"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, août 07, 2011

LESRAISONS
DELACOLERE
ENISRAËL

Source : lexpress.fr en ligne
le 7 août 2011



Pourquoi les Israéliens
sont en colère


Par
Laura Raim

Plus de 300.000 personnes ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv, pour dénoncer la hausse vertigineuse des prix des logements. Et surtout le creusement des inégalités sociales.

Le mouvement ne faiblit pas. Il prend même de l'ampleur. Samedi soir, plus de 300.000 manifestants ont défilé aux cris de "le peuple exige la justice sociale" à Tel-Aviv et dans plusieurs autres villes israéliennes. Il s'agit du plus important mouvement social en Israël en quatre décennies. Religieux et laïcs, Juifs et Arabes, membres du Likud et du Parti Travailliste...L'ensemble la classe moyenne est unie pour protester contre l'augmentation constante du coût de la vie, résultat d'une économie de marché contrôlée par quelques familles. Et de jour en jour, le mouvement s'amplifie. Voici pourquoi.

Des prix suisses pour des salaires grecs
Tout a commencé avec le fromage blanc. Alors que le prix de l'ingrédient de base du petit déjeuner israélien ne cessait de grimper, un appel au boycott sur Facebook en juin a porté ses fruits: le gouvernement a demandé aux producteurs de lait de baisser leurs prix. Fort de ce succès, le boycott a été étendu à d'autres produits comme les couches pour bébés, les céréales et l'huile d'olive. De fait, les Israéliens sont confrontés à une forte inflation, qui devrait progresser de 4% cette année et qui a obligé la Banque centrale à augmenter les taux d'intérêt 10 fois depuis 2009.

Résultat, les Israéliens dépensent chaque mois deux à trois fois plus que les habitants des pays développés, alors que les revenus sont plus bas, selon une étude du quotidien Globes, citée par Slate. Même des chaînes comme Gap ou H&M vendent 15 à 30% plus chers en Israël qu'ailleurs, d'après Le Jérusalem Post. Or si la hausse des prix devrait ralentir pour redescendre sous la barre des 3% au cours des deux prochaines années, l'électricité devrait continuer de flamber en raison des problèmes de fourniture de gaz naturel égyptien.

Le logement inabordable
Si la grogne a commencé avec les produits de consommation, l'attention s'est tournée en juillet vers les prix du logement, lorsqu'une étudiante a planté sa tente au centre de Tel-Aviv pour clamer sa détresse face aux loyers chers. Son initiative s'est répandue comme une traînée de poudre, à tel point qu'il y a aujourd'hui des camps de toile dans la plupart des villes du pays.

Car la pierre flambe en Israël. En un an, les prix ont grimpé de 32 % à Tel-Aviv (64 % depuis 2008), et de 17% à Jérusalem, une tendance qui se retrouve à l'échelle du pays et barre l'accès des jeunes couples à la propriété, leurs salaires stagnant. Cela, alors qu'il y a un parc de 150.000 logements inoccupés, dont les propriétaires sont souvent des juifs étrangers. Les loyers sont à l'avenant, un appartement familial atteignant facilement 5.000 shekels (1.000 euros) par mois, soit davantage que le salaire mensuel minimum, qui vient d'être réévalué à 4100 shekels (820 euros).

Comment expliquer la pénurie de logements ? Si les manifestants hésitent à mettre en avant la question épineuse de la subvention de logements en Cisjordanie occupée, il est clair que cette politique s'est faite au détriment de projets immobiliers à l'intérieur d'Israël. Selon un rapport de l'association israélienne la Paix Maintenant, 15% du budget national de la construction est consacré au développement des colonies en Cisjordanie, alors que ce territoire ne comporte que 4% de la population israélienne.

Des inégalités grandissantes dans une économie en pleine croissance
Le paradoxe, c'est que l'économie israélienne se porte bien. Depuis 2004, le taux de croissance de la nation des start-up et de la high tech est de 4,5%. En outre, le pays peut se vanter d'avoir échappé à la crise financière en 2008 grâce à une régulation bancaire stricte des crédits. Cette année, la croissance devrait être de 4,8% et le chômage est tombé à 6%, un plus bas en 20 ans.

Au-delà de la hausse du coût de la vie, la protestation porte donc plus généralement sur la concentration de cette richesse nationale dans les mains d'une petite classe et l'aggravation des inégalités sociales. Selon une récente étude de la Banque d'Israël, dix-huit familles et individus contrôlent à eux seuls des sociétés générant la moitié du PIB. Il s'agit de groupes familiaux comme Nohi Dankner (assurances, compagnie aérienne, supermarchés, téléphones portables, télévision), Lev Leviev (diamants, immobilier, télévision, carburants), Shari Arison (banque, autoroutes, immobilier).

De l'autre côté de l'échelle sociale, la classe moyenne ne cesse de se paupériser. Une étude officielle publiée en novembre estimait à près d'un quart la proportion d'Israéliens vivant sous le seuil de pauvreté en 2009, soit un revenu mensuel moyen de moins de 3.630 shekels (740 euros). En cause, les réformes néo-libérales drastiques conduites depuis 2003 par le ministre des Finances Benjamin Netanyahou, avec à la clé une forte baisse des impôts, la refonte du système des retraites et de l'assurance maladie, la privatisation de certains secteurs publics et surtout des coupes massives dans les dépenses publiques et notamment dans les allocations. De quoi tirer un trait sur le modèle socialiste et égalitaire des kibbutz des pionniers.

Ces réformes ont certes permis au pays de sortir de la récession provoquée par l'éclatement de la bulle high tech de 2000, mais elles ont plongé de nombreuses familles dans la pauvreté. C'est pourquoi les protestataires s'insurgent aujourd'hui contre le "capitalisme sauvage", responsable du creusement des inégalités mais aussi de la dégradation des services publics, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation. Des milliers de médecins, en grève depuis plus de trois mois, dénoncent pat exemple le manque de médecins dans le système public et les faibles salaires. Et des milliers de mères de familles sont descendues dans la rue jeudi en poussant leurs landaus pour s'élever contre les coûts d'inscription "abusifs" dans les jardins d'enfants privés.

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