"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, décembre 22, 2010

ISRAËL
COUP
DETONNERRE
DESANCIENSDETSAHAL
SORTENTDUSILENCE
Source : parismatch.com en ligne
le 22 décembre




Des officiers israéliens parlent.
La polémique


Fallait il publier les témoignages des officiers israéliens sur l’occupation des territoires ? Cette semaine, Paris Match publie en Document des extraits d’un livre à sortir en janvier : 180 témoignages accablants de cadres de Tsahal révélant les exactions, les actes illégaux et contraires aux droits de l’homme perpétrés dans les territoires occupés par l’armée israélienne. Catherine Schwaab explique pourquoi il fallait publier ce livre. En revanche, la philosophe et écrivain Eliette Abecassis voit un danger dans la publication de ces témoignages, celui de donner « une raison supplémentaire de haïr, à travers les Israéliens, les juifs, et à travers les juifs, les Israéliens ».

Catherine Schwaab et Eliette Abecassis - Paris Match



OUI, il le fallait car il faut montrer
qu’on croit en l’avenir.

Par Catherine Schwaab

Je me suis interrogée bien sûr : en cette atmosphère de regain d’anti-sémitisme, fallait-il publier ces auto-dénonciations ? En ce contexte d’assimilation bêtasse du genre « juifs = suppôts de la politique israélienne », fallait-il mettre au jour ces mea culpa ? J’ai mesuré le risque.

Quand j’ai eu lu la presque totalité des 180 témoignages du livre « Breaking the Silence », j’ai pris ma décision. Les auteurs sont des officiers et des sous-officiers de Tsahal, sérieux, fiables et qui aiment leur pays au-delà de tout. C’est pour cela qu’ils se sont décidés à parler. Ils sentent leur nation suffisamment solide pour encaisser le choc, la honte de leurs révélations. Car Israël ça n’est pas « cela ». Israël ne se résume pas, ne doit pas se résumer à ces dérapages et à ces exactions. Israël, pays en guerre, est AUSSI un formidable concentré de cerveaux brillants et d’âmes nobles : chercheurs, intellectuels, cinéastes, écrivains, architectes, médecins, hommes d’affaires… Et pourtant, « Israël a engendré ce monstre, l’Occupation », résume Yehuda Shaul, l’un des fondateurs de Breaking the Silence.

Faut-il qu’ils en aient eu assez, ces 200 militaires - et 500 autres, membres du Mouvement Breaking the Silence - pour crier leur malaise et leur ras-le-bol. La guerre et l’Occupation des territoires dure depuis 1967. Ces officiers ont maintenant des enfants qui, à leur tour, devront remplir leur mission de soldat. Pour la première fois, ces jeunes Israéliens, anciens membres de Tsahal, ne croient plus en leurs actes militaires et décident de dire « non ». Pas un «non » de mauviette ou d’enfant gâté. Un « non » politique qui mesure les conséquences. Peu portée sur la politique, pour la première fois, cette génération s’engage dans son appréhension du conflit et entend participer plus activement à l’avenir de son Etat.

Elle n’ignore pas la montée en puissance du terrorisme islamiste et les menaces en provenance d’Iran depuis les années 1980 qui ont justifié cette Occupation. Mais elle en conclut aujourd’hui qu’il fallait travailler à son élimination progressive et instaurer des rapports équitables. Au lieu de cela, l’Occupation s’est durcie, pervertie, aigrie comme une vieille pieuvre tentaculaire à la croissance incohérente qui écrabouille la vie civile et commerciale, seul espoir d’une entente. La situation est devenue intenable, indigne pour les militaires chargés de la piloter. La pieuvre a perdu la boule, et ils refusent de faire semblant. Voilà pourquoi ils ont commencé à parler en 2004. Il ne leur a pas fallu trois générations pour verbaliser, mettre à jour l’inadmissible. Le mouvement est d’autant plus exemplaire qu’Israël est située au cœur de régimes totalitaires qui pratiquent la répression brutale, la voyoucratie et le mensonge :

– l’Iran (qui, pour se maintenir, cultive l’image d’un Israël tyrannique et injuste), le Hezbollah;
– de dictatures (à peine) déguisées : l’Egypte, la Syrie;
– et de gouvernements en guerre civile : l’Irak.

