"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, août 09, 2011

ISRAËL
AUPOINT
DEVUE
DELHISTOIRE
Source : nouvelobs.com en ligne
le 9 août 2011





L'Utopie d'Israël,


par
Bluma Finkelstein


C'est avec un grand plaisir que j'annonce aux douzedeblogonautes, fidèles depuis 4 ans déjà, la création d'une nouvelle catégorie: les 13. Espace dédié (oh l'horrible et volontaire anglicisme) aux contributions d'autres écrivains, qui m'ont fait l'amitié et la confiance de me donner à lire en exclusivité leurs textes. Aujourd'hui, L'Utopie d'Israël, de Bluma Finkelstein. J'ai rencontré Bluma en janvier 2010 à l'Université de Haïfa, où elle enseigne. Elle y avait organisé avec Jacqueline Michel un colloque sur la littérature engagée. Nous nous croisons depuis aux réunions internationales du PEN Club. Je ne décrirai pas la formidable professeur qu'elle est, la féministe réelle, l'écrivain soucieux de faire progresser la paix, à la première ligne où elle est, de faire avancer la gauche en Israël en juive progressiste, de prôner le dialogue entre les cultures (elle est responsable de la culture à la mairie de Haïfa) sans être complaisante avec les dérives islamistes. Je n'en ai pas la place et je vous souhaite de rencontrer cette femme formidable. Je préfère la donner à lire dans ce texte. De l'humanisme informé et émouvant, une manière d'avancer en disant, enfin.




L'Utopie d'Israël,


par
Bluma Finkelstein



Le sujet est sans fin. Mais comme je ne suis pas une historienne et encore moins une politicienne, je me limiterai à une analyse plutôt philosophico-éthique de la situation au Proche-Orient et du conflit israélo-palestinien. Je vais donc simplifier l'analyse, mais non la situation.

Qui dit histoire, dit passé : si je décide de me pencher sur des données qui nous mèneront à la Bible, je vais être obligée de considérer aussi le Nouveau Testament et le Coran… Or, ces livres, même s'ils sont d'une importance majeure dans notre cas, ne sont pas des documents historiques, comme par exemple l'Edit de Nantes ou telle autre Résolution de l'ONU. Ce sont des documents religieux, écrits pour renforcer la foi des peuples et non pour raconter leur histoire nationale.

Par ailleurs, il serait tout aussi dangereux d’aller aux vrais documents comme les Résolutions de l'ONU de 1947 ou 1988, pour ne citer que ceux-là, compte-tenu des innombrables interprétations qui ont été faites par les uns et par les autres. Interprétations si différentes les unes des autres que les deux parties n'ont jamais pu se mettre d'accord sur ce qui est écrit, preuve en est donnée.

Que nous reste-t-il alors? Une morale universelle et le bon sens…

Un très grand philosophe israélien, Yeshayahou Leibowitz, juif pratiquant de gauche et dont les livres ont été traduits en français, définissait la situation de ce conflit d'une manière assez lapidaire, mais je ne peux que l’adopter: les deux peuples, juif et palestinien, ne peuvent pas prouver juridiquement que ce territoire qu'on appelle la Terre Sainte ou la Palestine, leur appartient de droit. Bible ou Coran, Jérusalem oui ou non, devant le Tribunal des hommes – et nous n'en connaissons pas un autre – ni les juifs ni les arabes ne peuvent apporter aucune preuve légale. Cependant, disait Leibowitz, il y a un fait évident que personne ne peut nier: les deux peuples ont la conscience absolue que cette terre leur appartient.

Avec un document écrit, on peut encore débattre comme on le fait depuis des dizaines d'années avec ceux de l'ONU. Mais avec la conscience d'un peuple, on ne peut pas débattre, qu’elle soit vieille de 3000 ans, comme pour le peuple juif, ou née au siècle dernier, comme pour le peuple palestinien. Un fait est un fait. C'est vrai que la Palestine en tant qu'Etat n'a jamais existé, qu'il n'y a jamais eu un peuple palestinien. Il s'est toujours agi de ce qu'on appelait "les arabes de Palestine". Arafat même parlait des Palestiniens comme faisant partie de la grande "Ouma", la nation arabe. Il n'y a pas de culture palestinienne à proprement parler, les arabes de Palestine sont venus très tard sur ce territoire de Syrie, d'Egypte, d'Arabie Saoudite, etc. Tout cela est bien vrai, et alors?

