CAMPAGNE
ELECTORALE
AMERICAINE
Source : rue89.com en ligne le 19 octobre
Colin Powell soutient Obama :
un coup dur pour McCain
Par Pascal Riché
L'ancien secrétaire d'Etat de George W.Bush, Colin Powell, un républicain modéré, soutient le démocrate Barack Obama. Il l'a déclaré ouvertement sur « Meet the Press », une émission dominicale de NBC. (Voir la vidéo)
Si l'on s'en tient à la couleur de sa peau, cette nouvelle peut sembler banale : un noir a décidé de voter pour un autre noir, quoi de plus normal ? Mais Colin Powell a toujours évité de jouer ses cartes politiques selon les lignes raciales. Et même s'il ne verrait pas d'un mauvais oeil l'arrivée d'un noir à la Maison blanche, sa sortie a d'autres motivations.
Elle est une façon de prendre clairement ses distances vis-à-vis de la politique étrangère suivie par les républicains, et avec laquelle il a toujours été mal à l'aise. Ce n'est pas un hasard s'il décrit Obama comme une « personnalité du changement » (transformation figure) : il rêve que la politique inspirée par les néo-conservateurs, dont il était l'adversaire, mais dont il avalait les couleuvres avec une résignation étonnante, soit définitivement enterrée.
Or son vieil ami McCain s'est entouré de certains conseillers proches des néocons, comme Randy Scheunemann, un expert qui avait fondé en 2002 le comité pour la libération de l'Irak.
L'appel de Colin Powell en faveur d'Obama est un vrai coup dur pour McCain, dont il était jusque là considéré comme politiquement proche. Son choix était très attendu, car Powell reste très populaire chez les indépendants et les républicains modérés, un électorat que les deux candidats se disputent âprement en fin de campagne.
Certes, Powell a concédé dimanche que McCain ferait un bon Président, mais c'était pour ajouter aussitôt que le problème, pour lui, venait du parti républicain, qui était de plus en plus marqué à droite, au-delà de ce qui était pour lui acceptable. L'approche des problèmes actuels par le Parti républicain et par McCain lui semble de plus en plus étroite :
"Nous avons besoin d'un Président qui ne se bornera pas à continuer, même avec un nouveau visage et des petits côtés 'franc tireur', les politiques que nous avons suivies ces dernières années".
L'ancien secrétaire d'Etat ne fera pas campagne pour Obama, mais il n'exclut pas l'idée d'accepter un poste dans sa future administration.
PS: Pour Barack Obama, ce ralliement d'un républicain centriste de premier plan n'est pas de trop : selon un sondage Zogby publié dimanche, son avance n'est plus que de trois points. Elle fond chez les électeurs indépendants, ce qui est inquiétant pour lui. Les deux semaines qui viennent, d'ici le 4 novembre, sont encore très longues...
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