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DUGOLFE
Source : ouest-france.fr en ligne
le 16 janvier



Le printemps arabe se propage
dans le Golfe



À Bahrein, des milliers de personnes ont participé aux funérailles d'un homme tué lors d'une première manifestation.


Après la Tunisie et l'Égypte, le Yémen est déstabilisé et la révolte couve à Bahreïn, où la répressiona fait deux morts. L'Irak et le Maroc tentent de devancer le mécontentement.
Bahreïn est à son tour touché par la vague de colère qui a chassé le Tunisien Ben Ali et l'Égyptien Moubarak. Ce petit royaume de 807 000 âmes, niché sur deux îles entre Arabie Saoudite et Qatar, est depuis dimanche le théâtre de rassemblements brutalement réprimés.

Lundi, un manifestant de 22 ans était mort lors d'un « Jour de colère » dans un village chiite. Hier, un homme de 31 ans, a été tué lors des funérailles de la première victime, alors que la police dispersait le cortège à l'aide de lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Plusieurs milliers de manifestants ont alors marché sur le centre de Manama, la capitale, en scandant : « Nous exigeons la chute du régime. »


L'Arabie Saoudite attentive

Ces violences surgissent dans un contexte très volatil, alors que les chiites (70 % de la population), accusent le roi Hamad ben Isa al-Khalifa, un sunnite, de discriminations. Ils dénoncent la pauvreté, le chômage, alors que des expatriés trustent les emplois sur la place financière. Surtout, ils accusent le monarque de naturaliser à tour de bras des sunnites pour modifier l'équilibre religieux démographique.



Vendredi, sentant monter la colère, le régime avait annoncé le versement d'une allocation de 1 000 dinars (2 000 €) à chaque famille, et des subventions aux produits de première nécessité. En vain. Hier, le roi a présenté des « condoléances » aux familles des victimes. Mais le parti chiite Wefaq, qui détient 18 des 40 sièges de députés, a quitté le Parlement.



L'Arabie Saoudite surveille Bahreïn comme le lait sur le feu, redoutant une propagation de la colère à sa propre minorité chiite (10 % de la population), elle aussi marginalisée.


Au Yémen, la capitale Sanaa a été le théâtre de violents heurts pour la cinquième journée d'affilée. Ils opposent des milliers de manifestants, qui exigent le départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, aux forces de l'ordre, appuyées par des voyous armés de bâtons et de poignards. Allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaida, Saleh aurait entrepris une tournée des chefs de la puissante tribu Hashed, dont le passage à l'opposition précipiterait la fin de son règne.


En Irak, le gouvernement de Nouri al-Maliki, confronté à de multiples manifestations à Bagdad et en province, a annulé la commande d'avions de chasse F-16 américains. Les 900 millions de dollars vont être alloués aux plus démunis.

Au Maroc, épargné pour l'instant par les manifestations, le gouvernement a doublé la dotation de la Caisse de compensations, qui subventionne les denrées de base.