"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, septembre 06, 2009

LESAFFRONTEMENTS
ENTRELESJUIFS
ULTRAORDOXES
ETLAPOLICEISRAELIENNE
SEPOOURSUIVENT
Source : liberation.fr en ligne le 4 septembre



Les ultras défendent leur shabbat


A Jérusalem, les heurts entre juifs ultraorthodoxes et police se multiplient depuis deux mois.



Quelle mouche a piqué les «hommes en noir», ces juifs ultraorthodoxes aux caftans de fourrure et à la mine pâle, résultat des heures passées à étudier les textes religieux ? Depuis plus de deux mois, plusieurs centaines d’entre eux manifestent presque quotidiennement dans le centre de Jérusalem. Ils mettent le feu aux poubelles et à des pneus, attaquent les policiers à coups de pierre en les traitant de «nazis» et tentent de bloquer les rues, quitte à se faire traîner par terre.

Fief. A l’origine de leur protestation : l’ouverture pendant le shabbat, le jour du repos hebdomadaire sacré dans la religion juive, d’un parking destiné aux dizaines de milliers de touristes qui visitent la vieille ville et aux clients d’un nouveau centre commercial adjacent. Pour les manifestants, il s’agit d’une violation du shabbat, lors duquel la tradition religieuse juive interdit tout travail, ainsi que l’utilisation d’argent ou d’énergie, y compris la circulation en voiture.

Le mouvement de protestation, au départ centré sur l’ouverture du parking, a rapidement dégénéré en conflit larvé entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les incidents se sont multipliés au cours des dernières semaines, notamment après l’arrestation d’une femme de la communauté accusée d’avoir affamé son fils de 3 ans, puis la tentative de la police, il y a quelques jours, d’évacuer du fief ultraorthodoxe de Mea Shearim (dans le nord de Jérusalem) le corps d’un homme assassiné afin de le faire autopsier, pratique interdite par les rabbins ultraorthodoxes.

Depuis le début des manifestations, près de 150 ultraorthodoxes ont été arrêtés par la police, qui a employé pour la première fois la semaine dernière des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour les disperser. Quelque 150 000 Juifs ultraorthodoxes vivent à Jérusalem, représentant environ un tiers du demi-million d’habitants juifs de la Ville sainte. Seule une petite fraction extrémiste, issue de groupes religieux originaires de Hongrie et de Roumanie et ayant une vision particulièrement rigoriste de la halakhah, la tradition religieuse juive, participe aux manifestations : pour eux, l’Etat d’Israël est illégitime.

La grande majorité des ultraorthodoxes a, en effet, abandonné son opposition initiale au sionisme, en raison notamment des nombreuses aides sociales versées par l’Etat. «Ces excités causent beaucoup de tort à l’ensemble du monde religieux et en particulier à ceux qui, comme moi, soutiennent l’Etat d’Israël, acceptent la modernité et tentent d’établir de bonnes relations avec les laïques. Leurs manifestations sont injustifiables d’un point de vue religieux puisque, à cause d’eux, des centaines de Juifs, les policiers, travaillent durant le shabbat», estime El Raanan Sukeinik, un ingénieur en bâtiment qui réside dans un quartier ultraorthodoxe de Jérusalem. Mais, malgré son désaccord, la majorité silencieuse des ultraorthodoxes ne fait rien pour les stopper, souligne Menachem Friedman, professeur à l’université de Bar Ilan.

«Provocation». Cette apathie, conjuguée à la faiblesse de l’Etat, a permis aux groupes religieux extrémistes de former un véritable Etat dans l’Etat. «La "guerre sainte" d’une fraction d’extrémistes pour préserver le caractère supposé sacré de Jérusalem existe depuis la création d’Israël, mais ce qui est véritablement inquiétant c’est que l’Etat hébreu fait preuve d’une faiblesse croissante à leur égard», souligne Menachem Friedman. Puis le professeur ajoute : «Dans les années 1950, au temps du sionisme triomphant, la police entrait de force à Mea Shearim et tapait sur tout ce qui bougeait. Aujourd’hui, la police n’y met pas les pieds et, même lors des dernières manifestations, elle a utilisé des gants.»

La controverse autour de l’ouverture du parking pendant le shabbat illustre la précarité des relations entre laïques et religieux à Jérusalem. Les manifestants accusent ainsi le maire de la ville, Nir Barkat, un laïque élu l’an dernier, d’avoir rompu le statu quo respecté par ses prédécesseurs. «Il était convenu tacitement que ce qui était ouvert durant le shabbat était ouvert, mais qu’on n’ouvrirait rien de nouveau. L’ouverture de ce parking le samedi, en plein cœur de Jérusalem, est une provocation de Barkat. Ceux qui veulent s’amuser le samedi n’ont qu’à aller à Tel-Aviv», estime Shmuel Pappenheim, un porte-parole des manifestants.

Pour le journaliste Marius Schattner, auteur d’Israël, l’autre conflit. Laïcs contre religieux (Ed. André Versaille), les derniers incidents révèlent la profondeur de la méfiance : «La population laïque de la ville se sent assiégée par les religieux, elle a le sentiment qu’il y a de plus en plus d’hommes en noirs. De leur côté, les ultraorthodoxes se vivent, à tort ou à raison, comme une minorité persécutée, systématiquement vilipendée.»



DELPHINE MATTHIEUSSENT
Correspondante à Jérusalem,
de Libération

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