"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, octobre 16, 2009

DELADIFFICULTEDE
DEBATTREDELASITUATION
DESTERRITOIRES
PALESTINIENS
Source :rue89.com en ligne le 16 octobre


Cinéma et dérision :
vif débat autour d'un film palestinien


Par Pierre Haski



Peut-on rire de tout ? La question est vieille comme l'humour, vieille comme l'art, vieille comme le monde. Mais elle se pose à chaque fois qu'un créateur utilise l'« arme » de la dérision pour évoquer une situation dramatique : ce fut le cas jeudi soir au Magic Cinéma de Bobigny, dans le débat qui a suivi la diffusion du film palestinien « L'Anniversaire de Laïla », dans le cadre du festival Résonances dont Rue89 est partenaire.
Rashid Masharawa, le réalisateur, qui n'avait hélas pas pu être présent à Bobigny contrairement à ce qui était prévu, a choisi de traiter par l'humour la réalité quotidienne des Palestiniens de Ramallah, en zone placée sous le contrôle de l'Autorité palestinienne mais entourée de checkpoints israéliens et de colonies juives. Son « héros » est un juge revenu d'une décennie à l'étranger pour aider à « reconstruire la Palestine », mais qui, faute de poste, doit faire le chauffeur de taxi pour survivre.

A travers les mésaventures de ce chauffeur de taxi, qui se désespère de l'Etat de non-droit, du laisser-aller individuel et collectif, mais aussi, évidemment, des pesanteurs de l'occupation environnante et de l'impuissance palestinienne, Rashid Masharawa aborde tous les sujets qui sont au cœur de la vie quotidienne des habitants de la Cisjordanie (Gaza, sous l'autorité du Hamas, est un autre cas de figure). Et il le fait par la dérision, souvent l'autodérision. (Voir la bande annonce du film)

Dans le débat qui a suivi, plusieurs personnes, dans le public, se sont offusquées de la légèreté avec laquelle le réalisateur traite d'une situation dans laquelle des gens meurent (Gaza n'est pas loin dans les mémoires), des souffrances sont infligées, et aucune perspective politique ne se profile. Elles ont estimé qu'il n'était pas correct de critiquer les échecs propres aux Palestiniens dans un contexte d'occupation.

D'autres se sont opposés à cette vision militante réductrice et ont estimé, au contraire, que par l'humour, par l'autodérision, comme l'avait fait également Elia Suleiman dans son film « Le Temps qu'il reste » sorti cette année en France, il rendait son message plus accessible encore.

Le débat dura une bonne partie de la soirée, jusqu'à ce que qu'une jeune fille, au deuxième rang, restée discrète tout le temps, lève la main et se présente : une étudiante palestinienne, originaire justement de Ramallah, et qui se lança dans un vibrant éloge du film, soulignant qu'elle s'y reconnaissait totalement, et que, certes il y avait l'occupation, mais il y avait aussi les nombreux problèmes propres aux Palestiniens eux-mêmes.

Cette intervention mit un terme au débat sur l'humour pour parler de situations sérieuses. Ce qui n'empêcha pas la soirée d'être aussi traversée par le sens du tragique et de l'urgence, par l'angoisse de voir perdurer une situation aux conséquences humaines et politiques considérables, là-bas mais aussi ici, en France, où les clivages générés par le conflit proche-oriental sont nombreux

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