"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, mai 10, 2010

LALONGUEHISTOIRE
DESJUIFSDUMAROC

Source : le site de lagazetteduMaroc
en ligne le 17 juillet 2009


Une longue épopée ethnoculturelle


Comparées à la documentation sur les Juifs ayant vécu dans les régions urbaines du Maroc, les recherches concernant l’histoire des Juifs dans les régions à dominance rurale, notamment berbère, se distinguent par leur rareté.


Certains historiens fixent l’immigration juive au Maroc au temps de Salomon (Xème siècle avant J.C). Les premiers Hébreux sont venus s’installer sur les côtes du Maroc pour commercer avec les autochtones. Les Juifs de Sala (Challah) échangeaient déjà leur or avec les Phéniciens du IVème siècle de notre ère. Ce qui est certain, c’est que la destruction du Temple de Jérusalem en 581 avant J.C provoqua le premier exode massif des Juifs vers l’Atlas, notamment à Ifrane qui devint vite un comptoir d’exportation d’or et de sel.
Aux premiers siècles de notre ère, des dizaines de tribus furent judaïsées. Même la domination romaine ne put atténuer une forte présence juive dans l’agriculture, le commerce, la navigation et l’artisanat. Plus important encore : des petits royaumes juifs se sont constitués au IIème siècle à Zagora, Tafilalet, Ifrane, Telouet, Tamagrout. La présence juive dans les contrées rurales du Maroc, principalement berbères, a pu résister aux dérives racistes de certaines dynasties, notamment les Almohades, et à l’antisémitisme de certains sultans. Certains petits royaumes juifs ont pu défier le temps, comme ce fut les cas de Taroudant, Azilal, Damnate, Bzou ou encore Debdou.


Du Royaume juif de Debdou

L’histoire juive de cette dernière localité est édifiante sur le poids du judaïsme berbère dans le destin dynastique marocain. En effet, Debdou était le centre d’un royaume juif historiquement connu. Il n’y existait qu’une seule mosquée contre une douzaine de synagogues. Ce royaume juif était si puissant que la dynastie alaouite dut s’adresser à Ibn Machâal, le souverain juif de Debdou et de Taza pour trouver auprès de lui appui humain et soutien financier. Sans cet appui, le premier sultan alaouite n’aurait sans doute pas pu asseoir son pouvoir. En effet, c’est grâce au puissant soutien d’Ibn Machâal que le premier souverain alaouite a pu négocier avec les Rhiata, les Branes, Tsoul, Gzennaya, Mtalsa et Aït Wrayn une baïâa qui lui fut accordée. La majorité de nos compatriotes oublient que la première capitale des Alaouites n’était autre que…Taza d’où était engagée précisément la conquête de Fès. En réalité, l’histoire de Debdou est celle d’une cité située sur la route du commerce caravanier liant la région sahélo-soudanaise via le Touat-Tafilelt à la Méditerranée. Ce commerce va s’essouffler quand les Européens arrivèrent à le détourner via la voie maritime. La communauté juive de Debdou a connu des vicissitudes diverses qui l’ont durement frappée. L’une de ces vicissitudes de l’histoire de Debdou n’était autre que la défaite infligée à l’armée du Sultan Abderrahmane lors de la bataille d’Isly. Les Juifs de Dedbou quittèrent la ville et se retirèrent dans les casbahs tribales réservées aux Juifs chez les Rhiata, les Branes et autres Gzennaya. Beaucoup d’entre eux s’étaient convertis à l’Islam. Même si le choléra a quasiment décimé la communauté au XVIIIe siècle, les deux tiers de la population de Debdou étaient, à la fin du XIXe, juifs. Aujourd’hui, ce qui reste de cette communauté a entièrement émigré en Israël. Un destin à la fois homérien et cornélien !


Juifs ruraux, acteurs
de l’histoire marocaine

Contrairement aux allégations ridicules de ceux qui ne s’accommodent que de l’histoire apocryphe pour servir leurs néfastes idéologies exclusionnistes, le judaïsme marocain constitue une composante essentielle de l’identité et du cheminement civilisationnel de notre pays. En cela, les juifs berbères se sont illustrés tout au long du parcours historique national, et plus généralement nord-africain, depuis l’époque pré phénicienne jusqu’aux années soixante du siècle dernier. Les rapports historiques entre le monde judéo-berbère et l’islam vaillamment arrivé au Maghreb, ont engendré des clashs comme celui qui impliqua la fameuse Kahena, une Juive berbère des Aurès. En effet, au sein de cette société berbère, une femme qui commande les hommes avait un statut sacré. Dahia, fille de Tabet, le fils de Nicin, telle était la fameuse Dina Kahena. Dina comme la fille de Jacob. Kahena signifie en hébreu la fille de Cohen, c’est-à-dire d’un saint. On l’appelait aussi la reine de la montagne.
Elle se battit contre Hassan Ibn Nouâmane, lui causant des pertes énormes.
Mais elle a été trahie par son fils adoptif Khaled.

Elle mourut près d’un puits appelé Bir al Kahina depuis. Elle fut décapitée, et sa tête fut expédiée au Calife de Baghdad, Abdelmalek. Cet épisode sanglant qui opposa l’islam à la judéo-berbérité maghrébine, sera largement évacué de la mémoire collective grâce à une longue période de concorde où le judaïsme s’épanouira à la faveur de l’ouverture imprimée au Maroc par plusieurs dynasties. L’une des bizarreries de l’histoire avérée de notre pays et que peu de nos compatriotes connaissent, est le fait que l’armée, que le Berbère Tariq Ibn Ziad engagea en 711 dans la conquête de l’Andalousie était composée de Juifs, principalement berbères, à hauteur de…25% ! On oublie également que l’origine des Azoulay, pour ne prendre que le nom de l’actuel Conseiller royal, est éminemment berbère. Jusqu’aux années soixante du siècle écoulé, on pouvait encore apercevoir des Juifs ruraux qui étaient des marchands ambulants (3attars) parcourant douars et dechras. Comme on pouvait croiser des commerçants qui vendaient les céréales ou le tissu dans les souks ruraux hebdomadaires du Royaume. L’écrasante majorité des sultans marocains avaient des relais tribaux juifs qui les renseignaient, finançaient parfois les harkas ou aidaient les caïds à s’affirmer localement. D’ailleurs, beaucoup de caïds ayant gouverné des régions avant et pendant le protectorat empruntaient auprès des Juifs locaux, notamment durant les périodes de sécheresse. Mieux : On sait qu’un ancien Premier ministre du Cap Vert et un ancien Président de la République portugaise descendent d’immigrants juifs marocains d’origine non pas sépharade, mais bel et bien berbère. D’ailleurs, des recherches récentes tendent à démontrer que l’origine lointaine réelle des Sépharades venus d’Espagne est éminemment berbère. Dans une étude récente basée sur des données linguistiques et ethnographiques suffisamment vérifiées, Paul Wexler a réexaminé cette question, pour aboutir à la conclusion que la grande majorité des Juifs sépharades descendraient d’habitants d’Afrique du Nord convertis au judaïsme et installés en Espagne.

Si l’hypothèse de Wexler était exacte, il en découlerait que la plupart des Juifs marocains (Toshavim comme Megorashim) descendraient de Berbères convertis. C’est dire le rôle central joué par le judaïsme rural marocain, notamment berbère, durant trois mille ans, voire davantage.

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