UNFREREDEMERAH
SOUTIENT
LACOMMUNAUTE
JUIVE
Source : EJP et l'AFP en ligne le 12 juillet 2012



Le frère aîné de Mohamed Merah déclare
se ‘battre contre l’antisémitisme’,
dans une interview au Point



Dialogue entre le frère de Merah et Richard Prasquier




PARIS (AFP-EJP)


Le frère aîné de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars, déclare à l'hebdomadaire Le Point, dans un entretien croisé avec Richard Prasquier, président duConseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qu'il se bat "depuis dix-huit ans contre l'antisémitisme".

Abdelghani Merah, 35 ans, frère aîné du tueur au scooter, raconte comment Kader - mis en examen pour complicité des crimes de son frère Mohamed, et "profondément antisémite", avait essayé de le poignarder en 2003.

"Tout ça, précise Abdelghani Merah, parce que j'assumais les origines juives de ma femme (...) petite-fille de déportée. Cela fait dix-huit ans que je me bats contre l'antisémitisme, pour monter qu'il n'y a aucune différence entre nous".

"Mohamed, souligne-t-il, est responsable de ses actes, mais il est aussi victime de ceux qui l'on endoctriné. Kader, qui lui a inculqué le radicalisme, porte une grosse part de responsabilité".

Abdelghani Merah, qui se dit également "beaucoup touché" par la souffrance des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, estime qu"'il faudrait encadrer la parole des imams qui, en réalité n'en sont pas vraiment: ils vont dans les quartiers et prêchent la haine de tout ce qui n'est pas musulman".


En réponse à Abdelghani qui souhaitait manifester sa solidarité et sa compassion aux familles des victimes, Richard Prasquier, président du CRIF, déclare: "dans cette tragédie, vous êtes un espoir. Vos déclarations montrent qu'il n'y a pas de fatalité du mal".

Le président du CRIF se dit convaincu que l'antisémitisme "est le fait d'une minorité, mais que cela ne rassure pas pour autant. Dans toute l'histoire du siècle précédent, ce sont des minorités idéologiques qui ont été porteuses des idées les plus meurtrières, à l'exemple du nazisme".

Dans une interview publiée sur le site du CRIF, M.Prsquier soulignait qu’il n’y a jamais eu d’attaque contre les mosquées et de violence par des juifs. "Cela se passe toujours dans un seul sens", dit-il.

"Je suis là à constamment répéter qu’il ne faut pas installer d’islamophobie, mais je ne mets sûrement pas l’islamophobie et l’antisémitisme dans le même camp : ce sont deux choses complètement différentes. C’est là justement tout le problème, traiter les choses pour ce qu’elles sont et de non pas les idéologiser".

Le président du CRIF ajoutait: "Le problème est aussi de savoir qui et quoi influence les jeunes qui sont sur cette voie de radicalisation. Et ce n’est pas une question à réponse facile. Ainsi, il n’est pas dit que les paroles de tel ou tel responsable musulman auront une influence, même s’il est important que nous entendions ces paroles".