7èART
Le 7è Art n'en finit plus en l'espace de quelques mois de laisser filer ses étoiles les plus scintillantes. En France, après Philippe Noiret, Jean-Pierre Cassel, Jean-Claude Brialy, c'était,avant- hier soir,
autour d'un des phares de la scène et du grand écran, Michel Serrault de faire sa révérence, laissant derrière lui un nombre incalculable de films cultes, souvent immémorables, signés par les fines fleurs du cinéma français et une pièce accordée avec son temps qui restera dans toutes les mémoires "La Cage aux Folles" avec son complice de toujours, Jean Poiret.
A l'étranger, c'est le cinéaste suédois Ingmar Bergman qui laissera ses cinéphiles orphelins. Il sut plus que tous sonder les âmes de ses personnages en les mettant au coeur de son dispositif scénique. Il aura pour le seconder toute la fidélité et le talent de ses comédiens entièrement dévoués à sa cause cinématographique : Liv Ulmann, longtemps sa compagne, Erland Jepherson, pour ne citer que ceux-là. Au centre de ses chefs-d'oeuvres "Scènes de la vie conjugale" en plusieurs épisodes et en version télévision.
Et, une nouvelle qui est tombée ce matin, la mort de Michelangelo Antonioni, à l'âge de 94 ans.
Le rideau tombe sur ses visages familiers jusqu'à ce que leurs oeuvres, elles immortelles, réapparaissent.
PASSERELLE
source : lemonde.fr via l'afp
en ligne le 31 juillet
Le cinéaste italien
Michelangelo Antonioni est mort
e cinéaste italien Michelangelo Antonioni, âgé de 94 ans, est mort, lundi soir 30 juillet, à son domicile, a annoncé mardi l'agence de presse ANSA, citant son entourage familial. Le réalisateur s'est éteint "paisiblement, dans son fauteuil, avec à ses côtés son épouse Enrica Fico", qui indique qu'une chapelle ardente sera ouverte mercredi à la mairie de Rome.
Considéré comme le cinéaste du mal de vivre et de l'amour impossible, il a connu la consécration internationale : Lion d'or à la Biennale de Venise en 1964 pour Le Désert rouge, Palme d'or au Festival de Cannes en 1967 pour Blow-Up, Prix spécial du jury à Cannes pour Identification d'une femme en 1982, Oscar à Hollywood en 1995 et Lion d'or à Venise en 1997 pour l'ensemble de sa carrière.
Né à Ferrare, dans le nord de l'Italie, le 29 septembre 1912, Antonioni est issu d'une famille bourgeoise et fait de brillantes études d'économie à l'université de Bologne. Il commence comme critique de cinéma dans une revue locale avant de venir à Rome suivre les cours du Centre expérimental du cinéma et de collaborer à la revue Cinéma, considérés comme des centres de résistance au fascisme.
DIMINUÉ PAR LA MALADIE
En 1942, à Paris, il est l'assistant de Marcel Carné qui tourne Les Visiteurs du soir. Il devient ensuite le coscénariste du Retour d'un pilote de Roberto Rossellini. L'année suivante, en 1943, il tourne son premier documentaire, Les Gens du Pô, et réalise son premier long métrage, Chronique d'un amour, en 1950.
Son style s'affirme dans sa trilogie L'Avventura (1960), La Notte (1961) et L'Eclipse (1962), interprétée par Monica Vitti, son actrice fétiche, sa compagne et sa muse pendant une dizaine d'années. L'Avventura est considéré comme la naissance d'un cinéma introspectif. Antonioni a choisi de raconter la difficulté des rapports humains et la fragilité des sentiments. Il atteint la consécration avec Blow-Up, histoire d'un photographe de mode qui découvre sur ses clichés qu'il a été témoin d'un assassinat à Londres.A demi paralysé par une attaque cérébrale en 1985, Antonioni avait reçu l'hommage de tout le cinéma italien lors d'une soirée à Rome pour ses 90 ans, en septembre 2002. Ces dernières années, très diminué par la maladie, il s'était réfugié dans le monde de la couleur, réalisant des collages et des mobiles qui avaient été exposés à Rome en octobre 2006.
Ironie du destin, commentant, lundi, la disparition d'Ingmar Bergman, le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, affirmait : "Personne, sauf Antonioni, n'a sondé aussi profondément, aussi magnifiquement, le mystère féminin."
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