DUPASSE
AUPRESENT
Comme nous le disions, hier soir, les cérémonies commémorant le 64è anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv qui envoya 75 000 juifs français vers les camps de la mort, les discours des responsables de la communauté juive étaient marqués par un lien entre l'Histoire et les évènements actuels.
Le discours, hier matin, prononcé à la Synagogue de Ris-Orangis, commune de l'Essonne, lu par le Rabbin Michel Serfaty, ne dérogeait pas à la règle, montrant comme le passé, si l'on n'y prenait garde, pouvait, à tout moment rejoindre le présent et faire ainsi que l'Histoire bégaye.
Diasporablogj. publie quelques extraits de ce discours dont la conclusion ouvre des perspectives d'espoir.
B. K.
"L’Union des Etudiants juifs de France a pris l’initiative d’emmener, en février 2006, une cinquantaine de personne au Rwanda sur les lieux du génocide tutsi. Le mouvement de jeunesse sioniste Hachomer Hatzaïr organise lui aussi un voyage au Rwanda, tout comme l’Union européenne des Etudiants juifs au niveau européen car nous ne pouvons pas ne pas nous sentir proches des victimes de la barbarie humaine quelles qu’elles soient. Un objectif important de ces projets est de nouer des liens avec les rescapés, de faire entendre leur voix et de comprendre ce qui fait la spécificité d’un génocide afin de les saisir tous dans leur spécificité.. Il y a une universalité des victimes comme des bourreaux , ils se ressemblent tous. Cela ne veut nullement dire qu’il faille comparer strictement les évènements de l’Histoire.
Tous ces génocides sont bien reconnus même si la reconnaissance du génocide arménien est encore refusée par la Turquie Et pourtant, on est toujours dans la négation notamment de la part du président iranien, Mahmoud AHMADINEJAD, à la veille de doter son pays du nucléaire, qui non seulement organise à Téhéran une conférence sur, je cite, le « mythe de l’Holocauste », soutient un concours de caricatures antisémites au nom de la liberté d’expression et annonce son projet de rayer Israël de la carte.
Hugo Chavez, président du Vénézuéla pour sa part déclare: « Le monde appartient à tout le monde , mais il semble que des minorités, des descendants de ceux qui ont crucifié le Christ, se sont emparés des richesses du monde ».
Le vieil amalgame du Juif et de l’argent est l’une des deux sources de l’antisémitisme, avec la religion, dans l’histoire. L’antisémitisme a toujours accusé les juifs de déicide ou de monopoliser l’argent. La meurtre d’Ilan Halimi est un acte isolé mais dire qu’il n’est pas antisémite parce qu’il n’est pas accompagné d’un discours théorique antisémite articulé est une méconnaissance de l’histoire. Le crime ne serait pas antisémite puisque des motivations crapuleuses s’y mêlent. Alors à partir de quel pourcentage l’antisémitisme serait-il reconnu ? A moins de 50 % ça ne compte pas ? Attendons pour nous émouvoir un crime antisémite à 100 %, reconnu, labellisé, et non pas celui d’une bande de barbares, bien incapables de produire une théorie raciste. Doit on minimiser, voire excuser, les actes antisémites pour la seule raison qu’ils émanent d’une population pauvre Les paysans qui tuaient les juifs dans les pogroms de XIXème siècle n’avaient pas les outils intellectuels pour penser qu’ils étaient antisémites. Et on peut dire que ces pogroms étaient crapuleux parce qu’ils avaient toujours un motif économique. Ils en retiraient toujours un profit. On connaissait l’antisémitisme sans juif On a maintenant l’antisémitisme sans antisémite".
2è extrait :
"On n’a pas fini de payer les conséquence de l’affaire Dieudonné . Elle a enflammé une frange de la communauté afro-antillaise qui, jusqu’à présent, n’avait pas été contaminée par l’antisémitisme. Certains ont déployés plus d’efforts pour dénoncer les Juifs que pour faire avancer leur propre cause comme si l’adoption des préjugés de la majorité blanche permettait de la rejoindre.
Et pourtant Frans FANON le militant antillais devenu dans les années 60 le symbole de la lutte anti-colonialiste dans le tiers monde, rappelait ces propos de son professeur de philosophie, lui aussi d’origine antillaise « quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».
Contre les dérives, il faut noter la création, tout comme l’amitié judéo-musulmane, de l’amitié Judéo-noire entre le CRIF et le CRAN. La création d’organisations de regroupements d’Antillais et d’Africains ne fera pas que cet autre crime contre l’humanité, l’esclavage, malgré toute son horreur doive entrer en « concurrence » avec la Shoah. Il n’y a pas de compétition dans la souffrance. Nous ne revendiquons pas de lutte spécifique. Je voudrais saluer la part qu’ont pris le CRIF de Lyon et l’UEJF dans la mobilisation récente contre le crime, très probablement raciste anti arabe de Oulins.
Quand on touche à n’importe quel citoyen, on touche à la république. L’Education Nationale doit prendre en charge la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes car c’est l’école qui construit la France de demain.. Il y a un lien entre l’enseignement de la Shoah, les valeurs démocratiques et l’enseignement civique.
Cet enseignement passe aussi par la compréhension de l’actualité, des identités. C’est pourquoi l’Education Nationale diffusera un livre « 30 mots pour se comprendre » rédigé en commun par de nombreuses associations très diverses, telles l’Hachomer Hatzaïr, l’UEJF, SOS Racisme, l’UNEF, le Conseil français des musulmans laïques, le Mouvement des Jeunes Socialistes, et les Jeunes Populaires de l’UMP".
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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