LETE
ISRAELIEN
FERA-T-ILCHUTE
LEGOUVERNEMENT
NETANYAHOU
Source : nouvelobs.com en ligne
le 4 août 2011
ISRAEL.
Les tentes de la colère veulent-elles déloger Netanyahu ?
La presse souligne déjà le poids que pourrait avoir un parti issu de la contestation.
Une histoire de logement, mais pas seulement. Cela fait plus de deux semaines que des tentes sont installées le long du boulevard Rothschild à Tel Aviv pour protester contre une hausse effrénée du prix des logements à l'achat et à la location. Criant "le peuple veut plus de justice sociale", ce sont plus de 100.000 Israéliens qui ont défilé dans les rues des villes israéliennes samedi soir 30 juillet qui marque la fin du week-end en Israël. Ce mouvement social, qui a débuté dans les rangs des organisations étudiantes, s'est depuis étendu à d'autres villes et d'autres catégories sociales, fort du soutien de 87% des Israéliens selon un sondage du quotidien "Haaretz".
La colère des manifestants ne s'est pas tue avec le vote mercredi 3 août d'une loi à la Knesset prévoyant la mise en place d'une "sous-commission nationale de la construction" et le début de chantiers pour accroître l'offre de logements disponibles. Un plan critiqué pour être susceptible de donner le feu vert à la construction de logements de luxe.
Un train de vie qui file à toute allure
Les exigences des manifestants rédigées par les principaux représentants du mouvement de protestation sociale vont au-delà de la question du logement. Elles concernent aussi la santé, l'éducation et le système fiscal. "Le recours aux assurances complémentaires privées de santé s'est accrue à mesure que des restrictions budgétaires ont été décidées dans le domaine de la santé publique, et certaines personnes ne peuvent pas se le permettre", avoue Sam Lehman-Wilzig, professeur à l'université de Bar-Ilan à Tel-Aviv.
Daphni Leef, une jeune femme de 25 ans qui a été la première à installer sa tente sur ce boulevard huppé, explique sa colère : "Le sentiment général est que peu importe le temps passé à travailler durement, on n'arrive pas à joindre les deux bouts". Les salaires stagnent, le prix des produits de première nécessité augmentent. Sam Lehman-Wilzig nous explique que la situation oligopolistique des supermarchés en Israël, les chaînes Blue Square et Super-Sol en tête, peut entraîner cette hausse des prix, forçant leurs concurrents à les imiter.
Mouvement social ou politique ?
La frontière est poreuse, en ce que les manifestants veulent imposer un agenda aux autorités politiques. Un des porte-paroles du mouvement, Roee Neuman affirme que le mouvement n'a aucune intention de se transformer en parti politique mais il constate "un large soutien du mouvement qui transcende toutes les catégories de la société israélienne".
Un sondage réalisé par l'institut Smith pour le quotidien "Jerusalem Post" postule que si le mouvement de contestation se présentait à des élections législatives aujourd'hui, il pourrait rafler 20 sièges, soit un sixième de la Knesset. Au-delà de ce résultat inattendu, le sondage révèle que ce faisant, ce nouveau parti prendrait 2 à 3 sièges au parti travailliste Avoda, autant qu'au Likoud, parti actuellement au pouvoir. "Les valeurs de social-démocratie ne sont pas actuellement représentées au Parlement israélien et il pourrait y avoir un vide politique à combler", juge Shlomo Mizrahi. L'ampleur du mouvement pourrait avoir, par ailleurs, un impact sur les débats précédant la prochaine primaire du parti travailliste le 12 septembre prochain.
Quelle récupération politique ?
Le principal parti d'opposition, Kadima, mené par Tzipi Livni, ancienne ministre sous le premier cabinet Netanyahu, a adopté une position ambigüe pour le professeur de science politique Ira Sharkansky qui tient un blog pour le "Jerusalem Post". Pour lui, celle qui n'est pas encore allée à la rencontre des manifestants est "soit effrayée à l'idée de recevoir des débris de poubelle comme un autre politicien en a reçu soit elle joue un jeu avec leurs réclamations en prétendant qu'elle ne fait pas de la politique conventionnelle". La question de l'alternative politique se pose, alors que travaillistes et centristes de Kadima ont toujours participé à des coalitions politiques. "Une bonne part de ce mouvement peut être expliquée par une frustration envers l'attitude des gouvernements consécutifs", explique Shlomo Mizrahi, professeur en science politique à l'université Ben-Gurion de Beer-Sheva.
Pour l'instant, le gouvernement de Netanyahu persiste dans sa politique néolibérale arguant que des "mesures irresponsables et populistes pourraient conduire le pays à une situation similaire à certains pays européens au bord de la banqueroute et du chômage de masse". Pourtant, la croissance économique est toujours prévue à 5% cette année, et le chômage a baissé à 5,7% récemment. "Le gouvernement mésinterprète la situation et pensent que le mouvement s'essoufflera avant même que des mesures soient mises en place", estime Shlomo Mizrahi.
La fin d'une façon de faire de la politique?
Les manifestants veulent discuter des réformes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en personne "et non pas en secret dans des bureaux comme cela a toujours été le cas jusqu'à présent", a affirmé une représentante des manifestants Orly Weissenberg à la radio militaire. Une attitude frontale qui fait des mécontents. Le secrétaire général de la centrale syndicale Histadrut, Ofer Eini, a précisé qu'il ne "soutiendrait pas un mouvement de protestation dont le but serait d'humilier ou de provoquer la chute du Premier ministre". "Comme en Tunisie ou en Egypte", ajoute t-il.
Le printemps arabe, l'été israélien. La comparaison est vite faite par les éditorialistes israéliens et par les habitants de Tel Aviv qui défilent dans la rue. "Les Israéliens ont regardé leurs voisins arabes se révolter contre leurs dirigeants, et bien qu'Israël ne soit pas une dictature, ils veulent prouver eux aussi qu'ils peuvent défendre des valeurs", avance Sam Lehman-Wilzig.
Judith Chetrit
Le Nouvel Observateur
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Sortie en librairie début mai 2013
A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS
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