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Demain soir débute à la Cigale à Paris, le festival KLEZMOPOLITAN. Jusqu'au 23 octobre 2005, une dizaine de groupes de musique klezmer se produiront et présenteront au public les différentes variantes de cette musique venue de l'Est, qui, depuis plusieurs années, subit, d'importantes métaporphoses au contact d'autres cultures, et dont le clarinettiste David Krakauer est le porte-parole.
Nous reproduisons ici, sous notre rubrique PASSERELLE l'article que lui a consacré www.lefigaro.fr dans sa livraison datée du 18 octobre 2005.
David Krakauer, le klezmer sans nostalgie
Le clarinettiste américain est l'une des vedettes
du festival Klezmopolitan, à Paris.
YiddishLE KLEZMER ? A propos des vertiges virtuoses de la clarinette, des rythmes enfiévrés, des mélancolies déchirantes, on peut jeter mille lieux communs... David Krakauer sourit : «La musique juive qui rit et qui pleure en même temps, tout ça... Bien sûr...» Il passe vite à autre chose. Il ne s'embarrasse pas des éternels vieux débats, pas plus que de l'envie de rejouer, note pour note et inflexion pour inflexion, le légendaire répertoire dansant du Yiddishland, qui fut gravé dans les sillons des 78-tours, avant la Shoah.
Il est une des têtes d'affiche du festival Klezmopolitan, qui se tient du 20 au 23 octobre, à la Cigale et à la Boule Noire, à Paris. Mais le clarinettiste américain n'y paraîtra pas dans les couleurs de la nostalgie. Avec son Klezmer Madness, il présentera aussi son nouvel album Bubblemeises, Lies My Gramma Told Me (chez Label Bleu), dans lequel il croise le fer avec un DJ de hip-hop de Montréal, DJ Socalled.
A presque cinquante ans, David Krakauer précipite la vieille musique des shtetl dans la réalité urbaine de l'Amérique. Un voyage comme il les aime : fou de jazz, il a bifurqué à vingt ans vers la musique classique en la prestigieuse Juilliard School puis au Conservatoire à Paris. Quand sa route croise le klezmer, sa faconde, son entrain, son sens du drame, sa virtuosité, son romanesque, «ça m'a semblé une musique facile, naturelle, sans angoisse. J'entendais l'accent yid dish de ma grand-mère». Il appartiendra aux Klezmatics, qui jaz zifient le klezmer, avant de faire route en solo. «Le style, le son, le phrasé des grands musiciens des années 30, mais en même temps les harmoniques, les glissandos, tout le monde de James Brown, de John Coltrane, de Duke Ellington...»
Professeur dans plusieurs conservatoires américains, plusieurs fois couronné pour des albums de musique de chambre ou des créations contemporaines, le continuateur d'une forme d'art qui faillit disparaître dans les camps de la mort est aussi le défenseur, dans le quotidien culturel américain, de la musique classique. Car s'il était rare, il y a une vingtaine d'années, de jouer dans plusieurs univers à la fois, c'est aujourd'hui une nécessité. «Le musicien classique a le devoir de savoir improviser, de savoir faire des choses différentes, non seulement pour survivre mais aussi pour donner de l'espoir à la musique classique. Si quelqu'un entend mon dernier disque et se dit : «Oh, ce David Krakauer, il joue klezmer et je peux danser hip-hop. Je vais peut-être écouter aussi son disque de Brahms», je serai heureux ! En Europe, vous êtes plus liés par une longue tradition à la musique classique, qui vous est plus proche et plus précieuse. Aux Etats-Unis, la musique classique est une espèce menacée.»
Il est une des têtes d'affiche du festival Klezmopolitan, qui se tient du 20 au 23 octobre, à la Cigale et à la Boule Noire, à Paris. Mais le clarinettiste américain n'y paraîtra pas dans les couleurs de la nostalgie. Avec son Klezmer Madness, il présentera aussi son nouvel album Bubblemeises, Lies My Gramma Told Me (chez Label Bleu), dans lequel il croise le fer avec un DJ de hip-hop de Montréal, DJ Socalled.
A presque cinquante ans, David Krakauer précipite la vieille musique des shtetl dans la réalité urbaine de l'Amérique. Un voyage comme il les aime : fou de jazz, il a bifurqué à vingt ans vers la musique classique en la prestigieuse Juilliard School puis au Conservatoire à Paris. Quand sa route croise le klezmer, sa faconde, son entrain, son sens du drame, sa virtuosité, son romanesque, «ça m'a semblé une musique facile, naturelle, sans angoisse. J'entendais l'accent yid dish de ma grand-mère». Il appartiendra aux Klezmatics, qui jaz zifient le klezmer, avant de faire route en solo. «Le style, le son, le phrasé des grands musiciens des années 30, mais en même temps les harmoniques, les glissandos, tout le monde de James Brown, de John Coltrane, de Duke Ellington...»
Professeur dans plusieurs conservatoires américains, plusieurs fois couronné pour des albums de musique de chambre ou des créations contemporaines, le continuateur d'une forme d'art qui faillit disparaître dans les camps de la mort est aussi le défenseur, dans le quotidien culturel américain, de la musique classique. Car s'il était rare, il y a une vingtaine d'années, de jouer dans plusieurs univers à la fois, c'est aujourd'hui une nécessité. «Le musicien classique a le devoir de savoir improviser, de savoir faire des choses différentes, non seulement pour survivre mais aussi pour donner de l'espoir à la musique classique. Si quelqu'un entend mon dernier disque et se dit : «Oh, ce David Krakauer, il joue klezmer et je peux danser hip-hop. Je vais peut-être écouter aussi son disque de Brahms», je serai heureux ! En Europe, vous êtes plus liés par une longue tradition à la musique classique, qui vous est plus proche et plus précieuse. Aux Etats-Unis, la musique classique est une espèce menacée.»
Bertarnd Dicale
Pour plus de rensseignements, rendez-vous sur
WWW.KLEMOPOLITAN.COM
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