Après la création de l'Etat d'Israël, les arabes de Palestine ont pris conscience de leur entité nationale palestinienne. Et ce n'est pas aux juifs de contester ce fait. Ceux qui s'opposent à cette idée d'une entité palestinienne sont des sourds… Les Palestiniens sont là et ils ont la conscience ferme d'appartenir à un peuple spécifique et à un territoire. Exactement comme les juifs. Ils ont les mêmes droits que tous les autres peuples.

Je sais que les Palestiniens contestent aussi l'existence d'un peuple juif… Et eux aussi devraient se faire à l'idée que la conscience d'appartenir à un peuple est le propre de tous les peuples… Y compris des juifs. Donc la conclusion est qu'il y a deux peuples pour le même territoire!

Le second point à analyser est le droit de chacun des deux peuples à l'auto-détermination, ainsi que le droit de circonscrire un territoire pour chacun. Jusqu'aux accords d'Oslo, les Palestiniens niaient le droit des juifs à ce territoire et aussi à une partie de ce territoire. A Oslo, les choses sont devenues plus claires et un accord a été signé.

Depuis quelques années et avec la droite israélienne qui s'est renforcée, ce sont les Israéliens qui recommencent à contester les droits des Palestiniens. Un entêtement en entraîne un autre et stimule les extrémistes à produire du terrorisme. Du point de vue philosophique que j'ai adopté, personne ici n'est innocent: au Proche-Orient il n'y a que des coupables.

Or, si le droit à l'auto-détermination existe, il ne peut qu’être universel. Je suis donc obligée moralement de partager ce territoire en deux et de créer deux Etats nationaux. Pour l'avenir lointain, on va laisser au Messie l'idée utopique de l'unité des peuples et du genre humain …

Il me vient à l'esprit l'extraordinaire décision de Vaclav Havel, l'ex-Président de la République Tchèque, de se séparer des Slovaques lorsque ceux-ci ont demandé à se séparer des Tchèques. « Vous voulez vous séparer de nous? Grand bien vous fasse! » Et Havel a évité une guerre meurtrière comme celle que nous avons vue dans l'ex-Yougoslavie.

Ici, il y aura un Etat juif et un Etat arabe et chacun, s'il veut survivre, devra reconnaître son voisin tel qu'il se définit lui-même. Car même si en ce moment précis, ce serait surtout Israël qui devrait pousser à la paix, au lieu de tergiverser sur tel ou tel point de dissension, force est de rappeler que les Palestiniens n'acceptent pas encore un Etat juif, même si cela est inscrit sur les Déclarations officielles de l'ONU. Mais puisque je disais que je ne veux pas m'appuyer sur ces Documents et sur l'Histoire, je répète que du point de vue philosophico-éthique, ni les juifs ni les arabes ne peuvent dicter aux autres la manière dont ils devraient se définir…

Last but not least: Jérusalem!

C'est là que j'ai envie de dire quelques mots au Bon Dieu, mais comme il risque de ne pas exister et que les mots me sont si précieux, je préfère retenir mes "élans mystiques"… Après avoir affirmé mon doute quant à l'existence de Dieu, le premier pas que je dois faire c'est de me confronter à ses ouailles qui, elles, existent bel et bien. Si je ne veux pas faire des vagues oratoires seulement dans l'espace utopique, je dois prendre en considération les hommes et leur foi. Dans l'utopie tout est possible, dans la réalité, nous rencontrons quelques difficultés avec les êtres humains.

Les hommes ont la foi et ils sont capables de tuer et de se tuer pour un Mur ou pour un Rocher Saint où l'un de leurs ancêtres avait accroché sa chèvre, il y a trois mille ans de cela! Il nous faut donc trouver des solutions ad-hoc lorsque les choses ne peuvent pas être changées. Et encore moins les mentalités. Ensuite, je ne veux pas "convertir" les juifs ou les musulmans à la laïcité, parce que je ne suis pas sûre d’avoir quelque chose de meilleur à leur proposer.

Or la gauche, ici comme ailleurs, fait abstraction du religieux et elle a tort. La droite s'en occupe et la gauche s'en moque! La gauche a tellement tort, non dans l'absolu mais dans la vie de tous les jours, qu'elle pousse sans s'en rendre compte à des guerres. Je ne veux donner qu'un exemple, celui de la Seconde Guerre Mondiale. Pie XII préférait Hitler à Staline pourvu que le communisme tombe. A son tour, le régime communiste a eu de la haine et du mépris envers la religion. La raison, dans les deux cas, a laissé la place aux émotions primaires. Nier l'autre, l'attaquer, c'est tellement plus simple!

