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Une troupe palestinienne proche du Hamas et du FPLP est, actuellement, en tournée dans l'Hexagone avec la bienveillance des pouvoirs publics. La pièce, "LES ENFANTS DU CAMP", qu'elle présente au public, à travers une trentaine de villes françaises et belges, dont le Festival off d'Avignon, est une violente diatribe anti-israélienne et une vive charge antisémite. Il ne semble pas que cela ait trouble, le moins du monde, l'administration locale qui l'accueille dans les locaux culturels dont elle a charge. La compagnie a le soutient des associations françaises pro-palestiniennes, souvent liées au Parti Communiste et à la LCR, et s'est fait accompagner par des représentants des mouvements palestiniens dont elle est la figure culturelle.
Une procédure judiciaire a bien été conduite auprès du Tribunal administratif de Bordeaux pour interdire les représentations, mais une fois de plus, la justice française s'est montrée laxiste à l'&gard des propos antisémites propagés par cette pièce de propagande, jugeant que la pièce palestinienne pouvait être joué normalement.

Albert Roche, Président du CRIF Sud-Ouest, a adressé une longue lettre de protestion à l'un des maires hôtes de cette pièce, et est bien décidé à continuer à poursuivre des actions, par des moyens juridiques et politiques s'il le faut, pour faire cesser cette tournée scandaleuse qui "nuit, estime-t-il, au dialogue inter-communautaire".

Diasporablogj. publie, en exclusivité, la lettre qu'Albert Roche a fait parvenir à Monsieur Alain David, Maire de la petite ville de Cenon, près de Bordeaux.



Crif
Conseil Représentatif
des Institutions juives de France


Albert Roche
président de la région sud-ouest aquitaine


Monsieur Alain David
Mairie de Cenon
Hôtel de ville
33150 Cenon



Monsieur le Maire,

En ma qualité de président régional du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France je vous écris aujourd’hui afin de vous alerter au sujet de deux représentations théâtrales qui auront lieu les 5 et 6 juillet prochains dans la salle Simone Signoret de Cenon.

Ce soir-là, la Société des Amis d’Al-Rowwad organise en effet une représentation faisant intervenir une troupe d’enfants du village d’Al Rowwad en Cisjordanie, dans laquelle ils évoqueront sous la forme d’une pièce de théâtre l’histoire de leurs parents et grands-parents depuis 1948.

Avant d’aborder le strict contenu de cette pièce, nous nous émouvons tout d’abord de la qualité des associations organisatrices de cette représentation.
Vous pourrez en effet vérifier sur le site Internet suivant :
www.comiteactionpalestine.org/modules/wfsection/article.php?articleid=11 que le Comité Action Palestine (ou CAP) en fait partie. Or, le CAP est une association ouvertement antirépublicaine et antisioniste, qui n’a pas hésité à organiser une « soirée couscous antisioniste » le 17 juin dernier à Lormont et qui surtout, fait partie du MSRPP (Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien), un regroupement d’associations pro-palestiniennes radicales qui prônent l’élimination de l’Etat d’Israël.

Or, il se trouve que le MSRPP a tenté d’organiser un meeting politique en présence de représentations du FPLP et du Hamas le 30 avril dernier dans une salle de la mairie d’Ivry en région parisienne. La mairie d’Ivry leur en a finalement refusé l’utilisation, ce qui ne les a pas empêché d’organiser la même réunion le 4 mai suivant dans un local associatif parisien (au CCIP du 31ter rue Voltaire 75011 Paris), en présence d’un membre du FPLP et en vidéoconférence avec deux représentants du Hamas ainsi qu’un membre des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa réfugié en Irlande. Au cours de cette réunion, il fut répété maintes fois qu’il fallait « en finir avec l’état sioniste colonisateur » et qu’une solution avec deux états indépendants côte à côté n’était même pas envisageable.

Vous serez d’ailleurs probablement intéressés de savoir que le Comité Action Palestine et le MSRPP ne font qu’un, à en juger par la propriété de leurs sites Internet qui sont enregistrés au nom de la même personne et que nous vous transmettons en copie (informations recueillies avant le 26 mai 2006 dans les annuaires « Whois » de l’internet tels que www.whois-fr.com ).

Concernant le contenu de la pièce à proprement parler, vous en trouverez ci-joint le livret où vous pourrez constater comme nous que peu de place est donnée à l’espoir d’un règlement du conflit israélo-palestinien.
Bien au contraire, c’est une vision très partielle et partiale de la réalité qui est présentée, et c’est la rancœur et la haine qui prédominent, dans des phrases comme les suivantes :

Ils ont implanté la haine chez nous Ils nous considèrent comme des insectes

Faucon vole, faucon vole Nous n’avons aucune patience dans nos cœurs
L’occupant sera vaincu Après l’injustice vient la victoire
Hirondelle vole, hirondelle vole Je lui ai demandé d’apporter des lances à mon pays
Feu et bombes ont explosé Nous sommes les combattants de la liberté

Ils ont dit paix Ils ont ri et chanté pour la paix
Les permis sont encore exigés Ils se rient de nous, et c’est ainsi.

