"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, décembre 26, 2009

ISRAËL
HAMAS
LECALMEAPRES
MALGRELATEMPÊTE
Source : lemonde.fr en ligne
le 26 décembre


Entre Israël et le Hamas,
un calme précaire


Jérusalem
Correspondant

Un an après le début de l'offensive militaire israélienne contre le bastion du Hamas, le calme trompeur qui règne à la "frontière" entre la bande de Gaza et Israël suscite une interrogation récurrente : à quand la prochaine confrontation ?

Les trois semaines de l'opération "Plomb durci" (27 décembre 2008-18 janvier 2009) ont provoqué une catastrophe humanitaire pour le 1,4 million de Gazaouis enfermés par le blocus israélien, porté un coup à la force militaire du Hamas, terni l'image internationale de l'Etat juif, sans affaiblir la détermination des deux parties d'en découdre à nouveau.


La guerre en chiffresBilan humain 1 393 Palestiniens tués, dont 347 enfants.

Les pertes, côté israélien, s'élèvent à treize tués.

Bilan matériel De 700 à 900 millions de dollars de dégâts. 17 % des terres cultivées de Gaza rasées. 20 des 29 usines de production de béton détruites.

Bilan social 80 % de la population gazaouie vit au-dessous du seuil de pauvreté.

"Cet hiver, pas un seul soldat ou civil israélien n'a été tué par des terroristes, un phénomène sans précédent depuis des décennies", s'est félicité le général Amos Yadlin, chef du renseignement militaire israélien. Ce long répit a profité aux localités israéliennes de l'ouest du Néguev situées en lisière de la bande de Gaza : elles jouissent d'une embellie économique attestée par l'envolée des prix de l'immobilier.

Quelque 280 roquettes et obus de mortier "seulement" ont été tirés de Gaza en 2009, contre 1 750 l'année précédente. Ces tirs n'ont pas eu pour effet de rompre le cessez-le-feu de fait qui s'est instauré entre Israël et le Hamas, du moins si l'on exclut les bombardements de l'aviation israélienne contre l'"industrie des tunnels" creusés sous la frontière avec l'Egypte. Ceux-ci permettent à la population gazaouie de survivre, et au Hamas de se réarmer.

Les militaires israéliens estiment que les tirs sporadiques de roquettes n'émanent pas du Hamas, mais de mouvements comme le Djihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), voire de groupuscules radicaux d'obédience salafiste. Cette quasi-trêve permet au Hamas de reconstituer son potentiel militaire, et de laisser souffler une population durement éprouvée. Mais elle constitue un terreau politique pour la surenchère extrémiste : l'idée selon laquelle, en abandonnant provisoirement la lutte armée, le Hamas "collabore" avec l'"ennemi sioniste", fait son chemin dans les esprits.

Le Hamas n'hésite pas à déclencher une féroce répression lorsque ces groupuscules remettent en cause son autorité, mais, d'un autre côté, il les ménage en leur laissant un espace de liberté.

D'autant qu'une menace nouvelle se profile à l'horizon. Israël poursuit une stratégie d'isolement croissant de la bande de Gaza, tant sur le plan politique qu'économique. Le nombre des malades et des étudiants qui peuvent sortir est réduit à la portion congrue, et, depuis l'opération "Plomb durci", les hauts diplomates étrangers se voient refuser l'entrée dans le territoire palestinien : les ministres des affaires étrangères canadien, français et turc en ont fait l'expérience.

Israël autorise l'aide humanitaire, mais interdit l'importation de matériaux de construction : cet étranglement rend encore plus vital pour le Hamas le lien stratégique avec l'Egypte. Or Le Caire change d'attitude. Avec l'aide de techniciens américains, les autorités égyptiennes ont entrepris la construction d'une barrière d'acier souterraine, censée asphyxier l'"économie des tunnels".

Le Hamas a protesté contre une telle décision, peu compatible avec la solidarité arabe officiellement affichée face à l'Etat juif : plusieurs centaines de Palestiniens ont manifesté, et des militants du Hamas ont ouvert le feu sur des gardes-frontières égyptiens.

L'Egypte affirme qu'elle se doit de faire face aux "menaces pour sa sécurité nationale", une façon d'indiquer que les liens de plus en plus étroits entre le Hamas et les Frères musulmans égyptiens (dont le Hamas est, historiquement, un avatar) représentent une menace de contagion islamique dangereuse pour le régime du président Hosni Moubarak. Celui-ci doit cependant agir avec mesure : une confrontation ouverte renforcerait l'impression que Le Caire se fait l'allié d'Israël contre le Hamas.

Le 14 décembre, le Mouvement de la résistance islamique a célébré son vingt-deuxième anniversaire par une mobilisation impressionnante de quelque 100 000 personnes dans les rues de Gaza City.

Si Khaled Meschaal, son chef politique, est reçu avec égards par le président iranien, l'aide militaire et financière de l'Iran et de la Syrie dont bénéficie le Hamas pourrait se tarir si la frontière avec l'Egypte devenait infranchissable.

Les militaires israéliens affirment que le mouvement palestinien a reconstitué son potentiel militaire, qui inclurait désormais des roquettes capables d'atteindre Tel-Aviv. Tout se passe comme si le gouvernement du premier ministre Benyamin Nétanyahou voulait convaincre la population israélienne de l'inéluctabilité d'une nouvelle guerre avec le Hamas.

Tzipi Livni, chef de file de l'opposition, soulignait récemment que le conflit de l'hiver dernier, qui a provoqué la mort de 1 400 Palestiniens et de 13 Israéliens, a permis à Israël de restaurer sa capacité de dissuasion, mise à mal lors de la guerre du Liban de l'été 2006.

M. Nétanyahou paraît déterminé à ne pas lever la punition collective infligée à la population de Gaza, avec le calcul, sans doute vain, de provoquer un sursaut hostile à la direction du mouvement islamiste.

Officiellement, Israël se refuse à discuter avec une "organisation terroriste". Cette profession de foi a perdu toute crédibilité avec les négociations en cours pour la libération du soldat Gilat Shalit. Rien ne s'opposerait donc à l'ouverture de pourparlers politiques, et à la levée du blocus.

Rien, sinon la volonté d'Israël d'anéantir la menace que constitue pour lui le Hamas. Un accord pour la libération du jeune militaire se traduirait par celle de centaines de prisonniers palestiniens, et le renforcement politique du Hamas. Un bon prétexte pour "finir le job" de l'opération "Plomb durci".

Laurent Zecchini

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