LES
EDITOS
Source : lemonde.fr en ligne le 11 mars
Sarkozy et Israël
Ce n'est peut-être qu'un hasard du calendrier diplomatique, mais il n'en est pas moins significatif que Shimon Pérès soit le premier président étranger à se rendre en visite d'Etat en France depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président de la République se veut un "ami véritable du peuple juif et de l'Etat d'Israël" et est qualifié comme tel par les dirigeants israéliens. Son entrée à l'Elysée a été saluée par les dirigeants israéliens, même si, après une période très tendue, les relations entre les deux Etats s'étaient un peu améliorées avec la visite à Paris en 2005 d'Ariel Sharon. Mais Jacques Chirac était toujours considéré comme le continuateur gaulliste de la "politique arabe de la France".
Dès avant son élection, M. Sarkozy avait pris ses distances avec cette filiation. Non seulement il se refusait à répéter les déclarations officielles et équilibrées sur le conflit israélo-palestinien. Il les qualifiait de "palinodies" contredites par la tradition du ministère des affaires étrangères consistant à "diaboliser Israël". Il exprimait franchement sa proximité avec l'Etat hébreu et il était soucieux de ne pas le voir se perdre dans le rôle de l'agresseur alors qu'il le tenait pour la victime. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait été reçu en Israël en homme d'Etat au temps où il était simple président de l'UMP.
Mais l'amitié crée des obligations. A l'instar d'un autre ami d'Israël, François Mitterrand, plaidant pour la création d'un Etat palestinien à la tribune de la Knesset, M. Sarkozy est convaincu que son soutien de principe à Israël lui impose de mettre en garde ses dirigeants contre une politique qu'il juge contraire aux objectifs poursuivis. Ce "langage de la vérité" l'amène à réitérer la position classique de la diplomatie française : la meilleure garantie de sécurité pour Israël est la création d'un Etat palestinien moderne, démocratique et viable avant la fin de 2008, et cette création suppose la fin de la colonisation.
Car, sur le fond, la politique de la France au Proche-Orient n'a pas fondamentalement changé depuis l'élection de M. Sarkozy. On pourrait même soutenir qu'en dix mois le président de la République a mené une politique arabe très active, visitant nombre de pays, du Maghreb au golfe Persique, leur promettant l'aide française pour construire une industrie nucléaire civile et annonçant la création d'une base militaire permanente à Abu-Dhabi. Il est vrai que la perception du danger iranien, commune à la France et à Israël, n'est pas étrangère à cet activisme. Les dirigeants israéliens savent gré à la France de sa fermeté sur ce dossier.
Mais ce qui a changé surtout entre Paris et Jérusalem, c'est le climat. Et, comme l'a dit l'ambassadeur israélien en France, dans une atmosphère d'ouverture même les désaccords sont plus faciles.
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