Israël est une démocratie plus solide, plus vivace que les nôtres, et moins complexée aussi. Ce qui n’empêche pas de savoir se défendre «… mais je ne reste pas silencieux devant ce qui est mal, » considère Yehuda Shaul le sergent religieux orthodoxe.

Voilà pourquoi, si on aime Israël, il fallait publier ces témoignages, montrer qu’on croit en l’avenir. Des forces positives, constructives se font jour, il faut les soutenir.




NON. « L’autoflagellation est
une maladie nationale israélienne »


Par Eliette Abecassis

Israël est la seule démocratie du Proche-Orient. Mais alors, pour une démocratie, c’est une démocratie extrême. La dernière publication des partisans du petit groupe Breaking the Silence le montre une fois de plus. Est-ce que l’on connaît beaucoup d’Etats dans la région capables d’endosser la moindre autocritique? Et au-delà de cela, quelle démocratie occidentale aujourd’hui est capable d’introspection? Est-ce que la France, les Etats-Unis, pour ne mentionner que les démocraties, ont fait ce genre d’examen de conscience, même des années après, pour des actes autrement plus répréhensibles et qui n’ont rien à voir avec de la défense légitime?

C’est formidable de la part de ce groupe de mener à fond son examen de conscience. Et c’est aussi formidablement et incroyablement naïf: dans un contexte où l’image d’Israël est plus que mauvaise, où l’on connaît les répercussions, en France par exemple, de ce que l’on appelle “l’importation du conflit”, les médias sont trop contents de profiter de l’aubaine pour stigmatiser celui qu’on appelle “l’Etat hébreu”, (un euphémisme, un contresens historique, un anachronisme à la connotation lourde de conséquences sur l’image des juifs en général).


Certains Israéliens sont victimes d’une maladie juive, l’examen de conscience, l’autocritique, l’inquiétude morale, l’incessante vigilance, -maladie contractée dès le plus jeune âge à l’occasion de la fête du Yom Kippour (fête du Grand Pardon), avec un rappel tous les ans, associé à une sorte de « bourreautisation » : qui consiste à croire et à faire croire que quoi qu’on fasse, dans quelque contexte que ce soit, on a mal agi. L’autoflagellation est une maladie nationale israélienne. Il y a un côté grotesque, presque ridicule à vouloir se faire sans cesse pardonner. S’il y a des problèmes au sein de l’armée israélienne (et il y en a toujours), est-il vraiment efficace de les régler par l’hypermédiatisation dont souffre la région, pour se faire instrumentaliser par tous ceux qui détestent les Israéliens (ces «Hébreux»)? Regardez, comme nous sommes méchants! Nous sommes obligés d’arrêter les parents qui envoient leurs enfants se faire exploser avec des bombes. Au cas où quelques–uns en douteraient encore, nous sommes vraiment des monstres! Prenons à témoins le monde entier de notre ignominie. Vérifier l’identité des gens à des check-point pour éviter de faire passer des terroristes, c’est terrible. Fouiller des maisons de terroristes, c’est épouvantable. Mettre des grenades sans tuer personne dans un village, c’est vraiment affreux: « Parce que cela fait peur ».

Faut-il absolument être haï de tous, et donner aux autres des arguments pour se faire haïr par l’opinion publique? Qui, connaissant mal la région, en retiendra un message simple et efficace (celui-là, on le connaît), sans y voir l’expression d’une autocritique radicale d’une démocratie névrotique, mais une raison supplémentaire de haïr, à travers les Israéliens, les juifs, et à travers les juifs, les Israéliens.

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