"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, janvier 29, 2006

CHAMPS
SAVANTS


NOUS POURSUIVONS LA PUBLICATION DE L'ETUDE D'IDRISSA BA CONSACREE A


LA PROBLEMATIQUE
DE LA JUDEITE DES PEULS


(2è partie)


Du Judaïsme à la Pulaagu :
une passerelle d’indices

- Selon les peuples et les cultures qui l’utilisent l’hexagramme est connu sous différentes dénominations : Magen David (bouclier de David), étoile de David, Khâtem Suleyman (sceau de Salomon), faddunde ndaw (la protection de l’autruche), …
Chez les Juifs, il représente Israël à travers ses douze tribus originelles. Il est aussi le symbole de la puissance de David et de Salomon et de leur domination sur leurs adversaires ainsi que sur les djinns. Par extension, le pouvoir magique de l’hexagramme est utilisé dans plusieurs versions de la mezuzah ayant cours entre le Xe et le XIVe siècle et comme amulette protégeant du feu, à la fin du Moyen Age.
Chez les Musulmans l’hexagramme est la forme stylisée du principal nom de Dieu : ‘Allâh. Les deux triangles qui le composent sont connus sous le nom de triangle de la ferveur – celle des croyants qui monte vers ‘Allâh - et triangle de la miséricorde – celle d’Allâh qui descend sur terre, notamment sous forme de pluie. Dans le sceau de Salomon, ce symbole s’est substitué au nom de Dieu. C’est la raison même de la domination du « prophète couronné roi » sur les démons.
Chez les Peuls, l’hexagramme traduit avant tout la relation entre Dieu et l’homme à travers un bâton que le premier offrit au second. Dans Njeddo Ndewal (la mère de la calamité) qui est un mythe peul, on nous explique qu’il existe trois types de nelbi, le nelbi étant le « diospyros mespiliformis, un arbre fruitier aux vertus médicinales » qui est sacré pour les Peuls : « le nelbi de terre ferme, le nelbi des eaux et le nelbi de nulle part ailleurs qui ne pousse ni sur la terre ni dans les eaux. » … Dans Laaytere koodal (l’éclat de la grande étoile), un autre mythe peul, on nous donne une précision sur le lieu où pousse le nelbi de nulle part ailleurs : « dans le ravin des génies. » « Celui qui tient dans sa main un bâton tiré de ce bois miraculeux prédit l’avenir sans erreur. » C’est dans une des branches du nelbi sacré que Guéno, le Dieu suprême dans le panthéon pulaar, coupa le premier bâton de berger et le donna à Kîkala, le premier homme. C’est ce bâton même transmis de père en fils qui parvint à Bouytôring. Celui-ci est le premier à conter le mythe de Njeddo Dewal. Son auditoire était composé par son fils Hellêré. Pour ce faire Bouytôring traça à même le sol l’hexagramme. Ils se placèrent tous deux dans l’alvéole centrale de l’hexagramme. Bouytôring était muni d’un crâne. Il incanta quelques paroles et le crâne se mit à parler, contant l’histoire de Njeddo Dewal. Quelle interprétation tirer de tout cela ? En traçant l’hexagramme par terre Bouytôring place l’histoire qui va suivre sous les auspices de Guéno. On peut même supposer que l’hexagramme représente ici la forme stylisée de Guéno. Mais l’hexagramme est surtout connu pour représenter l’univers et le temps : à travers ses deux triangles, ses sept alvéoles, ses 12 angles, nous avons respectivement le ciel et la terre, les sept jours de la semaine, les 12 mois de l’année, … L’hexagramme est surtout connu et utilisé des Peuls comme symbole protecteur. Dans les mythes peuls, c’est ce symbole qui renforce le pouvoir des héros et leur permet de soumettre les forces du mal. Dans Njeddo Ndewal les Peuls qui sont chassés de leurs cités originelles Heli et Yoyo ne doivent leur salut qu’à Bâ – Wâm’ndé, sa femme, Kobbou le mouton miraculeux, Siré l’initié et Bâgoumâwel (ou Gael Waalo) l’enfant prédestiné, seuls êtres purs et par conséquent capables de combattre et de vaincre Njeddo Ndewal ou mère de la calamité qui est l’incarnation même du mal. Dans ce combat, les héros peuls prennent à plusieurs reprises le dessus sur la mère de la calamité, en utilisant les pouvoirs et la protection procurés par l’hexagramme. La première utilisation a son importance. Pourchassés par Njeddo Ndewal à califourchon sur son oiseau ailé, les héros peuls arrivent devant une montagne infranchissable. C’est alors que vient à eux une autruche, qui pour les aider décrit quelques pas de danse qui lui permettent de dessiner l’hexagramme. Ce symbole rendra les héros peuls invisibles et leur permettra de franchir la montagne. L’imaginaire pulaar considère qu’avant de pondre ses œufs l’autruche décrit toujours la même danse pour dessiner la figure de l’hexagramme. Elle déposera ses œufs en guise de protection dans l’alvéole du milieu, la plus importante de toutes : la poitrine. Par analogie, les Peuls dénomment l’hexagramme « faddunde ndaw » (la protection de l’autruche). Dans la vie de tous les jours les Peuls utilisent les vertus de l’hexagramme pour protéger leur campement, leur bétail, leur parc à bestiaux, se protéger eux-mêmes, à travers des talismans dénommés xaatumere, terme dérivé sans doute de Khâtem, de l’eau bénite, des chevalières, des amulettes protégeant leurs maisons et qui ne sont pas sans rappeler les mezuzah, … Dans la mouvance de Bouytôring l’hexagramme est utilisé comme objet de divination par les silatiguis (grands maîtres initiés aux secrets du pastoralisme et chefs spirituels et temporels de la communauté) pour consulter les oracles et voir quels sont les meilleurs itinéraires à suivre pour partir à la conquête de nouveaux pâturages, …
- Dans les monothéismes révélés l’hexagramme est interchangeable avec le pentagramme ou étoile du berger, comme objet de protection et l’expression « sceau de Salomon » est applicable aux deux. Les Peuls le connaissent sous le terme de Koodal (la grande étoile). Koodal est aussi le nom du Dieu de l’or et du savoir. Koodal c’est d’abord l’étoile anthropomorphe, ses cinq branches représentant d’une part la tête de l’homme et ses quatre membres et de l’autre ses cinq organes des sens. Koodal est surtout un symbole de prospérité et d’érudition. Chez les Peuls les mythes se suivent et s’emboîtent. Précède Njeddo Ndewal. Suivent Kaïdara et Laytere koodal. Dans Kaidara qui est un mythe d’initiation au savoir religieux et profane, le Dieu de l’or et du savoir dénommé Kaidara, avait envisagé de revenir en quittant Hammadi. Il reviendra dans Layteere Koodal. Il se fera annoncer par la grande étoile. Dans Layteere koodal même, c’est lui qui enseigne successivement au premier pêcheur, au premier chasseur et au premier berger l’art de gagner leur nourriture : il leur transmet ainsi le savoir et l’avoir.


IDRISSI BA

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