PASSERELLE
Source : lemonde.fr
avec correspondants à Washington
et Jérusalem en ligne le 17 juillet
10h 08
M.Bush propose
une conférence internationale pour relancer
le processus de paix israélo-arabe
George Bush veut relancer le processus de paix au Proche-Orient. Dans une allocution à la Maison Blanche lundi 16 juillet, le président américain a manifesté son intention de réengager les Etats-Unis, quasiment absents depuis cinq ans, dans la recherche d'une solution dans le conflit israélo-palestinien. Il entend consacrer à cette entreprise le reste de son mandat. "Ces derniers temps, le débat dans notre pays a porté, et à juste titre, sur l'Irak. Cependant, l'Irak n'est pas le seul sujet crucial dans la région", a-t-il expliqué.
A deux jours de la réunion du Quartet, jeudi 19 juillet à Lisbonne, en présence de son nouveau coordinateur, l'ex-premier ministre britannique Tony Blair, M.Bush a proposé la tenue d'une conférence internationale à l'automne. Dirigée par Condoleezza Rice, la secrétaire d'Etat, elle réunirait les Israéliens, les Palestiniens, et les pays ou partis qui rejettent la violence et "reconnaissent le droit d'Israël à exister". Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) n'y serait donc pas convié.
"Il y a plus de cinq ans, j'ai été le premier président américain à appeler à la création d'un Etat palestinien, a rappelé M.Bush. Depuis, de nombreux changements sont intervenus. Certains porteurs d'espoir. Certains décourageants (…). L'heure du choix est maintenant venue pour les Palestiniens." M.Bush avait prévu de procéder à cette tentative de relance du processus de paix à l'occasion du cinquième anniversaire de son discours du 24 juin 2002. La prise de Gaza par le Hamas, le 15 juin, l'a obligé à reporter son intervention, ce qui a permis à l'administration américaine de structurer sa démarche.
"FIXER UNE DATE POUR LA CRÉATION D'UN ETAT PALESTINIEN"
Dès que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rompu avec le Hamas, l'aide américaine a repris. Pour conforter encore davantage le président palestinien, M. Bush a annoncé une aide de 80millions de dollars (58millions d'euros) en versement direct. Il a aussi appelé à une nouvelle réunion du groupe de donateurs, sous l'égide de la Norvège.
Les commentateurs se sont félicités du réengagement américain tout en regrettant qu'il ne soit pas intervenu il y a deux ans, alors que M. Abbas venait d'être élu à la présidence et que le Hamas n'avait pas encore gagné les élections législatives. Ils ont aussi fait remarquer que le plan de M. Bush reposait sur l'idée que M. Abbas était en mesure de faire la paix avec Israël et que le Hamas pouvait être marginalisé.
M.Bush a appelé les deux côtés à des concessions. Les pays arabes devraient faire cesser "cette fiction qu'Israël n'existe pas". Les Israéliens devraient cesser l'expansion des colonies en Cisjordanie. Fait exceptionnel, il a utilisé le terme "occupation" pour qualifier la présence israélienne dans les territoires. Avant la fin du mois, Condoleezza Rice et Robert Gates, le ministre de la défense, se rendront dans la région pour présenter les objectifs de la conférence.
Les autorités israéliennes y ont toujours été hostiles. On souligne donc avec insistance à la présidence du gouvernement que M.Bush a parlé de "réunion" qui sera présidée par Mme Rice et non pas de "conférence". "Israël est totalement d'accord avec cette proposition d'une réunion internationale avec la participation notamment des pays arabes modérés qui soutiennent le processus de paix", a déclaré Miri Eisin, porte-parole du premier ministre Ehoud Olmert, avant d'ajouter que "cette réunion devra servir de cadre pour lancer des négociations bilatérales directes entre Israël et les Palestiniens".
Cela signifie que, jusqu'à l'automne, il n'est pas question d'aborder les questions de fond lors des rencontres qui doivent, en principe, avoir lieu tous les quinze jours entre M. Abbas et M. Olmert. Et cela en dépit des pressions qui sont exercées par les dirigeants palestiniens pour faire avancer le processus de paix.
La proposition du président Bush a aussi pour but de relancer l'initiative de paix saoudienne adoptée par le sommet de la Ligue arabe en mars 2002 à Beyrouth et réaffirmée au sommet de Riyad, en mars 2007. Les pays arabes doutent cependant qu'Israël soit capable de faire des propositions jugées sérieuses sur la question des réfugiés, le choix de Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat palestinien, ou le retour aux frontières de 1967. La seule question est de savoir s'il est encore possible de créer un Etat palestinien viable dans les circonstances actuelles et après la prise de contrôle de la bande Gaza par le Hamas.
"Nous souhaitons que cette conférence permette de fixer une date pour la création d'un Etat palestinien indépendant, seul moyen d'assurer la sécurité et la stabilité dans la région", a indiqué Nabil Abou Roudeina, porte-parole de M. Abbas. De son côté, le Hamas a fustigé l'initiative américaine qualifiée de "nouvelle croisade" par Sami Abou Zouhri, porte-parole des islamistes.
Corine Lesnes et Michel Bôle-Richard
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