Plus grave encore, le texte de cette pièce tient des propos infamants sur les Israéliens, notamment :

Les soldats de l’armée d’occupation forcent les Palestiniens à faire un tirage au sort pour choisir le membre de son corps qu’ils fractureront.

Le ministère de la sécurité interne israélien avoue la fouille des prisonnières palestiniennes nues.

Mon frère est en prison. Il a été condamné à 15 ans. Accusé de résistance à l’occupation israélienne.

Ces phrases sont soit de purs mensonges (pour la première affirmation, qui rappelle les pires heures de l’horreur nazie), soit des déformations odieuses de la réalité, que nous tenons à dénoncer.

En ce qui concerne les adolescents emprisonnés par exemple, il est vrai qu’il y en a dans des prisons israéliennes pour mineurs, mais il s’agit d’adolescents pris aux postes de contrôle avec des armes ou des explosifs. Notons d’ailleurs qu’il existe une recrudescence importante du nombre d’enfants qui vont intentionnellement aux checkpoints israéliens avec des explosifs ou des armes confectionnées manuellement, dans le secret espoir d’être mis en prison israélienne, afin de toucher les 800 shekels versés par l’Autorité Palestinienne aux prisonniers et surtout de profiter du système éducatif israélien. Cette tendance lourde parmi les jeunes palestiniens a d’ailleurs fait l’objet d’un article du Figaro daté du 6 juin 2006, intitulé Le « rêve carcéral » palestinien que je vous engage à lire et dont vous pourrez trouver ci-joint une copie.

En ce qui concerne les femmes palestiniennes, elles sont en effet fouillées à nu dans certaines prisons israéliennes, mais encore faut-il préciser qu’il ne s’agit en aucun cas des prisonnières, mais des mères qui souhaitent rencontrer leurs enfants emprisonnés sans aucune cloison les séparant, ceci afin d’éviter la transmission d’objets pouvant nuire à la sécurité des prisons. Précisons aussi que ces fouilles sont exclusivement réalisées par des femmes et en l’absence totale d’aucun homme, ce que le texte ne prend bien évidemment pas la peine de mentionner.

La liste des villes que les Israéliens auraient détruites en 1948 et où ils auraient massacré des civils est elle aussi un exemple typique de faits déformés au milieu de quelques faits authentiques. Je pourrais passer exhaustivement en revue chacun des villages cités, mais je me contenterai de rappeler le fameux mythe du massacre de Deir Yassin qui est évoqué dans cette liste.

Il est en effet établi qu’à aucun moment les armées israéliennes n’avaient l’intention de tuer des civils palestiniens dans ce village, et qu’elles ont tout fait pour les évacuer en épargnant le plus de vies civiles possibles. La propagande palestinienne a cependant préféré utiliser cette bataille dans l’espoir qu’il créerait un élan de sympathie de la part des pays arabes, alors qu’il a eu l’effet radicalement inverse, celui de pousser les Arabes palestiniens sur les routes de l’exil.
En revanche, 4 jours après la publication de ce « rapport » par le Haut Comité Arabe, un groupe armé arabe a intentionnellement tiré sur un convoi civil juif qui se dirigeait vers l’hôpital Hadassah, tuant 77 personnes, dont des docteurs, des infirmières, des passants et le directeur de l’hôpital.
Vous trouverez ci-joint un extrait en anglais du site de la Jewish Library qui rend compte des événements réels qui ont lieu lors de la bataille de Deir Yassin en 1948, preuves et citations à l’appui, voir le site internet suivant :
www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/myths/mf14.html#f .


Au vu de ces seuls mensonges qui entretiennent la haine entre les communautés juives et musulmanes, nous vous demandons solennellement d’interdire les représentations de cette pièce qui auront lieu dans votre commune.

En outre, nous tenons à vous rappeler que le CRIF Sud-Ouest est activement engagé dans le dialogue interconfessionnel, notamment au travers de l’Amitié judéo-musulmane (AMJF). Vous trouverez ci-joint une copie d’un article du journal Sud-Ouest rendant compte de l’admirable soirée que nous avons eu l’honneur d’organiser le jeudi 22 juin à la cour Mably (Bordeaux), en présence de M. Mouslim, président du CRAISOF, de M. Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux et de M Mahmoud Doua, imam de la mosquée de Cenon.

Malheureusement, nos efforts longs, patients mais fructueux sont durement remis en question par la tenue de représentations comme celle de la troupe Al Rowwad, qui n’a pour objectif que la persistance de la haine et de l’incompréhension entre nos deux communautés.

Quatre mois à peine après l’assassinat d’Ilan Halimi et à peine un mois après la « descente » de la Tribu Ka rue des Rosiers à Paris, la communauté juive est particulièrement inquiète de la radicalisation et de la dérive intolérante de certains mouvements dont le Comité Action Palestine fait partie, à l’heure même où nous tentons de reprendre le dialogue avec la communauté musulmane du sud-ouest.


C’est l’expression de cette émotion et de ce désarroi que je vous transmets aujourd’hui à travers cette lettre. Je ne doute que vous saurez prendre les mesures nécessaires afin que les valeurs républicaines soient respectées sur le sol français et en particulier dans votre commune.


Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma plus haute considération,






Albert Roche
Président du CRIF Sud-Ouest