"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, mars 24, 2011

REVOLTES
DESPEUPLESARABES
OUSONTPASSES
LES
SOUTIENSACESREVOLTES?
Source : nouvelobs.com en ligne le 24 mars



Et où est la solidarité
vis-à-vis des révolutions arabes
comme il y en eut en faveur
de Solidarnosc ?


Par

Jean-Marcel Bouguereau

SYRIE, 18 Mars 2011,

Manifestation à Darra dans le Sud près de la frontière jordanienne
Alors que la situation restait incertaine en Libye où les forces aériennes de Kadhafi semblent hors de combat, pendant la bataille entre les forces fidèles au dirigeant libyen et les rebelles faisait rage mercredi près d'Ajdabiya, la « révolution arabe » continuait de faire tache d'huile. Ce qui est frappant c'est que ces révolutions ont commencé dans trois pays qui sont de « vrais » pays, l'Iran, la Tunisie et l'Egypte, où existent des classes moyennes modernes, qui sont des nations disposant d'un passé et d'une culture, alors que maintenant elles touchent des sociétés où le tribalisme et les divisions religieuses règnent en maître, comme au Yémen où existe la dizaine de milliers de tribus se regroupent en deux grandes confédérations, les Hached et les Bakil, qui englobent l'essentiel de la population du Yémen du Nord.

Cela signifie qu'au Yémen, les tribus sont imbriquées dans l'Etat et l'Etat est imbriqué dans les tribus. Vendredi 18 mars a été la journée la plus sanglante depuis le début du soulèvement au Yémen, il y a près de deux mois. Lundi, Ali Muhsen, un haut commandant de l'armée yéménite, considéré comme le second commandant militaire le plus influent après le Président Saleh, a déclaré soutenir "la révolution pacifique des jeunes et leurs revendications." Dans la même journée, il a été suivi d'une large vague de démissions de hauts responsables yéménites, ambassadeurs, généraux et parlementaires...

La puissance pétrolière de l'Arabie Saoudite et la solidarité sunnite face à l'Iran chiite ont conduit les Arabes à rester cois face à la répression à Bahreïn tandis qu'ils protestaient bruyamment contre l'écrasement de la révolte en Libye




A Bahreïn ce sont les divisions religieuses qui dominent où une minorité de sunnites, 30 % de la population, domine une majorité de shiites. A part une minorité de « sushis », c'est-à-dire de familles mixtes, nées d'union entre shiites et sunnites, et qui ont une identité moderne, favorable à une évolution démocratique, la majorité n'est pas prête à une telle évolution, ce qui explique que la famille régnante ait immédiatement sorti les armes : La puissance pétrolière de l'Arabie Saoudite et la solidarité sunnite face à l'Iran chiite ont conduit les Arabes à rester cois face à la répression à Bahreïn tandis qu'ils protestaient bruyamment contre l'écrasement de la révolte en Libye. Le 14 mars, l'Arabie saoudite avait dépêché un millier de soldats pour soutenir le régime, et deux jours plus tard la police bahreïnie a chassé les protestataires qui campaient depuis un mois dans le centre de Manama, pour exiger une monarchie constitutionnelle. "Personne n'a intérêt à se montrer hostile à l'Arabie Saoudite et aux pays du Golfe. Les Occidentaux comme les Etats arabes ont besoin de leur pétrole et de leurs immenses ressources financières", explique Bourhane Ghalioune, directeur du Centre des études arabes et de l'Orient contemporain à la Sorbonne.

Syrie : un mouvement de contestation sans précédent a ainsi débuté à la suite d'un appel d'une page Facebook à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception"

