TOUS
ENSEMBLE
Suite de l'échange entre Nicolas Sarkozy, le candidat UMP à la Présidence de la République -aujourd'hui passé à la magistrature suprême et le CRAN.
2ème PARTIE
6. Quelles réformes pensez-vous adopter à propos du statut des DOM-TOM et quelle mesure pensez-vous prendre pour remédier au défaut de continuité territoriale pour les DOM-TOM, notamment en matière de transports aériens ?
Je suis convaincu que la notion de continuité territoriale est fondamentale à plusieurs titres. Il en va de la compétitivité de nombreux secteurs économiques comme de la cohésion des familles dispersées. Compte tenu des enjeux et dans un contexte oligopolistique, j’estime que l’Etat est parfaitement légitime à intervenir pour favoriser une baisse des tarifs des transports aériens. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé récemment, après en avoir longuement discuté avec des associations comme le Collectif dom, que l’on s’attaque au problème, de façon concrète, en agissant à la fois sur l’offre et la demande. Je propose d’abord de modifier les obligations de service public qui pèsent sur les compagnies qui desservent l’Outre-mer. Cela devrait favoriser un accroissement de l’offre de sièges - et donc une baisse des tarifs - puisque l’organisation de vols charters et l’arrivée d’éventuelles nouvelles compagnies seront facilitées. J’ai déjà agi en ce sens, et fait modifier tout récemment ces obligations de service public. La seconde idée que je propose consiste à agir sur la demande de sièges d’avion en révisant les modalités d’application du système des congés bonifiés, sans le remettre en cause, afin de mieux étaler les périodes de départ en congés et donc de favoriser une baisse des tarifs. Ces propositions doivent, bien entendu, faire l’objet d’une concertation. De même, il me paraît important d’assurer l’accès des ultramarins à l'Internet haut débit à des conditions comparables à celles de la métropole, tant d'un point de vue technique que tarifaire. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi, de la même manière, la TNT ne pourrait pas être déployée en Outre-mer dans les mêmes conditions qu’en métropole. Enfin, il me paraît fondamental que l’Etat, dans le cadre des contrats de projets, soutienne davantage les politiques locales de transports en commun de personnes, notamment lorsqu’il s’agit d’alternatives à la route. Il en va de même du transport des marchandises qui pourrait être assuré bien davantage par voie maritime. Il est également important de créer, au sein du ministère de l’Outre-mer, une structure chargée de suivre la question des Ultramarins en métropole pour mieux appréhender les difficultés pratiques auxquelles nos compatriotes d’Outre-mer ont à faire face en métropole ou dans leurs relations avec leurs territoires d’origine. Que pensez-vous de la reconnaissance politique et culturelle de la langue créole ? Souhaitez-vous vous y engager ? Et si oui, comment ? Ma conviction, c’est que, dans une démocratie mature, la République peut et doit faire davantage de place aux identités et cultures d’Outre-mer car, en réalité, elles font partie de nous-même! C’est la raison pour laquelle je suis favorable à l’enseignement des langues et cultures régionales dans leurs territoires d’origine et que je suis même favorable à leur enseignement en métropole lorsque que la demande est suffisamment importante pour justifier un investissement du système éducatif. N’oublions pas que le créole - je devrais dire les créoles - constitue l’ensemble de langues régionales le plus important de France par le nombre de locuteurs…
7. Quelle est votre vision des relations entre les anciennes colonies d’Afrique et la France ?
Comment pensez-vous rendre plus équitables les coopérations politiques et économiques dans ce domaine ? Notre politique d’aide au développement aura pour destination principale l’Afrique subsaharienne. Ses moyens seront augmentés, mais elle aura des obligations de résultat. Ses priorités seront la santé, notamment celle des femmes et des enfants, la formation professionnelle et technique, la formation des enseignants et le transfert des technologies propres. Notre participation aux initiatives internationales pour lutter contre les grandes pandémies (dont l’épidémie de Sida qui menace la survie même de plusieurs pays africains) et traiter la question des maladies indigentes et celle des maladies émergentes, nous place parmi les premiers contributeurs mondiaux. Il faut la compléter par une aide renforcée de pays à pays. D’immenses progrès restent à faire pour faciliter l’utilisation de ces ressources sur le terrain en renforçant les systèmes locaux de santé (distribution des médicaments, capacités de gestion, développement des ressources humaines locales…). Lors du discours que j’ai prononcé à Cotonou l’année dernière, remettant en cause la République des réseaux, j’ai proposé, sur le plan politique, une rupture dans la manière dont sont organisées les relations françafricaines : nous ne soutiendrons ni les dictatures, ni les pays dirigés par des régimes corrompus. Enfin, pour les aider à maximiser leur épargne durement gagnée en France, les migrants peuvent, depuis la loi sur l’immigration choisie de 2006 déduire de leurs impôts tout ou partie des sommes qu’ils investissent au profit du développement de leur pays d’origine, à l’image de la défiscalisation des investissements outre-mer qui s’est révélée efficace.
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