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mercredi, juillet 09, 2008

LES
JUIFSNOIRS
DEFRANCE

Guershon Nduwa Président des Juifs Noirs de France

Photo : Alain Azria

LES JUIFS NOIRS D FRANCE :
AUX PORTES D'UNE RECONNAISSANCE

La communauté juive de France vient de découvrir une communauté jusqu'alors méconnue, "étrangère" aux yeux de beaucoup d'entre ces membres. Pourtant, cette communauté "étrange" n'en est pas moins fidèle et respectueuse des préceptes de la Thorah. Elle est parfaitement en règle avec les codes régis par la foi juive (la loi halakhique).
Ces juifs si particuliers, provenant d'un autre monde, ne sont ni ashkénazes, ni sépharades. Ils sont simplement "invisibles". Ils sont noirs, d'Afrique, d'Outre-Mer, d'Amérique.
Ils sont en France plus de deux cents à revendiquer, haut et fort, leur appartenance au judaïsme. Qu'ils soient juifs par filiation, ou par conversion, consistoriale ou pas. Ils sont Juifs. Point.
Ce lien qu'entretiennent les Juifs noirs remontent à la nuit des temps. Au temps du Roi Salomon, et bien au-delà, comme l'ont rappelé, dimache dernier, lors de la première rencontre organisée, au Cap 15, par la FRATERNITE JUDEO-NOIRE DE FRANCE, le Rabbin Serfaty, Rabbin consistorial, fondateur de l'Amtié Judéo-Musulmane de France et le Rabbin Rivon Krüger, Rabbin du mouvement Massorti, réplique en France, de la sensibilité "conservative" des Juifs américains.
Ce qu'ont surtout voulu rappeler ces deux guides religieux, c'est que les textes talmudiques surlesquels reposent l'essentiel de la conduite juive impliquent de la part de ceux qui s'y réfèrent un réel respect de l'autre, quelque soit, sa race, sa senbilité religieuse, sa condition sociale. A commencer dans sa propre communauté.

JOËL MERGUI APPELLE LA COMMUNAUTE JUIVE
A PLUS DE TOLERANCE

Ce rappel a été repris et élargi par Joël Mergui, nouveau Président du Consistoire de France, Président du Consistoire de Paris et de l'Ile de France, venu, à l'improviste, apporter son soutien à la communauté juive noire de France. "Le peuple juif, a demandé Joël Mergui, doit revenir à plus de tolérance, retrouver son unité et le chemin du judaïsme".
La présence d'un haut cadre d'une des plus importantes institutions de la comunauté juive de France a une double valeur symbôlique.
Elle signifie, en premier lieu, sans ambiguité, un début de réconnaissance de cette nouvelle communauté et à ce niveau de l'évènement, on ne peut que s'en féliciter et souhaiter qu'elle débouche rapidement sur une reconnaissance définitive.
Dans un deuxième temps, on remarquera que pour la première fois, ce même responsable, haut placé et influent, en appelant la communauté juive a plus de tolérance, semble s'inquiéter d'une tendance d'une partie de sa communauté à vouloir s'exclure de la société française, se marginaliser. Sans doute, le Préident des deux Consistoires, est-il en train de lancer un début de réflexion sur un sujet qui préoccupe bon nombre d'observateurs de monde juif.

Sur ce point, dans le message qu'il a adressé à Guershon Nduwa, Président de la FRATERNITE JUDEO-NOIRE DE FRANCE, le nouveau Grand Rabbin de France, Gille Bernheim, rejoint, sans nuance, les craintes exprimés par Joël Mergui. Bien plus, il met en garde la communauté juive sur sa tendance à la désunion et s'élève contre toutes formes de discrimination à l'égard de certains de ses fidèles.

Pour cette première rencontre d'un nouveau genre pour les Juifs de France, Guershon Nduwa et ses amis ont donné rendez-vous à l'ensemble de la communauté pour que lors de la prochaine étape une reconnaissance pleine et entière, et à égalité de responsabilité, leur soit accordée.

Prochain rendez-vous : fin novembre 2008. La FRATERNITE JUDEO-NOIRE DE FRANCE organisera à Paris, les premières assises des JUIFS NOIRS. Elles réuniront des Juifs Noirs venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, des Territoires d'Outre-Mer et de Métropole.

Bernard Koch