"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, novembre 28, 2006

INFOCOM

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CHAMPS

SAVANTS

A la veille de la soirée qui sera consacrée à la communauté juive de Chine, au Centre Rachi à Paris, nous extrayons un paragraphe de l'étude que l'historien de cette communauté, Frédéric Viey nous a confiée cette été et que nous publions chaque mois :

"LES JUIFS DE L'EMPIRE DU MILIEU"

Nous publions dans cette page l'extrait qui fait le lien direct avec le thème de la table ronde de demain. Nous reviendrons le mois prochain à la suite chronologique de l'Histoire de Chine.

Historique

de la Communauté Juive de Kaifeng.

Le premier document écrit, découvert sur les Juifs de Chine, est un fragment de lettre en Judéo-persan datant de 718 av. J.C. Cette lettre émanant d'un marchand juif à son frère, est découverte à Handan Uiliq, un caravansérail sur la Route de la Soie. Dans les chroniques arabes, on apprend que des juifs et des musulmans vivent ensemble et en bonne intelligence dans de grandes villes chinoises. A Canton (identifiée comme tel), près de 10.000 juifs, arabes, chrétiens et autres croyants auraient été massacrés par les Conquérants en 877/878. Généralement les ''Adorateurs de la Croix'', autre nom de la secte des Nestoriens (Secte chrétienne créée au IIIème siècle) sont assimilés aux Juifs ou convertis au Judaïsme de fraîche date.

Ibn Battuta en visitant Hangchou en 1346 constate que de nombreux chrétiens, de marchands turcs et de Juifs vivent dans cette ville dont une des portes s’appelle : ''La Porte des Juifs".

C'est sous les Song, sans doute en 968 que l'Empereur Zhao-Kuang-Gyin donne à un groupe de marchands juifs l'autorisation de s'installer dans sa toute nouvelle capitale Kaifeng (ou Pien Liang) dans la province du Honan en plein cœur de cet Empire du Milieu qui est aussi le berceau de la Chine. L'Empereur leur accorde l'octroi d'un quartier entre la rue du ''Marché de terre'' et celle du ''Sanctuaire du Dieu du Feu''.

Au début du Xème siècle, la Communauté Juive commence à prendre doucement son essor, c'est ce que nous savons grâce à la stèle commémorative de 1489 qui atteste de leur installation dans cette ville et de la (re)construction de la synagogue en 1163. Cette stèle énumère les noms de familles juives en chinois dont les principaux sont: Shi, Ai, Kao, Chin, Chang, Chao et Li. Précisons que le nom de famille chinois se place avant le prénom. Dans un livre mémorial ayant appartenu à un clan juif on y trouve la généalogie de quelques familles retranscrites en hébreu et en chinois.

A l'époque de Tian Shun (1457-1465), après la destruction de la synagogue, Shih Pin, Lin Jung, Kao Chiei et Chang Hsuan, Juifs de Kaifeng, réussissent à obtenir la copie d'une Thora à Ning-po (Port sur le Yang-Tse-Kiang).

La stèle de 1663 raconte l'histoire de l'élaboration et de la construction de la nouvelle synagogue sous la direction de An-Tu-La (il s'agit sans doute d'Abdulla) et du rabbin (Ou-Se-Ta) Lie Wei (Levy???). Cette stèle narre également la manière dont Li Zichen, un seigneur de guerre ennemi des Ming, inonde Kaifeng en 1642 en brisant toutes les digues du Fleuve Jaune. La synagogue est à cette époque une fois encore détruite. C'est de cette inondation qu’est fut sauvé, entre autre, le rouleau de Thora, aujourd'hui conservé par le ''Hebrew Union Collège'' de Cincinnati, et qui servit à réécrire douze autres rouleaux à l’époque.

La synagogue est malheureusement détruite plusieurs fois, soit par des causes naturelles: inondations, incendies ou par des guerres et des révoltes. Elle fut reconstruite à chaque fois; ses membres de la Communauté sont riches à ces époques là. A la lecture des différentes stèles commémoratives, il a été possible, aux personnes qui étudiaient cette communauté, de connaître les dates de reconstruction de ce bâtiment: 1279, 1421, 1445, 1480, 1512 et durant le XVIIème siècle en 1653. Entre 1465 et 1488, il y est ajouté trois salles au corps de bâtiment.

La première réussite d'un Juif dans la société chinoise se situe en 1421, quand An San (sans doute Hassan) reçoit le nom de Tchao Tcheng avec un grade des plus hauts rangs de l'Armée. Le plus grand succès est celui de Tchao Yin Tchen (Moshé Ben Abraham) qui reçoit en 1646 le titre de Docteur avec la fonction de Vice-commissaire, une situation importante dans la hiérarchie des postes gouvernementaux. Avec son frère, Tchao Ying Teou, il est l'artisan de la reconstruction de la synagogue en 1653.

De nombreux de Juifs, notamment Ai Tian qui rencontre le Jésuite Mattéo Ricci, atteignent le rang de mandarin soit par examen soit par achat de la charge.

Compte tenu de leur implantation dans la société chinoise les Juifs s'insèrent également dans tous les corps de métiers chinois.

Quand les Jésuites visitent la Communauté, ils proposent aux fidèles de leur acheter un rouleau de Thora, mais ceux-ci refusent en répondant: ''Vendre la Thora, c'est comme vendre notre Seigneur''. La Thora est aussi appelée: ''Etz Hayyim'', l'Arbre de Vie. Les Proverbes (3.18) disent: '' Elle est un arbre de vie pour ceux qui s'en rendent maître; s'y attacher c'est assurer sa félicité''. Ne pouvant se procurer ce matériel, les Jésuites, bien que pas très hébraïsant, font la copie des noms des livres et des inscriptions se trouvant dans la synagogue.

En 1800, le rabbin meurt et hélas il n'y a plus personne pour diriger les offices, expliquer la religion et enseigner l'hébreu aux membres de la Communauté. Vers 1851, les Juifs de Kaifeng, dans un état de dénuement extrême, se décident à vendre leurs livres de prières et leurs Thorot pour subsister. Le Révèrent Georges Smith achète pour sa part des livres hébraïques pour un prix de 400 taëls d'argent soit à l'époque 130 pounds.

En 1849, une dernière fois la synagogue est partiellement détruite. En 1863, les juifs étant trop pauvres, conséquence de la révolte des ''Tai Ping Tian Guo'' (du Royaume Céleste de la Paix) et de la deuxième guerre de l'Opium, sont contraints à démonter pierre par pierre le restant de leur édifice religieux et les vendre pour en tirer quelques gains.

Une des stèles commémoratives, écrite recto-verso, se trouve dans le Musée Municipal de Kaifeng ainsi qu'un bassin de pierre provenant de la cour de la synagogue.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo pour ce blog
encouragements