonner au mot « critique » son sens le plus noble, ce qui permet à celui qu’on critique d’en sortir grandi et mieux à même d’admettre la remise en question ! La tradition juive a consacré la « makhloket léChem Chamayim », un débat qui fait progresser nos valeurs, c’est l’objet même du pilpoul talmudique, ce mode d’expression qui fait avancer le monde, grâce à la confrontation des idées et des références. Loin de cette tradition qui est pourtant le socle du judaïsme, les obscurantistes et les censeurs de la parole libre se bouchent les oreilles en brandissant comme un bouclier contre la liberté d’expression, l’arme du « lachon hara », littéralement de la mauvaise langue. Mais si on brandit cette arme dans la Communauté juive organisée, celui qui aspire à la liberté ira chercher vers d’autres horizons ce que sa Communauté n’est pas en mesure de lui donner
- à ne pas se laisser tenter par une trop grande concentration des pouvoirs entre quelques mains, à ouvrir le plus possible ses instances à des dirigeants plus jeunes (lors du renouvellement partiel du Comité Directeur du CRIF, les trois premiers élus sont de jeunes dirigeants qui y faisaient leur entrée. Gageons que leur présence s'avère prometteuse…)
A ce défi des principaux dirigeants, correspond son corollaire, celui de la responsabilité des administrateurs. Figure de style traditionnelle de cet enjeu, il existe un débat entre Emeth et Chalom, entre la vérité dans son intégralité, dans son intégrité et la paix, la volonté de ne pas générer de conflit. Moyen terme délicat à inventer, un équilibre entre la recherche du consensus et ne jamais céder sur ce qui est essentiel, quand les principes fondamentaux sont en cause, c'est cela qui confère à l'administrateur des grandes organisations, le statut de "responsable". C'est également vrai pour le président de Communauté ou le président de section locale, face au dirigeant national, à l'administrateur face à son président local, etc. Et c'est la chaîne des responsabilités, jusqu'à l'adhérent de base qui donne une colonne vertébrale à l'organisation communautaire. Le résultat positif est une meilleure prise en compte des attentes et des besoins qui favorise la symbiose entre les dirigeants à la tête des grandes institutions et la base communautaire.

Le couple dirigeant-permanent


Appelé aussi couple président-rabbin dans les communautés, ce binôme est la pierre angulaire de l'édifice organisationnel. A chaque fois que l'équilibre est rompu, parce que l'un sort de son périmètre de responsabilité et que l'autre s'en trouve affaibli, c'est l'institution elle-même qui est menacée.
Le bénévolat et le stakhanovisme, au nom de la méritocratie, ne doivent jamais disqualifier le permanent, du fait qu'il est rémunéré, le couple idéal demeurant un dirigeant gérant son bénévolat avec professionnalisme face à un professionnel engagé.
La bonne santé du fonctionnement des institutions se manifeste quand "les présidents partent et les permanents restent". Cela favorise la démocratie et le renouvellement des idées et des pratiques. Réfléchir à une bonne adéquation entre responsables bénévoles et travailleurs communautaires contribue à la pérennisation de la vie associative juive.
En la matière, le CRIF qui oblige ses présidents à ne pas briguer un troisième mandat, est plutôt un modèle. Quid des autres ?


Texte collectif publié sous la coordination de Charles Tenenbaum, président d'ADJ

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