LEMAROC
RENDHOMMAGE
AUNEGRANDEFIGURE
JUIVE
DELALITTERATURE
MAROCAINE
Source : lematin.ma en ligne
le 19 novembre
Edmond Amran El Maleh
n'est plus
Avec sa mort, le pays a perdu un écrivain et un intellectuel marocain de taille.
Pas de doute, Edmond Amran El Maleh était une figure emblématique du mondes culturel marocain. De celui de Rabat, en particulier, où il ne laissait jamais passer une activité littéraire ou plastique sans la marquer par sa présence et, parfois même, par son intervention aussi riche qu'éloquente. Beaucoup d'artistes plasticiens de renom ou de grands écrivains marocains ont eu l'honneur d'être présentés dans leurs catalogues ou préfacés dans leurs livres par le regretté Edmond Amran El Maleh. Son décès, lundi dernier à Rabat, a affecté profondément tous ceux qui l'ont côtoyé de très près, car c'était un homme unique, possédant de multiples qualités humaines. Et comme l'a affirmé l'écrivain espagnol Juan Goytisolo : « Edmond était un témoin exceptionnel de l'histoire contemporaine du Maroc ». D'ailleurs, il l'a toujours démontré par sa présence effective et son fort engagement dans les grands moments de l'histoire du Royaume à travers ses écrits ou ses discours enrichissants, mettant en exergue son patriotisme et son attachement aux valeurs de citoyenneté.
Juan Goytisolo souligne, aussi, à la mémoire du défunt que « la production littéraire d'El Maleh illustre la valeur intellectuelle du défunt et ses qualités humaines, ainsi que la richesse culturelle du Maroc, faisant observer que le lecteur marocain était au centre des priorités d' Edmond Amran El Maleh ». En effet, imprégné fortement de la culture marocaine, les écrits du défunt mettent toujours en relief les préoccupations du citoyen marocain, dont il défendait les droits avec force et abnégation sans jamais baisser les bras. C'est cette ferveur qu'il a exprimée un jour dans Le Magazine littéraire (1999) en soulignant qu'«écrivant en français, je savais que je n'écrivais pas en français. Il y avait cette singulière greffe d'une langue sur l'autre, ma langue maternelle l'arabe, ce feu intérieur». Fier de sa marocanité, le regretté Edmond ne ratait aucune occasion pour le démontrer. Ses obsèques émouvantes furent un témoignage incontestable de ce lien fort avec ses compatriotes marocains qui reconnaissent tous son apport considérable sur le plan littéraire et artistique en sa qualité d'intellectuel engagé, d'un fervent chercheur et critique qui n'a jamais failli à sa fonction de pédagogue averti.
Selon le poète Salah El Ouadie, « Edmond Amran El Maleh représente l'exemple parfait de la symbiose de la personnalité marocaine dans toutes ses dimensions civilisationnelles, culturelles, linguistiques et cultuelles. Il a su incarner cette personnalité dans son vécu quotidien ». En effet, il était un penseur fier de sa marocanité, reflétant le meilleur exemple de coexistence et de cohabitation entre juifs et musulman, comme l'a souligné également Leila Chahid, déléguée de la Palestine auprès de l'Union européenne, ajoutant que « son patriotisme commençait au Maroc et arrivait jusqu'en Palestine. Ses écrits constituent un patrimoine réel qui relate une période du Maroc de la paix et de la tolérance ». En effet, ce grand penseur a toujours montré dans ses nombreux écrits que le Maroc était une terre d'accueil par excellence où toutes les religions pouvaient vivre ensemble sans aucun problème.
Ses obsèques, à Essaouira, ont réuni de nombreuses personnalités du monde politique, culturel et artistique qui ont toutes attesté de la grandeur de cet homme, de sa loyauté et sa fidélité à son pays, le Maroc. Son précieux apport et sa pensée resteront à jamais gravés dans l'histoire contemporaine marocaine qui reconnaît l'intégrité et la tolérance de ce génie fort de ses convictions et sa défense des causes justes. Ce dernier hommage qui lui a été rendu n'était qu'un acte de justice envers sa personne pour son apport intellectuel.
Edmond le Marocain
Natif de Safi, en 1917, au sein d'une famille juive originaire d'Essaouira, Edmond Amran El Maleh a milité, durant quelques années, pour l'indépendance nationale du Maroc en adhérant au Parti Communiste Marocain (clandestin), avant de quitter le pays en 1965 pour s'installer à Paris.
Exerçant en tant que professeur de philosophie et journaliste à Paris, Edmond commence, à partir de 63 ans (1980), à écrire une série de romans et un recueil de nouvelles. Ses écrits sont tous imprégnés d'une mémoire juive et arabe qui célèbre la symbiose culturelle d'un Maroc arabe, berbère et juif. Outre les nombreuses œuvres qu'il a écrites, Edmond Amran El Maleh a fait l'objet de plusieurs ouvrages ou articles de type universitaire.
1996 est l'année où il reçoit le Grand Prix du Maroc pour l'ensemble de son œuvre.
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