"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, septembre 30, 2008

LACRISE
ECONOMIQUE
ETLESELECTIONS
AMERICAINES
Source : lepoint.f en ligne le 29 septembre


J - 37 :
la crise financière permet à Obama
de distancer McCain

Par Patrick Sabatier



Après le débat de vendredi soir entre les deux candidats à la Maison-Blanche, le démocrate Barack Obama a creusé l'écart avec son rival républicain John McCain. EMMANUEL

"La semaine que nous venons de passer pourrait s'avérer avoir été le tournant dans la course" à la Maison-Blanche. Cette prédiction a bien sûr été faite par un partisan de Barack Obama, le sénateur démocrate de New York Charles Schumer. Mais elle reflète l'impression qui prévalait ce week-end à Washington, à J - 37 de la présidentielle du 4 novembre. Alors que les dirigeants républicains du Congrès annonçaient dimanche soir, après les démocrates en milieu de journée, qu'ils appelaient leurs collègues de la Chambre des représentants à voter dès lundi le plan de secours à Wall Street, et au lendemain du premier débat McCain/Obama (lire aussi Obama/McCain : le débat comme si vous y étiez ), le candidat démocrate creuse l'écart.

L'entreprise Obama ne connaît décidément pas la crise. Gallup enregistrait dimanche la plus forte avance (et le plus haut niveau de soutien) pour Obama depuis le début de la campagne, avec 50 % d'électeurs disant qu'ils voteraient pour lui, contre 42 % pour McCain. La même évolution apparaît dans tous les sondages effectués au cours des trois derniers jours, dont la moyenne (calculée par Real Clear Politics ) donne 47,9 % pour Obama contre 43,1 % pour McCain. Plus significatif encore, Obama prend une nette avance dans un grand nombre d'États-clés qui étaient jusqu'à présent indécis. Selon les compilations de sondages effectués par Real Clear Politics , Obama l'emporterait haut la main si l'élection avait lieu aujourd'hui.
Il empocherait 301 voix dans le Collège électoral (qui élit le président), contre seulement 237 pour McCain (il en faut 270 pour être élu). À l'évidence, deux facteurs expliquent cette échappée d'Obama. Toutes les études effectuées après le débat de vendredi soir confirment que la grande majorité des téléspectateurs l'ont jugé plus convaincant que son rival (dans le sondage publié par USA Today , 46 % estiment que le démocrate a dominé, contre 34 % qui ont été plus impressionnés par le républicain). Même un des plus proches compagnons de McCain, le sénateur de Caroline du Sud Lindsay Graham, a reconnu dimanche matin que "le sénateur Obama a marqué des points". "Franchement, j'ai trouvé qu'il a fait une bonne prestation..."
Alors qu'avant le débat, il ne se trouvait que 44 % d'électeurs pour estimer qu'Obama était prêt à assumer la présidence, la proportion a bondi à 60 % (elle est restée stable pour McCain, qui conserve sur ce point un net avantage puisque 78 % des Américains le jugent assez expérimenté pour s'installer à la Maison-Blanche et être le commandant en chef des armées). Obama et McCain tentent d'avoir le beurre et l'argent du beurre Mais le comportement et le positionnement des deux candidats face à la crise qui a agité Washington autour du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars présenté par le secrétaire au Trésor Henry Paulson ont également tourné à l'avantage d'Obama. McCain a pris des initiatives spectaculaires, interrompant sa campagne, rentrant d'urgence à Washington et menaçant de ne pas participer au débat de vendredi. Barack Obama s'est au contraire tout du long employé à projeter l'image la plus "présidentielle" possible : calme, réfléchi et soucieux de ne pas ajouter la crise à la crise. Il a en même temps habilement fait savoir qu'il restait en contact permanent avec le secrétaire au Trésor, tout comme avec les dirigeants de la majorité démocrate au Congrès, montrant qu'il est bien le patron au sein de son parti et qu'il ne quitte pas la balle des yeux, tout en intensifiant sa campagne. L'économie est le point fort des démocrates dans l'opinion, et le désastre à Wall Street indubitablement la conséquence des politiques de dérégulation mises en oeuvre par les républicains, et soutenues par McCain en vertu du dogme libéral. Il n'est donc guère étonnant que 53 % des électeurs déclarent avoir davantage confiance en Obama pour tenir la barre dans la tourmente, contre seulement 39 % qui se tournent vers McCain.

