"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, septembre 02, 2012

NOUVELLEREPENTANCE
ENEUROPE
LEMAIREDEBRUXELLES
PRENDDESDISTANCES
AVECSONPASSE

DECOLLABORATEURLORS
DESCEREMONIESENSOUVENIR
DELARAFLEDESJUIFSBELGES
Source : cclj.be en ligne le 2 septembre 2012



Les excuses officielles
du bourgmestre de Bruxelles


A l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle du 3 septembre 1942, le bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans, a présenté à la communauté juive les excuses officielles de la Ville de Bruxelles pour sa participation à la déportation des Juifs de la capitale.

Il est rare qu’une cérémonie mémorielle soit aussi conforme à l’Histoire que celle organisée en ce dimanche 2 septembre 2012 à l’Hôtel de ville de Bruxelles.

Avant que le Bourgmestre de Bruxelles prononce son discours, une mise en perspective historique fut proposée au public venu nombreux.

En quelques minutes -et c’est un exercice très difficile-, un film réalisé par Sylvie Lausberg du Centre d’Action laïque (CAL) a mis en évidence les particularités de la persécution des Juifs de Belgique entre 1940 et 1945 : une politique du moindre mal qui s’avère être une politique du pire pour les Juifs. Face à l’occupant allemand, la « Belgique docile » a sacrifié les Juifs vivant sur son territoire.

Grâce aux travaux des historiens belges, il n’y a plus de doute : sans le concours des autorités belges, la déportation des Juifs n’aurait pu se réaliser.

Dans un discours conforme à la réalité historique, Freddy Thielemans a clairement insisté sur cette particularité en se concentrant sur le cas bruxellois :

« Après divers débats au sein du Collège des bourgmestres et échevins puis à la Conférence des bourgmestres, il est finalement décidé d’obéir aux injonctions de l’occupant et d’élaborer le registre juif ».

Et d’ajouter ensuite : « Joseph Van De Meulebroeck, le bourgmestre élu, a donc, en acceptant d’établir ce registre et en le remettant aux occupants, permis aux nazis de s’organiser pour arrêter et déporter progressivement les Juifs de Bruxelles. Les autorités politiques auraient pu se référer à la Constitution belge ou à la Convention de La Haye pour refuser d’obéir aux injonctions allemandes en les taxant d’illégalité. Elles ne l’ont pas fait ».

Cela fait des années que la communauté juive attend qu’un responsable politique déclare que cette politique du moindre mal des autorités belges était contraire à la Constitution et au droit international.

L’administration bruxelloise a même mis au point un système de fichier qui servira de modèle de base pour toutes les administrations du Royaume.

« Sans ce registre des Juifs, jamais les arrestations progressives des Juifs puis la rafle de septembre 1942 n’auraient eu le même impact à Bruxelles. La participation, même docile, des autorités bruxelloises porte donc un poids d’une responsabilité partielle dans le résultat de cette déportation », a précisé Freddy Thielemans.

Pour déclarer enfin : « Pour cette raison, je tiens à aujourd’hui à présenter à la communauté juive les excuses officielles de la Ville de Bruxelles ».

Attitude paradoxale que celle des autorités communales bruxelloises : en juin 1942, le bourgmestre de Bruxelles faisant fonction et président de la Conférence des bourgmestres de Bruxelles, le catholique et peu philosémite Jules Coelst, écrit aux Allemands pour leur indiquer qu’il refuse que les communes bruxelloises se chargent de distribuer l’étoile jaune. Il refusera aussi que la police bruxelloise soit mise à la disposition des Allemands pour la rafle du 3 septembre 1942.

Par ce double refus, Jules Coels apporte la preuve éclatante qu’il était possible de ne pas participer à la persécution des Juifs et ce, contre la volonté des Allemands !

Freddy Thielemans a terminé son discours en annonçant que le Collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Bruxelles a décidé de confier aux chercheurs du CEGES une mission d’étude complémentaire pour mieux cerner la réalité historique bruxelloise sous l’Occupation.

C’est donc dans la sérénité que Maurice Sosnowski, président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), a pu prendre ensuite la parole pour remercier le bourgmestre de Bruxelles de son geste : « Une société ne saurait être apaisée dans le déni de l’Histoire. (…) D’où l’importance de cette cérémonie qui est à mes yeux, comme à l’ensemble de notre judaïcité, historique ».

Maurice Sosnowski sait bien que sans le travail titanesque du spécialiste de l’histoire de la déportation des Juifs de Belgique, Maxime Steinberg, ce type de cérémonie n’aurait pu se tenir : « C’est lui, Maxime Steinberg, qui a redonné une existence à chacun des 24.908 Juifs qui ne sont pas revenus en leur consacrant à chacun une biographie. C’est lui, Maxime Steinberg, qui a relevé le défi de l’oubli. Merci Maxime, pour tout ton travail. J’aurais tant aimé te voir ici, à ma place, vivre l’aboutissement de l’œuvre d’une vie ».

Il n’a pas non plus échappé à la clairvoyance du Président du CCOJB que la justesse de propos de Freddy Thielemans n’est pas la qualité la plus partagée au sein du monde politique belge. L’Histoire n’est pas toujours bien servie par les responsables politiques de plus haut rang. « Dans le discours [du 8 mai dernier à Auschwitz-Birkenau devant 1.000 jeunes Belges] de notre Premier ministre, le mot ‘juif’ n’a été prononcé qu’une seule fois », regrette amèrement Maurice Sosnowski. « A Auschwitz, 95% des personnes gazées étaient d’origine juive. Il est temps de le dire sans ambiguïté ».

Alors que nous allons commémorer le 9 septembre 2012 à Malines le 70e anniversaire du début de la déportation des Juifs de Belgique en présence du Premier ministre Elio Di Rupo, nous ne pouvons qu’espérer que ce dernier pose un geste aussi juste que réconfortant en reconnaissant clairement et sans faux-fuyant la responsabilité des autorités belges dans la persécution et la déportation des Juifs de Belgique.



Nicolas Zomersztajn

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