"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, mars 16, 2008

ASHKELON
SOUSLESTIRS

DEROQUETTES
Source : lemonde.fr en ligne le 3 mars


Ashkélon découvre après Sdérot
l'angoisse des bombardements



C'est la dernière attraction en ville : un carré de bitume tout frais posé sur le parking d'une marina. Il recouvre le trou creusé par l'explosion, samedi 1er mars, d'une roquette Katioucha sur le front de mer d'Ashkélon, une cité de 120 000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres de la bande de Gaza.

Mi-inquiets, mi-curieux, les passants défilent sur le lieu de l'impact, qui scelle l'irruption définitive de la violence gazaouie dans un quotidien jusque-là relativement insouciant. Ilan, un officier de police de 31 ans, a emmené avec lui son fils de 4 ans, à qui il montre les éclats de la déflagration.
"J'ai du mal à croire que c'est arrivé chez nous", dit-il, tout en faisant répéter au garçonnet les consignes à suivre lorsque résonne "Tseva Adom" (Couleur rouge), la sirène qui alerte de l'arrivée imminente d'une roquette. "Quand on entendait parler à la radio ou à la télévision d'une attaque à Sdérot [la cible jusque-là principale des artilleurs du Hamas], cela restait très abstrait, ajoute Ilan. Désormais, on sait ce que les gens ressentent là-bas. D'autant que l'explosion est survenue en plein shabbat, alors que la marina était pleine de promeneurs. C'est un miracle qu'il ne soit rien arrivé de grave."

Depuis le 27 février, date du démarrage de l'offensive israélienne à Gaza, quinze roquettes Katioucha, de type Grad, se sont abattues sur Ashkélon, faisant une dizaine de blessés légers. La ville avait déjà été touchée par le passé, mais jusqu'à présent jamais le centre n'avait été frappé par des salves aussi rapprochées.
Des roquettes ont notamment explosé à proximité de la station de bus et de l'hôpital Barzilaï, déclenchant des manifestations de protestation immédiates sur la voie rapide qui borde Ashkélon, ainsi que dans les gros titres de la presse, sur le thème "160 000 citoyens menacés". "Nous avons des médias irresponsables qui copient les pires défauts des journalistes palestiniens, dit Kobi Michaël, un officier en retraite de l'armée. Ils encouragent le sentiment de panique en transformant chaque piéton en expert sécuritaire et ils poussent à l'escalade en privilégiant le sensationnel."


"ON TIRE, ILS TIRENT"

Reconverti dans la recherche universitaire, Kobi Michaël habite l'un de ces quartiers résidentiels qui se développent à toute vitesse en lisière de la ville, avec pavillon couleur saumon et haies de palmiers. "C'est cynique à dire, mais politiquement, le prix à payer pour le bombardement de Sdérot était supportable, dit l'officier à la retraite. Avec Ashkélon, c'est une tout autre histoire. La ville abrite deux zones industrielles. Sa population compte 25 000 écoliers. Son niveau socio-économique, relativement élevé, fait que les gens savent mieux défendre leur droit. Il serait inconcevable qu'un endroit pareil soit abandonné à la menace du Hamas."
Sur la corniche qui longe la plage de sable fin, à quelques mètres du patch de bitume frais, un couple de jeunes mariés prend la pose devant le photographe. Guy, le témoin, résume le sentiment général. "On est venus faire les photos ici, exprès. Pour dire que nous n'acceptons pas cette menace, mais que nous saurons vivre avec. Le temps que notre armée réduise en bouillie les barbus de Gaza."

En face, attablé à la terrasse d'un bar, deux hommes discutent une bière à la main. Haïm, la soixantaine, originaire de Libye, et Moshé, de dix ans son cadet, aux racines marocaines, ont travaillé avec les fermiers de Gaza jusqu'à la première Intifada (1987). Une expérience dont ils ont conservé des amis, la nostalgie d'une certaine forme de coexistence. Et une allergie viscérale aux solutions toutes faites. "On tire, ils tirent, soupire Haïm. Ils tuent nos enfants. On tue leurs enfants. Des deux côtés, on marche sur la tête. Jusqu'à quand ?"


Benjamin Barthe

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