Mais le plus étonnant c'est ce qui se passe en Syrie où la famille Assad régnait d'une main de fer sur le pays, étendant sa domination sur le Liban. Mais après la mort de son père et l'arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad en juillet 2000, les militants pour les droits de l'homme ont espéré une certaine libéralisation du pays ; c'est ce qu'on a appelé le printemps de Damas. Un printemps n'a pas duré longtemps, moins d'un an lorsque les services de sécurité ont gelé l'activité des forums intellectuels, culturels et politiques, par la poursuite des militants pour les droits de l'homme et leur emprisonnement. Dans cette courte période de 6 mois, le printemps de Damas a vu des débats politiques et sociaux intenses, d'une part, et d'autre part il a conservé un écho qui sonne encore dans les débats politiques, culturels et intellectuels jusqu'à aujourd'hui en Syrie, comme le voit avec les manifestations de Deraa, dans le sud, où l'on comptait 15 morts hier et où le gouverneur a été limogé. Tandis que les actualités affirment que les contestataires ont ensuite incendié des bâtiments publics, internautes et activistes soutiennent que ce sont les forces de sécurité d'état qui y ont mis le feu. Pendant ce temps, nombreux sont ceux qui assurent sur Twitter que Deraa sera le Sidi Bouzid syrien, la ville d'où est partie la révolution tunisienne. La Syrie est le dernier en date des pays à rejoindre la vague de contestation qui soulève le Moyen-Orient. Tandis que de précédents appels à manifester étaient restés sans effet, une nouvelle mobilisation pour le 15 mars est arrivée à faire descendre dans les rues plusieurs centaines de personnes dans de nombreuses villes, y compris la capitale, Damas, et Alep. Un mouvement de contestation sans précédent a ainsi débuté à la suite d'un appel d'une page Facebook, intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011", à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence (depuis 1963) ni tribunaux d'exception". "Les nombres de manifestants peuvent paraître modestes, mais c'est un précédent très important en Syrie où les manifestations contre le gouvernement sont inusitées et où le moindre signe de contestation est écrasé d'une main de fer », constate Global Voices qui relaie l'information des bloggeurs du monde arabe.




Et même à Gaza où le Hamas a du faire face à des dizaines de milliers de manifestants
Alors des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté pour la "fin des divisions" entre l'Autorité palestinienne et le Hamas, forçant les chefs des deux camps à exprimer leur soutien à la mobilisation, une majorité d'habitants de Gaza se dit prête à manifester pour un changement de régime dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas, à l'inspiration des soulèvements arabes, révèle un sondage publié mardi.




Maroc : une nouvelle journée de manifestations a eu lieu dimanche dernier pour réclamer, entre autres, des mesures contre la corruption.
Au Maroc, malgré le discours qui se voulait conciliant du roi, la contestation ne s'est pas tarie. "On sent une impatience chez les manifestants et une volonté de faire pression pour que leurs revendications aboutissent concrètement", note Mohamed Madani, politologue à l'université de Rabat, en estimant qu'une sorte de "dynamique" s'est instaurée entre le pouvoir et la rue. Le 9 mars, le souverain chérifien a prononcé un discours dans lequel il annonçait une révision constitutionnelle soumise à referendum et prévoyant la séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre et du Parlement. Ce discours est intervenu peu après des manifestations qui avaient vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues du pays le 20 février. Hier, une centaine de journalistes de l'agence marocaine MAP, se sont rassemblées à Rabat pour revendiquer "l'indépendance éditoriale" et l'amélioration de leurs conditions de travail, une première depuis la création de cette agence. "Nous voulons une agence d'information et non pas une agence de propagande", scandaient les journalistes. Une nouvelle journée de manifestations, au moins aussi importantes et pacifiques, a eu lieu dimanche dernier pour réclamer, entre autres, des mesures contre la corruption. "Ce qu'ont montré ces dernières manifestations c'est que le discours royal n'a pas répondu aux attentes majeures du mouvement et donc celui-ci continue pour arracher le maximum de concessions", dit M. Madani, notant que la rue veut des mesures rapides. Signe des temps, dimanche, des pancartes et des slogans visaient personnellement deux personnalités très proches du roi, Fouad El Himma, accusé d'exercer une influence excessive dans le domaine politique, et Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du monarque, dans le domaine des affaires.




Comment se fait-il que ces événements n'aient pas suscité chez les Français un vaste élan de fraternité et de solidarité, comme il y en eut en faveur de Solidarnosc dont l'importance est semblable?
Cette contagion qui ne semble pas vouloir s'arrêter devrait nous rendre modestes, alors que certains préfèrent, à l'instar de Claude Guéant, parler de croisade et défendre un débat indigne sur l'Islam. Comment se fait-il que ces événements n'aient pas suscité chez les Français un vaste élan de fraternité et de solidarité, comme il y en eut en faveur de Solidarnosc dont l'importance est semblable? Parce que la patrie des droits de l'homme fait la différence entre les « bons » Européens et ces populations que l'on continue, avec ce débat sur l'Islam, à mépriser quand on ne veut pas les karchériser.

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