Il faut donc accepter l'existence du religieux et d'un discours religieux, surtout dans ce coin du monde qui a vu naître les trois religions monothéistes. Il faut aborder le conflit dans ses propres termes, qui sont plus religieux que territoriaux. Deux « gladiateurs enragés » se trouvent dans l'arène et on doit tout faire avant qu'ils s'entre-tuent et que, pour la plus grande gloire de leur Dieu vivant, le gazon sur lequel ils évoluent ne devienne bientôt l'herbe écologique qui couvrira leurs tombes…

Et je me dois d’ajouter aussi quelques mots d'hérésie! Nous devons respecter la foi comme nous respectons nos idéologies de gauche. Depuis la Révolution Française en passant par 1848, Marx, Rosa Luxembourg, Liebknecht, Blum, Trotski et tous les autres, - nous nous trouvons aujourd'hui dans un monde injuste où "le capitalisme porcin" (définition de notre Président Shimon Peres) fait que la misère et la pauvreté triomphent partout.

Donc revenons à Jérusalem. Les choses ici changent, mais très lentement. Que la vie vaille plus que des pierres, ce n'est pas encore une proposition acceptée par tous. Il faut avoir beaucoup de patience et aider ceux qui, sans renoncer à leur foi, arrivent même sur le tard à accepter l'autre dans sa propre entité et dans sa foi. Les Palestiniens de Judée et de Samarie, 100 ans après la première pierre posée à la fondation de la première ville juive moderne Tel-Aviv, commencent à accepter avec la raison et non avec le cœur que les juifs ne quitteront jamais Jérusalem et que même s'ils étaient contraints à le faire, ils y reviendraient. On évolue ici parfois dans la folie suicidaire, où seuls les instincts et les émotions jouent.

Un curé palestinien catholique, avec qui je parlais, m'a dit un jour avec beaucoup de conviction: "Le Temple de Jérusalem est une invention juive, il n'a jamais existé !" Et je lui ai répondu du tac au tac: "Alors Jésus non plus n'a jamais existé, monsieur le curé!" S’il avait pu me tuer sur place, il l’aurait fait! Car si le Temple n'a jamais existé, comme le disait le grand théologien Arafat, comment Jésus aurait-il accompli sa mission dans le Temple et autour du Temple? Comment et d'où aurait-t-il chassé les marchands du Temple? N'a-t-il pas dit à ses disciples de détruire le Temple et qu’il le rebâtirait en trois jours, annonçant ainsi sa Résurrection? Et la liste est longue de disciples et d'apôtres, dont toute l'activité missionnaire eut lieu au Temple.

On ne peut pas rester figés dans la négation des faits. Or; en ce moment, nous sommes tous au point mort avec le Hamas. Et les Palestiniens en souffrent plus que nous, car pour la droite israélienne, le Hamas est l'ennemi parfait. Et tous les "humanistes" qui aident le Hamas, aident en fait à perpétuer la domination des femmes et leur manque de libertés, la mise en prison des opposants, les crimes contre les homosexuels, la souffrance des enfants endoctrinés par une haine qui démolit leur personnalité, et aident aussi les pauvres à rester dans leur pauvreté pour servir de chefs d'accusation contre Israël, etc. « Les idéologies, disait Camus, traversent des champs meurtriers. » Saurons-nous les apprécier à leur juste valeur et faire le tri qui s'impose?

Je n'ai pas oublié Jérusalem… Cette ville dont le nom - même signifie ville de paix, est devenue le point culminant du fascisme dans sa forme la plus radicale: la religion totalitaire combinée au nationalisme exacerbé. Et cependant, si je devais opter pour le moindre mal – et très bientôt j'y serai obligée par la force des choses – j'opterais encore pour la religion. Pourquoi? Parce que dans son for intérieur, dans sa foi la plus profonde, l'homme religieux pourra être convaincu que la terre, toute la terre, appartient à Dieu. Nous en avons l'usufruit, mais nous ne possédons pas la terre. C'est aussi valable pour les juifs auxquels la Terre Sainte a été promise et donnée par Dieu. Même le Coran le reconnaît… L'homme juif religieux sait pertinemment que cette Terre Sainte a été donnée en gage, à condition que les lois de Dieu soient respectées. Or nous n'en sommes pas encore là, loin s'en faut! Je défie tout juif religieux de me dire s'il croit que la Terre Sainte lui a été offerte gratuitement… ou qu'il croit avoir rempli les conditions correspondant à l'offre divine!

David Ben - Gurion, le Premier Ministre israélien, disait que le peuple juif sera un peuple comme tous les autres lorsqu'il aura ses propres voleurs, ses prostituées et ses criminels… Voilà, c'est chose faite et même bien faite! Les promesses de Ben - Gurion se sont largement réalisées, ce qui démontre aussi que les promesses des hommes sont plus vite accomplies que celles de Dieu. Même au-delà de toute attente.

