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Demain, jeudi 14 juin, à 20h 40, dans sa soirée CINEMA, la Chaîne culturelle ARTE, propose à ses télespecteurs, un grand moment d'Histoire. L'une des pages les moins connues de l'Histoire de la Seconde Mondiale, celle de la Résistance d'une poignée d'étudiants allemands qui ont refusé, avec un aplomb extraordinaire et un courage exemplaire dans un régime national-socialiste engagé dans une guerre barbare, apocalyptique, réduisant l'homme à l'état de poussière, de se laisser emporter par la vague totalitaire. On a appelé ce mouvement de résistance LA ROSE BLANCHE
"SOPHIE SCHOLL,
LES DERNIERS JOURS"
réalisé par Marc Rothemund
avec
Julia Jentsch
Fabian Henrichs
Florian Stetler
Recommandé par Diasporablogj
RAPPEL HISTORIQUE
Le groupe de résistance La Rose Blanche fut fondé au printemps 1942, à l'université de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell.
Les jeunes étudiants refusaient d'accepter le totalitarisme dans lequel avait sombré l'Allemagne, et voulaient sauvegarder leur indépendance d'esprit face au "nihilisme intellectuel" que représentait le nazisme. Ils parlèrent de la situation politique avec Kurt Huber, professeur à l'université de Munich, réputé pour ses cours de philosophie qui impressionnaient et influençaient beaucoup les étudiants. Kurt Huber les encouragea à résister et devint le mentor de la Rose Blanche.
Révoltés par la dictature hitlérienne et les souffrances causées par la guerre, les étudiants se décidèrent à agir pendant l'été 1942. Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigèrent les quatre premiers tracts ; ils les envoyèrent par la poste de la fin du mois de juin à la mi-juillet à des destinataires soigneusement choisis à Munich, principalement des intellectuels. Les étudiants se référèrent dans leurs tracts à d'éminents penseurs et écrivains comme Schiller, Goethe, Novalis, mais aussi Lao Tseu, Aristote, et citèrent également la Bible. Les destinataires de ces tracts, pour la plupart écrivains, professeurs d'université, directeurs d'établissements scolaires, libraires et médecins de Munich et de ses environs, étaient censés reproduire les tracts et les envoyer au plus grand nombre possible de gens.
En juillet 1942, Hans Scholl, Alexander Schmorell et Willi Graf furent incorporés dans la Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, pour servir comme infirmiers au front de l'Est ; ils furent envoyés en URSS pour trois mois. De retour en Allemagne, ils prirent contact avec d'autres groupes de résistance. Hans Scholl et Alexander Schmorell se mirent ainsi en relation avec Falk Harnack, le frère de Arvid Harnack, l'un des dirigeants de l'organisation Harnack-Schulze-Boysen. Pendant l'hiver 1942-1943, lorsque la bataille de Stalingrad atteignit son paroxysme, les étudiants rédigèrent avec leur professeur Kurt Huber le cinquième tract de la Rose Blanche. Des milliers d'exemplaires furent imprimés et distribués non seulement à Munich, mais aussi à Augsbourg, Francfort, Stuttgart, Salzburg, Linz et Vienne.
Membres de La Rose Blanche à Munich :
AlexanderSchmorell1917-1943
Hans Scholl1918-1943
Sophie Scholl1921-1943
Christoph Probst1919-1943
Willi Graf1918-1943
Kurt Huber1893-1943
Les étudiants écrivirent sur les murs des slogans pacifistes et antifascistes, collectèrent du pain pour des détenus de camps de concentrations et s'occupèrent de leurs familles. Les actions de la Rose Blanche furent prises en exemple à partir de janvier 1943 par des intellectuels du sud de l'Allemagne et de Berlin. Leurs tracts furent également recopiés et distribués à Hambourg par un groupe de jeunes gens en contact avec la Rose Blanche, qui s'était constitué autour de Hans Konrad Leipelt, étudiant en chimie. En février 1943, après la défaite de Stalingrad, Kurt Huber rédigea le sixième tract. Il fut imprimé à plus de 2 000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste. Le 18 février 1943, Hans Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la Gestapo. Ils furent condamnés à mort, car leurs appels au ressaisissement éthique des consciences allemandes fut considéré par les nazis comme un crime politique majeur. Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo à l'automne 1943. Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, un autre membre du groupe, furent guillotinés le jour même de leur condamnation, le 22 février 1943 ; d'autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le Professeur Kurt Huber furent exécutés quelques mois plus tard. Dix autres membres de la Rose Blanche furent assassinés les années suivantes, dont huit à Hambourg. 80 personnes furent arrêtées dans le sud de l'Allemagne, et 50 personnes dans la région de Hambourg ; elles furent condamnées à des peines de prison allant jusqu'à cinq ans, pour avoir été en contact avec la Rose Blanche.
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