AUSOMMETDU7èART
Source : lesoir.be en ligne le 16 octobre
à 9h 21
sur Diasporablog à 10h 55
Titre de la Rédaction de Diasporablog :
"Après Cannes, Venise, et Berlin, Gand
honore le cinéma israélien"
Le cinéma israélien primé à Gand
NICOLAS CROUSSE
Le cinéma israélien est à la fête cette année. Après l'Oscar du meilleur film étranger attribué à Valse avec Bashir, de Ari Folman, après le récent Lion d'or pour Lebanon, de Samuel Maoz, c'est au tour du film Eyes wide open (Les yeux grands ouverts) de repartir du Festival de Gand avec le Grand Prix du meilleur film.Distribué par Cinéart, qui sortira le film le 2 décembre, Eyes wide open est le premier long-métrage de fiction de Haim Tabakman. Un film âpre et fort, qui relate l'amour homosexuel d'un boucher ultra-orthodoxe et marié de Jérusalem pour un étudiant. Le film montre toute la complexité de cette passion qui saisit l'homme de foi, condamné par le regard social et une culpabilité intense mais en même temps plongé dans un bain de grâce. « C'est ce dilemme profond, les paradigmes de cette histoire humaine qui m'ont touché en lisant le scénario, explique Tabakman, tignasse grunge et mâchoires carrées lorsque nous le rencontrons cette semaine à Gand. En ce sens, le film est devenu une matière personnelle, et même si je n'appartiens pas au monde de la religion ultra-orthodoxe. Il y est question de ce qu'est la passion, du sentiment d'étrangeté, d'identité, d'échec, voire de quête de sens à sa vie. »
Le film impressionne par son décor religieux, et ses rituels juifs. « Il y a beaucoup de branches parmi les ultra-orthodoxes, explique le réalisateur. Les Hassidiques sont plus mystiques, plus dans l'émotion. Les Lituaniens ont quant à eux une approche plus rationnelle, centrée sur les textes. C'est cette branche dans laquelle évolue mon héros tourmenté. Je voulais qu'il se sente confronté en sa chair aux textes. »
Derrière le paysage culturel et religieux du film, il y a une histoire universelle, insiste Tabakman. « Cette histoire s'est au fond déjà passée au Danemark, dans un château et autour d'un homme qui s'appelait Hamlet. A un moment, fini les châteaux, fini les synagogues. Il reste des histoires d'hommes. William Shakespeare a perdu son fils lorsque celui-ci était âgé de dix ans. Il a écrit Hamlet peu après, et à l'arrivée peu importe les châteaux, peu importe le Danemark. Derrière le contexte, il y a un noyau dur, et c'est ce noyau qui m'intéresse. Mon film, c'est au fond le voyage spirituel d'un homme qui va apprendre à se découvrir, et qui va tenter de résoudre ses conflits intérieurs. En apprenant que le péché et la tentation sont parfois des chances à saisir pour donner du sens aux choses. Et pour approcher de l'état de grâce. »
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