ISRAËL
LEGEL
DESCONSTRUCTIONS
DESTABILISE
LASOCIETEISRAELIENNE
Source : dépêche AFP diffusée
le 21 novembre

Israël:
Les jeunes colons protestent
contre un autre gel
de la construction



JERUSALEM


Plus de 5.000 personnes, en majorité des jeunes, ont manifesté dimanche à Jérusalem devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour protester contre un éventuel renouvellement du gel de la construction en Cisjordanie occupée, a annoncé la police.

Parallèlement, les conseils régionaux et municipaux de Judée-Samarie (Cisjordanie) ont décrété une grève générale de 24 heures dimanche pour faire pression sur M. Netanyahu.

"Un nouveau gel = début de l'expulsion", pouvait-on lire sur les banderoles entourant l'estrade sur laquelle des dirigeants des colons se sont succédé pour fustiger le Premier ministre qu'ils accusent de vouloir imposer un autre moratoire.

Le rassemblement s'est déroulé sans incidents alors que M. Netanyahu et son cabinet étaient réunis pour le conseil des ministres hebdomadaire.

Mais quelques incidents ont éclaté après la dispersion lorsque des dizaines de jeunes colons ont tenté de bloquer la circulation à une entrée de la Ville sainte.

Deux manifestants ont été interpellés par les forces de l'ordre, selon le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

Lors d'un entretien, le 11 novembre, avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, M. Netanyahu a accepté de soumettre à son gouvernement un moratoire de 90 jours de la construction dans les implantations de Cisjordanie occupée en échange d'une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques.

Ces mesures, prévoyant notamment la livraison par Washington de 20 avions de combat supplémentaires à Israël, sont destinées à débloquer les négociations de paix directes israélo-palestiniennes, relancées début septembre mais interrompues trois semaines plus tard à l'expiration d'un moratoire partiel de dix mois de la colonisation en Cisjordanie.

"Ce gel n'est qu'une étape vers la création d'un Etat palestinien", a regretté à la tribune Benny Katzover, un des chefs historiques des colons juifs.

Les orateurs ont appelé les ministres de la coalition gouvernementale --qui va du centre-gauche à l'extrême-droite-- à voter contre "toute tentative de geler la vie".

"Il ne s'agit pas seulement de recul géographique mais de recul de nos valeurs juives et sionistes", a affirmé le ministre des Infrastructures Uzi Landau, membre du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, qui est sorti de la réunion du gouvernement pour soutenir les manifestants.

En dehors des représentants des implantations et des employés grévistes, la plupart des protestataires étaient des écoliers venus avec leurs enseignants, une grande partie des établissements scolaires juifs de Cisjordanie étant également en grève.

"Les Palestiniens ne veulent pas la paix, il faut cesser de faire des concessions qui ne font que nous affaiblir sans nous rapprocher de la paix", a plaidé Yaïr Wolf, vice-président du Conseil régional du Gush Etzion, un bloc de colonies au sud de Jérusalem.

Les négociations de paix directes ont repris le 2 septembre dernier entre Israéliens et Palestiniens, avant de tourner court trois semaines plus tard, lors de l'expiration d'un premier gel de dix mois sur la colonisation en Cisjordanie occupée.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réaffirmé dimanche au Caire qu'il n'accepterait pas une reprise des négociations de paix avec Israël sans un gel complet de la colonisation en Cisjordanie mais aussi à Jérusalem-Est annexée.