ISRAËL
MEMBREDELOCDE
Source : israelvalley.com en ligne
le 11 mai



IL S'AGIT, AVANT TOUTE CHOSE,
DE SE RETROUSSER LES MANCHES.


Par
Mati Ben-Avraham
Publié le 11 mai 2010


Après près de 20 ans d’attente, Israël a été admis au sein de l’OCDE. Un moment historique,n’ayons pas peur des mots, qui vient récompenser une mutation profonde, entamée au lendemain de la secousse économique liée à l’affaire des actions bancaires et la dégringolade de la monnaie locale. Mais de là à proclamer que " …nous ferons de notre économie un leader mondial." (Binyamin Netanyahou dans une interview au magazine Kalcalist)…

Il faut proportion garder. La cooptation d’Israël au sein de l’OCDE est certes la reconnaissance du dynamisme économique israélien, mais aussi et surtout une forme d’hommage rendue à la solidité de la démocratie israélienne, qui n’a pas cédé aux tentations d’autoritarisme, sinon de fascisme ou d’aventurisme militaire face aux menaces existentielles que faisaient peser, que font peser encore sur l’Etat hébreu d’aucuns parmi ses voisins proches et éloignés. Ce facteur-là a été décisif dans l’obtention d’un vote à l’unanimité des Etats-membres, nonobstant les pressions exercées par des pays arabes, y compris l’Autorité palestinienne qui a encore perdu une occasion de se taire.

Au plan économique, l’entrée dans ce cénacle relativement fermé (31 membres jusqu’à hier) peu s’avérer extrêmement positif, mais dans la mesure où le gouvernement tiendra compte des critiques contenus dans le rapport de l’OCDE, remis aux principaux dirigeants du pays en janvier dernier, soit le chef du gouvernement, le ministre des Finances et le Gouverneur de la banque d’Israël.

Ce rapport est loin d’être tendre, épinglant les lacunes au plan écologique, le retard en matière de réseaux routier et ferroviaire, l’insuffisance de résultats en matière d’éducation, les écarts sociaux insupportables et l’extrême concentration du capital. Il s’agit donc, avant toute chose, de se retrousser les manches.

Stanley Fisher, le gouverneur de la Banque d’Israël, l’a fort bien compris qui a résumé ce tournant historique, que représente l’entrée d’Israël dans ce cercle des pays développés, par ces mots : " C’est là une borne importante sur la voie de l’intégration d’Israël dans l’économie mondiale, mais qui exprime aussi l’engagement pour Israël de satisfaire aux standards internationaux les plus modernes." Le temps est donc à l’ouverture de ces grands chantiers de réformes structurelles, dont certains existent déjà sur le papier, mais jamais entrepris, ou lancés partiellement. Un pari sur l’avenir, en somme.