DEVOUS
AMOI

L'EDITORIAL DE DIASPORABLOGJ


LA GAY-PRIDE A JERUSALEM :
LA RADICALISATION
DES JUIFS ORTHODOXES MET
EN DANGER L’ETAT ISRAEL



Les résultats peu probants de l’action de Tsahal dans les Territoires, plus particulièrement, à Gaza, la tension qui règne à Jérusalem à quelques jours de la Gay-Pride donnent, vue de l’extérieur, une impression de capharnaüm dévastateur. Comme s’il ne suffisait pas de défendre le pays contre les menaces extérieures, mais qu’en plus, il fallait que l’Etat d’Israël reste sur ses gardes dans sa partie intérieure.

Le gouvernement israélien, et à travers lui, la société israélienne, mène pourtant un rude combat, sans répit, pour sa survie, à ses frontières. Un combat dont on ne voit pas le bout.

C’est au moment même où Israël, à nouveau, se trouve en difficulté que les Juifs orthodoxes de ce pays sont sortis de leurs Yeshivot* pour se lancer à l’assaut de la Gay-Pride que le mouvement homosexuel israélien souhaitait voir se dérouler à Jérusalem. Capital incontestable d’Israël, cœur de chaque juif. C’est hélas dans ce cadre prestigieux, qu’une déchirure, voire une rupture, de la société est en train de se produire.

Le judaïsme, voie suprême de la sagesse, subit là, par la contestation violente des Juifs religieux de Jérusalem, un terrible début de revers. On peut se demander si ses Juifs aux Chapeaux Noirs ont bien lu et relu les textes de la Thorah pour s’en prendre avec arrogance et brutalité, à la fois, aux les forces de l’ordre israéliens et à ceux qui n’épousent pas leurs règles morales, les homosexuels, et qui, pourtant, font parti de leur « famille » : la communauté juive. Comme si ces Juifs religieux vivaient dans un autre monde tout en voulant imposer leur propre vision du monde juif. Ils ne sont peut-être pas rendu compte qu’Israël, depuis sa création, était ouvert à tous les Juifs, quels qu’ils soient, quelque soit sa sensibilité, quelque soit ses mœurs. Israël est un grand Etat libre et démocratique. Au moins ses qualités-là ne lui sont pas reprochées.

Ce qui inquiète dans cette explosion religieuse, qui n’arrive pas fortuitement, c’est qu’elle marque un début de remise en cause de l’identité juive de l’Etat d’Israël sous sa forme actuelle pour en faire un Etat théocratique à la manière des pays voisins.

La « coalition » des trois religions monothéistes sur cette affaire, alors que tout au long de l’année, elles sont antagonistes, pour ne pas dire qu’elles se combattent entre elles, ne s’est pas constituée pour nous rassurer, elle conforte même l’hypothèse précédente. Que le Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk, se soit joint, ces jours-ci à la position radicale des Juifs de Méa Shéarim, en est la démonstration parfaite. Les tenants d’un judaïsme pur et dur, en Gola comme en Israël, viennent, sans doute, de donner un signal fort, non subliminal. Inquiétant pour l’avenir du Judaïsme. Tout simplement pour l’avenir d’Israël.

Toute interdiction de la Gay – Pride à Jérusalem ferait le jeu de ces Juifs, ennemis de la liberté et mettre fin à la cohésion, en apparence, de toute la communauté juive. Là ou ailleurs.

Rien de pire que de voir les Juifs se diviser sur l’autel de la religion. En empruntant ce chemin, les Juifs n’auraient plus à se plaindre de l’Islam radical.


Bernard Koch


* Ecoles d’études religieuses