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Source : israelvalley.com en ligne le 3 janvier


MENACES DE GREVES
ET CONFLITS SOCIAUX


Dans les Agences nationales pour l'Emploi, les fonctionnaires s'opposent à la privatisation rampante des services pour l'emploi.



Par
Jacques Bendelac

à Jérusalem



La confédération syndicale, la Histadrout, accentue sa pression sur le Trésor. Cette semaine, plusieurs services publics seront paralysés par des conflits sociaux; les Israéliens risquent de se heurter aux portes fermées de certaines administrations: les chômeurs ne pourront pas pointer au chômage, le contribuable ne pourra pas régler ses impôts et les égouts se déverseront dans la mer.

A l’origine de cette vague de grèves: des revendications salariales qui ne sont pas satisfaites et le refus du Trésor de renouveler des conventions collectives. Si certains conflits ont déjà été réglés, comme à la sécurité sociale ou dans les tribunaux, d’autres apparaissent (Agence pour l’Emploi) ou se prolongent (Water Authority).

Dans les Agences nationales pour l’Emploi, les fonctionnaires s’opposent à la privatisation rampante des services pour l’emploi. Il y a quelques jours, la Knesset a décidé de prolonger de 4 mois supplémentaires le « programme Wisconsin », nom donné à une vaste réforme visant à améliorer l’efficacité des structures existantes en matière de soutien au demandeur d’emploi. C’est en 2005 que le gouvernement israélien a décidé d’ouvrir des centres d’emploi privés qui proposent un accompagnement personnalisé du chômeur. Ce projet, encore expérimental, s’est déroulé dans quatre villes israéliennes: Jérusalem, Nazareth, Hedera et Ashkelon. A l’annonce de la décision de prolonger le projet jusqu’à la fin avril, les fonctionnaires de l’Agence nationale pour l’Emploi ont entamé une grève de protestation: ils craignent pour l’avenir du service public et exigent des postes supplémentaires pour mieux servir les chômeurs.

Les 220 salariés de la Water Authority entament aujourd’hui leur cinquième semaine de grève. La Water Authority est la société publique qui gère la distribution de l’eau dans le pays. Les salariés s’opposent à la réorganisation interne que la direction veut introduire sans les avoir consultés et ils exigent des contreparties salariales.

Pour l’heure, le Trésor estime que les revendications sont exagérées. Résultat: le niveau du lac de Tibériade n’est plus mesuré, l’entretien des égouts est interrompu et certains services (comme les permis concernant les quotas d’eau aux agriculteurs) ne sont plus fournis.

Ce dimanche matin, les agents du fisc annoncent des débrayages en signe de solidarité avec leurs collègues de l’Autorité de l’Eau. L’accueil du public sera interrompu et les appels téléphoniques resteront sans réponse. Enfin, dans les municipalités israéliennes de Cisjordanie, les agents municipaux sont en grève pour protester contre le gel des constructions.

Selon les experts des relations du travail en Israël, il ne fait pas de doute que le secrétaire général de la Histadrout, Ofer Eini, a décidé de rompre le calme social qui règne depuis deux ans. Les raisons de ce regain de tensions seraient multiples: politiques (Ofer Eini cherche à détrôner Ehoud Barak de la tête du Parti travailliste), syndicales (la concurrence entre différents syndicats fait rage) et personnelles (luttes internes pour le contrôle de la Histadrout).—