"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, décembre 29, 2011

ENSEIGNEMENT
ENFRANCE
39-45REDUIT
AUSTRICTMINIMUM

Source : la newsletter de marianne2.fr
diffusée le 29 décembre 2011



Réforme du programme d'Histoire :
le nazisme en trois heures ?



Yannick Le Gruiec


Tribune


Deux ou trois heures pour étudier la guerre de 14-18, trois heures et trente minutes, contrôle compris, pour étudier la Seconde guerre mondiale... C'est désormais le temps dont disposent les professeurs d'Histoire-Géo pour faire ingurgiter ces deux grandes parties de notre passé aux lycéens. Retour sur cette réforme qui a tout changé avec l'enseignant Yannick Le Gruiec.




La réforme du lycée a entraîné la disparition de l’histoire-géographie des enseignements obligatoires en terminale S. Les élèves de première S suivent un nouveau programme qui est commun aux autres séries générales de L et ES. Les classes de première et de terminale étudiaient le monde contemporain du milieu du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. La même période a donc été condensée pour être étudiée en un an.

Pour justifier le temps réduit consacré à l’étude d’événements aussi fondamentaux que les guerres mondiales, la colonisation ou bien les régimes totalitaires, l’histoire contemporaine a été divisée en grandes rubriques fourre-tout (la « guerre », la « République », le « totalitarisme ») qui regroupent des petits morceaux d’histoire. Concrètement, le thème intitulé « la guerre au XX è siècle » englobe comme supports d’étude les deux guerres mondiales, les organisations internationales nées à la suite de ces deux conflits (SDN et ONU), la guerre froide et différents conflits depuis 1990. Il est conseillé officiellement de consacrer au maximum 17 heures pour l’ensemble du thème. Certes, chaque « support d’étude » est problématisé, par exemple, la Première Guerre mondiale est abordée sous l’angle de l’expérience combattante dans une guerre totale mais, au final, les élèves ont bénéficié de deux-trois heures pour étudier 1914-1918. Avec un peu de bonne volonté de la part de leur professeur, un tout petit plus pour la Seconde Guerre mondiale : Trois heures et trente minutes ; contrôle compris.

« La genèse et l’affirmation des régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi) » peuvent être abordées en deux-trois heures ! L’étude de la France pendant la Seconde Guerre mondiale (deux-trois heures, c’est en gros toujours le même tarif) est problématisée ainsi : « Les combats de la Résistance (contre l’occupant nazi et le régime de Vichy) et la refondation républicaine ». Les documents officiels pour guider les professeurs précisent qu’il « convient de rappeler les principes de ce régime [Vichy] et de sa politique ». En effet, cela se limitera à un rappel d’un quart d’heure. Vichy a donc disparu du lycée pour les élèves français. Quant à la Commune elle passe à la trappe. Mai 68 et mai 1981 aussi, car l’histoire de France s’achève… en 1962. Pour la majorité des élèves de la section S, elle n’ira pas plus loin.

La chronologie a été largement abandonnée car ces thèmes rassemblent des « questions » très distinctes (par exemple le 11 septembre 2001 est rangé dans le même thème que la Première Guerre mondiale). Le professeur qui suit les thèmes dans l’ordre proposé (et c’est difficile de faire autrement) abordera en premier le génocide des populations juives pendant la Seconde Guerre mondiale (thème : la guerre), un peu plus tard le régime nazi (thème : le totalitarisme), puis encore plus tard l’affaire Dreyfus (thème : la République). Le flashback comme outil méthodologique. Bonne chance à tous les élèves pour bien comprendre les causes de l’extermination des Juifs européens. Une dernière remarque en ce qui concerne la géographie. Les élèves en S n’aborderont pas dans leur cursus au lycée ni la mondialisation, ni l’Asie de l’Est. Par contre, ils auront étudié leur ville, leur région, et l’Union européenne.

Les élèves de S vont continuer à fournir le vivier des élites françaises ; grâce au nouveau programme, celles-ci seront pleinement éclairées sur les enjeux du monde contemporain. Mais, après tout, les élites actuelles avaient bénéficié d’un programme un peu plus cohérent, pour le résultat que nous connaissons.

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