Ce dernier a en outre dû s'employer à amadouer des parlementaires républicains entrés en rébellion ouverte contre l'administration Bush, qu'ils accusent de violer les principes idéologiques les plus sacrés du libéralisme. Ce n'est que dimanche matin que le candidat républicain a apporté son soutien au plan Paulson, du bout des lèvres. "C'est quelque chose que nous allons avaler, avec du mal... Mais ne rien faire n'est pas une option", a-t-il avoué. Obama prend soin de ne pas paraître plus enthousiaste en approuvant le compromis de 108 pages dont ont accouché après deux jours et deux nuits de négociations Paulson et les dirigeants démocrates et républicains de la Chambre et du Sénat. "Il n'y a pas de quoi se réjouir", a-t-il reconnu dimanche "mais c'est un pas qu'il faut faire". Obama comme McCain tentent en fait d'avoir le beurre et l'argent du beurre. L'un et l'autre se vantent d'avoir joué un rôle important, peut-être décisif, dans l'élaboration d'un plan qui ne doit rien moins que sauver l'Amérique de la Grande Dépression II. Mais ils ne crient quand même pas trop fort victoire. C'est qu'ils savent combien ce plan est impopulaire dans l'opinion. À droite, les conservateurs orthodoxes, l'ex-speaker de la Chambre Newt Gingrich en tête, y voient une "monstruosité" qui introduit une forme de "socialisme" et "au moins vingt ans de bureaucratie et de centralisation" en Amérique. À gauche, les démocrates progressistes rejettent un "cadeau fait aux millionnaires de Wall Street".

Les candidats ne veulent pas apparaître en porte-à-faux avec les parlementaires de leur parti, terrifiés à l'idée que les électeurs se vengent d'eux dans les urnes pour avoir voté une "subvention aux riches" alors que l'Amérique moyenne, Main Street, est abandonnée à son sort.


Palin apparaît complètement dépassée

Par-dessus le marché, McCain et Obama savent pertinemment que même si le plan est voté par la Chambre lundi et le Sénat mercredi (après la fête juive de Rosh Hashanna), et même si les marchés ne dévissent pas lundi, personne n'est vraiment certain que le plan Paulson va être efficace pour éviter une crise généralisée du crédit, ou une panique bancaire dès la semaine qui commence. Enfin, et ce n'est pas le moindre de leurs problèmes, leurs programmes économiques respectifs et leurs promesses électorales sont devenus en grande partie caducs en raison de la situation créée par l'effondrement du marché du crédit et l'intervention massive du gouvernement fédéral. Mais ils ne peuvent pas l'avouer à leurs électeurs. Ils se sont employés de concert à refuser à aborder ce problème lors de leur débat télévisé. Du coup, la campagne prend un air de plus en plus irréel, les deux candidats ressemblant au coyote du dessin animé qui continue de courir sans se rendre compte qu'il est suspendu dans le vide au-dessus de l'abîme... Reste que la crise économique profite pour l'instant à Obama. "Le centre de gravité de cette élection a basculé vers l'économie et la nécessité du changement", souligne Rahm Emanuel, représentant de Chicago, et l'un des chefs de la majorité démocrate à la Chambre, qui y voit un atout maître pour Barack Obama.

Seul un événement spectaculaire peut faire basculer de nouveau ce centre de gravité vers le terrain d'élection de McCain, la sécurité nationale. Faute de quoi, les démocrates espèrent bien que leur champion va creuser encore un peu plus son avance dès jeudi, à l'occasion du débat prévu à St Louis entre les candidats à la vice-présidence, le démocrate Joe Biden et la républicaine Sarah Palin. Celle-ci est apparue tellement dépassée par les questions qui lui étaient posées lors de l'entretien qu'elle a accordé à Katie Couric de la chaîne CBS que certains commentateurs conservateurs commencent à lui suggérer de se retirer de la course avant qu'elle ne torpille définitivement les chances qui restent à John McCain de s'imposer.

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