Jérusalem sera partagée entre les Israéliens et les Palestiniens et ils y bâtiront leurs capitales respectives reconnues par les nations. Ils vivront toujours avec le rêve d'entrer dans son entière possession, mais devront se contenter pour l'instant d'un moindre mal. Des gens non avertis s'imaginent que la superficie de la Vielle Ville de Jérusalem est au moins comme celle de New-York… Mais ce n'est pas plus grand que l'Ile de la Cité à Paris! Pour aller du Mur des Lamentations à la Mosquée El - Aqsa, c'est comme d’aller du Palais de Justice à la Sainte Chapelle et si l’on veut arriver jusqu'au Saint - Sépulcre, il faut tout juste faire le tour comme pour aller à la Conciergerie…

Mais on n'a jamais fait autant de morts pour un autre endroit au monde que pour ce périmètre carré de terre?

En ce qui concerne Israël en tant que promesse… Vu le "chargement atomique" de la Bible qui nous porte et nous transporte dans notre errance légendaire, Israël en tant que peuple du Livre a signifié pour beaucoup qu’il était le dépositaire de la morale. A tort et à travers. Dès le Décalogue, la base de toute loi humaine et de toute morale a été jetée en dix injonctions succinctes et exemplaires. Jésus et le christianisme sont les "enfants" légitimes du judaïsme, de même le marxisme, le socialisme et le communisme – qui n'a réussi qu'en Israël, dans le kibboutz - . George Steiner a raison de dire que plus de 80% des socialistes de tous les temps ont été juifs.

Mais l'Ethique et l'Etat ne font pas toujours bon ménage ensemble. L'Etat est une puissance dominatrice, une dictature presque, même dans les démocraties. L'Ethique est incompatible avec la raison d'Etat. En Israël cela devient de plus en plus évident. Le combat entre les deux, une guerre culturelle, devrait vite prendre la place de la complaisance avec laquelle nous acceptons l'Etat. Mais ce combat n'est pas pour demain et c'est bien dommage.

Henri Meschonnic a écrit une étude excellente intitulée L'Utopie du Juif, publiée chez DDB. Le monde occidental s'est fabriqué aussi une autre utopie l'Utopie d'Israël… Et Israël aujourd'hui déçoit. La critique envers Israël est devenue plus acerbe qu'envers les USA qu'on a tant aimé haïr… Nous remplissons la fonction de bouc émissaire dans le sens de Renée Girard. Non, je ne tombe pas du tout dans la victimologie! Bien au contraire. Toute cette critique envers Israël qui part d'un bon sentiment est une manne! La preuve, même les juifs n'arrêtent pas de s'autocritiquer jusqu'au sang. Et c'est très bien, l'indifférence m'aurait franchement déplu. Voilà, nous nous sommes tous un peu trompés quant au symbole juif de la morale, mais la critique que nous en faisons démontre que nous savons au moins ce que nous aurions aimé obtenir d'Israël si nous ne nous étions pas trompés…

L'idéal de perfection n'a pas été atteint et c'est humain. La critique a la force du Tikkoun, de la réparation. Israël fabrique aujourd'hui des terroristes d'extrême-droite, des fascistes, des racistes, des incultes et des guerres. Où sont les pauvres voleurs et les prostituées de Ben - Gurion! A côté de nombreux prix Nobel, le peuple juif produit aussi des scories, alors qu'il n'était pas destiné à cela. Que les nations nous harcellent, c'est donc une bénédiction. C'est comme une mère qui dit à son enfant bien-aimé: « Tu peux plus, beaucoup plus! Ne renonce pas, tu es capable d'être le meilleur, j'ai mis en toi tous mes espoirs! »

C'est un désir sous-jacent que de vouloir voir en Israël une utopie majorante de l'éthique occidentale. Je refuse consciemment de voir dans cette critique, quand elle est juste, de l'antisémitisme et je sais que celui-ci existe bel et bien.

Mentalement et psychologiquement, les juifs, y compris les Israéliens, sont restés des "errants". Si le peuple juif devait s'abrutir dans une sédentarité nationaliste, sourde aux autres et donc sans avenir autre que la possession d'un Etat, je préférerais retourner en exil. Mais je fais encore plus confiance à Dieu qu’aux hommes, même s’il ne tient presque jamais ses promesses, car il nous a laissé quand même un Testament et même deux, où le peuple juif a un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité…




Bluma Finkelstein,

Université de Haïfa, Israël.




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