CARNAGESYRIEN
LAJORDANIEINQUIETE
Source : 7sur7.be en ligne le 25 février 2012
La Jordanie craint
une montée de l'islamisme
La Jordanie redoute une montée en puissance des islamistes en cas de chute du président Bachar al-Assad en Syrie, un pays voisin avec lequel elle entretient des liens économiques stratégiques, estiment des analystes.
"La Jordanie est entre le marteau et l'enclume", résume l'analyste politique Mohammad Abou Roummane. Amman "craint qu'une chute du régime Assad ne provoque le chaos en Syrie, affectant les relations stratégiques et économiques avec la Jordanie ainsi que la sécurité dans le royaume et la région toute entière", souligne-t-il.
Plus de 65% des exportations de la Jordanie transitent par la Syrie. Selon lui, "une possible montée des islamistes en Syrie, particulièrement les Frères musulmans, pourrait pousser les islamistes de Jordanie à réclamer le pouvoir". Les islamistes, qui représentant la principale force d'opposition en Jordanie, conforteraient ainsi leur influence dans la région, ajoute-t-il.
Islamistes en tête
En Egypte et en Tunisie, où des soulèvements populaires ont mis fin à des décennies de dictatures dites "laïques", mais aussi au Maroc, les partis islamistes sont apparus comme les grands vainqueurs des élections, récoltant dans les urnes les fruits des révoltes du Printemps arabe. En Libye, ils sont également sur le devant de la scène.
Asile
La Jordanie a accordé l'asile et la protection aux Frères musulmans de Syrie en 1982 après le massacre de Hama en Syrie (centre) par l'armée syrienne qui a fait entre 10.000 et 40.000 morts selon les sources. "Si le régime syrien réussit à se maintenir au pouvoir, cela serait également inquiétant pour la Jordanie, cible de critiques virulentes des médias officiels syriens", relève M. Abou Roummane.
Concessions à prévoir
Le roi Abdallah II a été en novembre le premier dirigeant arabe à appeler au départ du président Bachar al-Assad. L'ambassade de Jordanie à Damas avait aussitôt été la cible d'une attaque de partisans du président syrien. "Si les islamistes prennent le pouvoir en Syrie (...) la Jordanie devra leur faire des concessions dans le royaume où ils mènent un mouvement de contestation réclamant des réformes", explique pour sa part Hassan Abou Hanieh, spécialiste des groupes islamistes. Ils réclament notamment des mesures fermes contre la corruption, alors que la dette publique s'élève à 18 milliards de dollars, dépassant 65% du PIB. Elle était de 7 milliards en 1999.
Pour l'instant, la Jordanie, qui accueille des milliers de réfugiés syriens, "va devoir attendre de voir comment les choses évoluent en Syrie", estime l'analyste Oreib Rintawi, qui dirige Al-Quds Centre for Political Studies.
Les Frères musulmans rassurent
Face aux craintes d'une poussée islamiste en Syrie voisine, les puissants Frères musulmans de Jordanie se veulent rassurants. "Un régime islamiste ou tout autre changement en Syrie ne doit pas et ne devrait pas être dangereux pour la Jordanie", a déclaré à l'AFP Hammam Saïd, le chef des Frères Musulmans de Jordanie.
Même son de cloche chez Zaki Bani Rsheid, haut responsable du Front d'action islamique (FAI) pour qui ces "craintes sont injustifiées": "Les islamistes sont complètement conscients des défis et croient en un véritable partenariat".
Coalition
Pour le politologue Rintawi, les islamistes "savent très bien qu'ils ne peuvent pas régner ou gouverner sans partenaires, ils en ont besoin". Les islamistes ont prouvé "leur pragmatisme", souligne pour sa part M. Abou Hanieh: "S'ils arrivent au pouvoir en Syrie, ils voudront une coalition. Ils auront un rôle clé mais ils ne chercheront pas à exclure les autres".
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