"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, décembre 03, 2007

PASSERELLE
Source : liberation.fr en ligne le 3 décembre


Visite à l’arraché de Sarkozy à Alger


La diatribe antisémite d’un ministre algérien avait compromis le voyage d’Etat.


Prendre l’avion pour Alger ou tout annuler et rester à Paris. Jusqu’à jeudi soir, la question a taraudé Nicolas Sarkozy et la cellule diplomatique de l’Elysée. Il s’en est fallu d’un rien pour que ce déplacement du président français n’ait pas lieu. Finalement, il atterrira bien cet après-midi à Alger pour une visite d’Etat de trois jours, qui le conduira également à Constantine et devrait lui permettre de signer près de 5 milliards de dollars (3,41 millions d’euros) de contrats.

Lundi dernier, Paris découvre avec stupéfaction un entretien du ministre des Moudjahidin (Anciens Combattants) dans le principal quotidien algérien (Al-Khabar) qui sonne comme une provocation. Mohamed Chérif Abbas se livre à une diatribe aux relents antisémites à l’encontre du président français. Il affirme notamment que les «autorités israéliennes ont mis en circulation un timbre à l’effigie de Nicolas Sarkozy» et que celui-ci doit son élection «au lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France». Des propos jugés «totalement inadmissibles» par la France, qui décide cependant de garder le silence. Il s’agit de savoir si ce ministre d’Abdelaziz Bouteflika a agi en service commandé ou si son dérapage n’est que l’écho des milieux, minoritaires, hostiles à tout rapprochement franco-algérien. Mais à Alger, aucune condamnation ne tombe à l’encontre de ce haut dirigeant.
«Surseoir». Face à cette passivité des responsables du pays, l’Elysée se pose la question de «surseoir à la visite de Nicolas Sarkozy ou de la maintenir… la logique étant alors d’y surseoir», assure un diplomate en charge du dossier. L’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, est aussitôt mandaté pour obtenir des explications officielles et des excuses. En vain. Ce que propose Alger n’est «pas à la hauteur» de la déclaration d’hostilité du ministre des Moudjahidin.
En France, des voix s’élèvent dans la majorité, mais aussi et surtout au Parti socialiste, pour réclamer l’annulation de la visite et dénoncer, comme Pierre Moscovici, «un climat malsain». D’autant plus qu’en Algérie, le ton monte encore : des historiens ou des associations d’anciens combattants interviennent pour stigmatiser «le baiser empoisonné» de la venue de Sarkozy, accusé maintenant de refuser la repentance et la reconnaissance «des crimes commis» sous la colonisation.
Dans ce climat qui s’alourdit et sans que Paris n’ait encore officiellement réagi, l’ambassadeur d’Algérie en France est convoqué jeudi en toute discrétion à l’Elysée. «L’affaire est grave et inadmissible», lui lance un des plus hauts responsables de la diplomatie française, en exigeant une réponse immédiate d’Alger. Quelques heures plus tard, Bouteflika appelle Sarkozy pour lui dire que les propos de son ministre «ne reflètent en rien la position de l’Algérie et que le président français sera reçu en ami au cours de sa visite d’Etat, visite essentielle pour les deux pays». Deux autres communiqués de la présidence algérienne tomberont pour désamorcer la crise. Mais il n’y aura ni excuse d’Alger ni démission du ministre comme Paris l’aurait souhaité.

En marge d’une intervention télévisée consacrée jeudi soir au pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy «considère que l’incident est clos». Le président français n’entend pas pour autant en rester là et donner le sentiment de «déserter le terrain face à une telle attaque».
Réponse. C’est donc depuis l’Algérie qu’il apportera mercredi sa réponse sur le fond, lors d’un discours à l’université de Mentouri à Constantine. A cette occasion, il condamnera «toute forme d’antisémitisme, d’islamophobie ou de racisme», indique un diplomate. Au final, les deux pays signeront bien à Alger, outre de juteux contrats, une sorte de «traité d’amitié simplifié», comme l’appelle l’Elysée. Plus modeste que celui que Chirac n’a jamais pu faire ratifier aux Algériens, il s’apparente à une «convention de partenariat» fixant pour dix ans le cadre de la coopération entre les deux Etats.

Antoine Guiral

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