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Source : lexpress.fr en ligne le 7 avril



En Turquie, Barack Obama insiste
sur le dialogue avec l'islam


ISTANBUL


Barack Obama a achevé une visite de deux jours en Turquie marquée par un nouvel appel à la paix et au dialogue avec l'islam.


Barack Obama a achevé une visite de deux jours en Turquie marquée par un nouvel appel à la paix et au dialogue avec l'islam. A l'occasion de sa première visite dans un pays musulman depuis son entrée en fonction, le président américain a cherché à rebâtir des liens mis à mal par l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et les accusations de partialité en faveur d'Israël dont son prédécesseur George Bush était la cible. (Reuters/Jason Reed)

A l'occasion de sa première visite dans un pays musulman depuis son entrée en fonction, le 20 janvier, le président américain a cherché à rebâtir des liens mis à mal par l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et les accusations de partialité en faveur d'Israël dont son prédécesseur George Bush était la cible.
"Je suis venu en Turquie parce que je suis profondément déterminé à reconstruire une relation entre les Etats-Unis et les peuples du monde musulman, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels", a déclaré Barack Obama à Istanbul devant une assemblée d'étudiants, plaidant pour un dialogue "ouvert, honnête et vibrant".

La veille, dans un discours devant le parlement d'Ankara, le président américain avait déclaré : "Les Etats-Unis ne sont pas en guerre avec l'islam."
Devant les étudiants stambouliotes, il a également réaffirmé sa volonté de parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens. "Nous avons une idée de ce que devaient être et seront les compromis. Il faut maintenant de la volonté politique et du courage de la part des dirigeants", a-t-il déclaré.
Ses efforts d'apaisement ont été plutôt bien perçus par son auditoire.
"Rencontrer les jeunes symbolise l'attente de l'espoir et du changement, parce que l'administration précédente avait un problème avec son image dans le monde musulman", a déclaré Salih Altundere, étudiant en relations internationales à l'université de Bogazici.


"BELLES PAROLES" ?

Les officiels de plusieurs pays, comme le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit ou son homologue pakistanais Shah Mehmood Qureshi, se sont félicités de propos "très positifs" ou de cet "important premier pas".
Plusieurs mouvements islamistes, des Frères musulmans égyptiens au Jamaat-e-Islami pakistanais, sont en revanche restés de marbre face à "de belles paroles" qui doivent encore être suivies d'actes selon eux.
Devant les députés turcs, Barack Obama avait prôné l'union des religieux modérés pour faire face à l'extrémisme, "pour faire reculer une idéologie périphérique que les gens de toutes confessions réprouvent".

Le président américain a illustré son propos en rencontrant à Istanbul des dignitaires chrétiens, juifs et musulmans. Il a visité la Mosquée bleue, joyau de l'art musulman, en compagnie du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Il s'est également rendu à la basilique Sainte-Sophie.
Ce voyage de deux jours en Turquie était la dernière étape, avant une visite impromptue en Irak, de la première grande tournée à l'étranger du nouveau président américain, qui a participé au sommet du G20 à Londres, à celui de l'Otan à Strasbourg et Kehl et à celui de Prague réunissant Etats-Unis et Union européenne.

Dans la capitale tchèque, Barack Obama a espéré un monde sans armes nucléaires ou encore appelé à la paix au Proche-Orient, ce qui lui a valu des accusations d'idéalisme de la part de ses détracteurs.
"Je ne suis pas naïf. Si c'était facile, ce serait déjà fait", a-t-il répondu devant les étudiants d'Istanbul. "Faire avancer le navire de l'Etat est un lent processus. Les Etats sont comme des gros tankers, ce ne sont pas des vedettes rapides."

Le président américain a également admis que l'Amérique avait commis des erreurs.
"Je me suis opposé à la guerre en Irak. J'ai pensé que c'était une mauvaise idée. Au point où nous en sommes, j'ai maintenant la responsabilité de m'assurer que nous gérerons le départ de nos troupes de manière prudente afin d'éviter un basculement complet dans la violence", a-t-il souligné, quelques heures avant de s'envoler pour Bagdad.